Archives mensuelles : mars 2008

Célébration officielle du cinquantenaire du Parlement européen

Aujourd’hui, le Parlement européen – unique au monde : il n’y a aucun autre parlement supranational directement élu qui dispose de pouvoirs étendus – célèbre son cinquantenaire. Retour sur l’histoire et l’image de cette institution communautaire…

Histoire mouvementée du Parlement européen

L’histoire du Parlement européen est marquée par une ouverture progressive à la démocratie et une relation privilégiée avec la France.

La première session de l’Assemblée parlementaire européenne remonte au 19 mars 1958 à Strasbourg, siège de l’institution. 142 membres désignés utilisant 4 langues officielles disposent alors uniquement de pouvoirs consultatifs. Robert Schuman en est le premier Président.

Le 30 mars 1962, l’Assemblée adopte le nom de « Parlement européen », officiel avec l’Acte Unique européen, en 1986. 2 femmes françaises président le Parlement européen, notamment Simone Veil : présidente de juillet 1979 à janvier 1982, élue par les premiers eurodéputés issus du suffrage universel.

Actuellement, 785 membres élus au suffrage universel direct et fonctionnant avec 23 langues exercent de larges pouvoirs de décision sur le budget et le contrôle de la Commission européenne. Une fois le traité de Lisbonne ratifié, le Parlement européen, après les élections en juin 2009, se composera de 751 députés avec des pouvoirs encore renforcés.

Voir le dossier complet réalisé sur le cinquantenaire sur le site du Parlement européen.

Image contrastée du Parlement européen

Le Parlement européen est l’institution européenne qui jouit de la plus grande notoriété mais les Européens ont une idée assez imprécise du fonctionnement du Parlement. Les Français se distinguent par leur méconnaissance aiguë de cette institution.

Les Européens accordent généralement leur confiance au Parlement et souhaitent qu’il jouisse de davantage de pouvoir au sein de l’UE, mais l’assemblée a jusqu’ici échoué à séduire les citoyens de l’UE si l’on en juge au taux de participation aux élections européennes: à peine plus de 45% en 2004.

L’institution doit également faire face à des questions sur le coût de son train de vie entre Strasbourg pour les sessions plénières et Bruxelles pour les réunions en commissions ; sa vulnérabilité aux groupes de pression et ses compétences dans un continent où l’euroscepticisme est en hausse.

A l’occasion du 50ème anniversaire, un vaste dispositif de communication est mis en place avec notamment un matériel audiovisuel spécial comportant des kits audio et vidéo retraçant l’histoire de l’institution au travers de chaque Président du Parlement européen ainsi qu’une sélection de 50 photos.

Réflexions sur l’avenir et la communication des agences européennes

Depuis quelques années, le recours aux agences fait partie intégrante du mode de fonctionnement de la gouvernance de l’Union européenne. Voici un panorama sur l’avenir des agences dans le paysage institutionnel et communicationnel de l’UE…

Les 3 phases de l’histoire des agences

Dès les années 70, afin de décentraliser et de délocaliser des activités communautaires, les premières agences ont été créées.

Dans les années 90, la dynamique du marché intérieur, a entrainé une série de nouvelles agences répondant à la nécessité de développer une expertise de nature technique et/ou scientifique.

En décembre 2003, les chefs d’État et de gouvernement ont établi un groupe d’agences appelé de la « troisième génération » ayant pour vocation de faciliter le dialogue entre groupes d’intérêts au niveau européen.

Les 2 catégories d’agences

Les agences « de régulation » (près de 30 agences réparties à travers l’UE) remplissent une tâche de nature technique ou scientifique, déterminée au cas par cas, en rapport avec l’un des 3 piliers de l’UE (marché intérieur / politique étrangère et de sécurité commune / coopération policière et judiciaire en matière pénale).

Les agences exécutives (moins de 10 agences établies à Bruxelles ou à Luxembourg) sont créées pour une durée déterminée et contribuent à gérer des programmes communautaires.

L’avenir des agences dans le paysage institutionnel et communicationnel de l’UE

S’agissant du paysage institutionnel, la Commission européenne présente, cette semaine, ses réflexions sur l’avenir du rôle et des fonctions des agences de régulation.

En termes de communication, les agences européennes remplissent plusieurs missions :

  • renforcement de la visibilité des tâches qui leur sont confiées de par leur existence et leur fonctionnement mêmes : un moyen de mettre en valeur les interventions de l’UE ;
  • externalisation des prises de parole expertes sur des sujets techniques : un moyen pour recentrer les principales institutions sur les enjeux d’intérêt général ;
  • amélioration de la transparence et de l’efficacité dans la gouvernance : un moyen de crédibiliser et de responsabiliser les activités de l’UE.

À l’heure actuelle, l’absence de vision commune concernant le rôle et les fonctions des agences de régulation entrave toute stratégie de communication.

En contrepoint aux élections municipales : l’insuffisante communication sur les droits des citoyens de l’UE

Les résultats du premier tour des élections municipales sont l’occasion de revenir sur l’un des droits des citoyens de l’UE trop souvent oublié : le droit pour les ressortissants communautaires de participer aux élections locales…

En effet, suivant l’article 8 du traité de Maastricht signé en 1992, les citoyens de l’Union européenne résidant dans un autre État membre que leur pays d’origine ont le droit de participer en tant qu’électeur et de présenter leur candidature aux élections municipales de leur pays de résidence principale dans les mêmes conditions que les nationaux.

Selon l’Eurobaromètre « Les Européens et la citoyenneté » datant de janvier 2008, seulement 37 % des Européens savent qu’il leur est possible de voter et de se présenter aux élections municipales dans un autre pays de l’UE, 50 % prétendant le contraire.

D’après les résultats de cette enquête menée quelques semaines avant les élections municipales, la France se situe dans la moyenne européenne : 38 % des Français savent que les citoyens de l’UE bénéficient de ce droit, 51 % prétendent que ce n’est pas le cas. Ce droit souffre d’un profond déficit de notoriété et nécessiterait une campagne d’information.

Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur les ressortissants européens des 27 Etats membres résidant en France se sont mobilisés pour le scrutin municipal des 9 et 16 mars : 199 468 ressortissants des pays de l’Union européenne étaient inscrits pour voter lors des élections municipales.

A Paris, selon François Dagnaud, Adjoint au maire de Paris chargé des élections, 14 000 ressortissants de l’Union européenne se sont inscrits sur les listes électorales pour les élections municipales de mars 2008. Petite précision : les ressortissants de l’UE ne participent pas aux élections cantonales.

2008 : Année européenne du dialogue interculturel : la stratégie de l’Union européenne se précise

Tout au long de cette année 2008 proclamée année européenne du dialogue interculturel, la Commission européenne organisera sous la responsabilité du commissaire européen chargé de l’éducation, la formation, la culture et la jeunesse, Ján Figel, une série de sept débats thématiques.

Ces événements sont conçus selon le communiqué comme autant d’occasion de « briser les barrières de l’ignorance afin de valoriser au mieux l’héritage culturel et religieux de notre continent ».

Les débats – organisés chaque 1er mercredi du mois à Bruxelles – porteront sur :

  • l’impact des migrations sur l’intégration et le dialogue interculturel, en collaboration avec le European Policy Centre ;
  • le rôle du dialogue interculturel dans les arts et la culture, en collaboration avec le Forum européen pour les arts et le patrimoine et la Fondation européenne de la culture ;
  • le dialogue inter-religieux en en collaboration avec le European Policy Centre ;
  • le multilinguisme ;
  • le dialogue interculturel sur le lieu de travail ;
  • le dialogue interculturel dans l’éducation ;
  • le dialogue interculturel dans les médias.

Les résultats des débats contribueront à façonner la future stratégie européenne en matière de dialogue interculturel.

Le site internet officiel (interculturaldialogue2008.eu) de l’Année européenne du dialogue interculturel présentera avant chaque débat des documents d’information sur le thème retenu, et ensuite des rapports de suivi.

Journée internationale des femmes : une communication insuffisamment convergente entre les institutions européennes

Samedi prochain, la planète célèbre la Journée internationale des femmes et chaque institution ou organisation choisit de mettre en avant une dimension de l’engagement féminin. Que fait l’Union européenne ?

Étonnamment, les institutions communautaires ne se sont pas accordées – cette année – autour d’un cadrage convergent.

Au Parlement européen, les parlementaires organisent un séminaire sur « l’égalité entre les femmes et les hommes dans les travaux parlementaires » tandis que le service de presse propose un séminaire pour les journalistes sur le thème « le rôle des médias dans le dialogue interculturel: un regard de femmes »…

A la Commission européenne, deux Commissaires féminines participent à des conférences dans leur domaine respectif :

Viviane Reding, commissaire chargée de la société de l’information et des médias, anime une conférence destinée à motiver les jeunes femmes à entreprendre une carrière dans les TIC, afin de remédier à la pénurie de main-d’œuvre dans ce secteur crucial.

Benita Ferrero-Waldner, commissaire chargée des relations extérieures, réunit des femmes chefs d’État, ministres, responsables d’organisations internationales, chefs d’entreprise et militantes de la société civile pour débattre du rôle des femmes dans la stabilisation d’un monde incertain. La contribution des femmes à la promotion de la paix et de la sécurité est une réalité reconnue par la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies sur les femmes et la paix et la sécurité.

Curieusement, Margot Wallström, commissaire chargée des relations institutionnelles et de la communication, ne semble avoir rien prévu à son agenda.

De cette absence de coordination dans les prises de parole résulte une dilution des messages et de la portée de l’événement.