A l’approche des élections européennes, les moyens mis à la disposition des groupes parlementaires, des partis politiques européens et des fondations politiques européennes sont conséquents. Comment pourraient-ils en tirer profit pour communiquer auprès des Européens ?
Plus de 92 millions d’euros pour les partis politiques et les fondations politiques européens en 2013
C’est un budget conséquent de plus de 92 millions d’euros en 2013 que prévoit le budget du Parlement européen (pages 44 et 45) :
- 58 millions d’euros pour les groupes parlementaires ;
- 22 millions d’euros pour les partis politiques européens ;
- 12 millions d’euros pour les fondations politiques européennes.
L’ensemble de ces « dépenses » pour le Parlement européen et pour ces organisations ne portent pas exclusivement sur la communication. Néanmoins, la priorité de cette mission à l’aune des futures élections européennes ne devrait que les inciter à mieux faire connaître leurs activités auprès du plus grand nombre d’Européens.
Fondations politiques européennes : une mission de communication autour des enjeux de politiques publiques européennes
Découlant de leur identité de « think tank » (i.e. de boîtes à idées pour les décisionnaires), les fondations politiques européennes ont une mission toute particulièrement en amont des échéances électorales pour produire de l’intelligence à la fois sur le bilan de la législature dans toutes les politiques publiques européennes ainsi que dans la formulation de propositions d’actions publiques concrètes et crédibles.
A l’heure du web social, cette mission d’expertise ne peut se limiter à la publication confidentielle de documents inaccessibles pour les partis prenantes et a fortiori pour le grand public.
Bien au contraire, la mission des fondations politiques en amont des élections européennes doit viser à partager – voire à co-construire – des réflexions qui à la fois incarnent des préférences « idéologiques » explicites et s’inscrivent dans un champ d’action opérationnel.
L’animation d’un débat public en ligne sectorisé et séquencé capable de permettre à chaque acteur de participer – à l’échelle de sa volonté : du simple commentaire à la contribution argumentée – au processus global de formulation de ces recommandations semble une évidence, que les prochains mois confirmeront ou invalideront.
Partis politiques européens : une mission de communication autour des programmes et des candidats
Détenteurs des clés du scrutin européen à la fois sous l’angle de la majorité électorale qui se dégagera de l’élection des candidats aux différents sièges d’eurodéputés et de la désignation du prochain président de la Commission européenne, qui devrait correspondre au chef de file de cette nouvelle majorité, les partis politiques européens ont un rôle éminent clé.
Là encore, cette mission de sélection du personnel politique européen ne peut pas ne pas être influencée par les transformations de l’espace public et notamment par les « nouveaux pouvoirs » détenus par les citoyens dans le web social.
La communication des partis politiques européens doit répondre à ces défis sous peine de passer à côté d’une pleine et sincère mobilisation du corps électoral européen. Chaque parti politique – en fonction de ses propres inclinations et de la maturité de son électorat – doit trouver les formes de communication qui sache activer et démultiplier leurs efforts.
Le panorama de la préparation des partis politiques européens en vue des élections européennes proposé par GrahnLaw confirme que les modalités de sollicitation des citoyens-électeurs sont très variables. La démarche la plus novatrice porte pour le moment sur des primaires initiées par les verts européens.
Au total, les partis politiques européens et les fondations politiques européennes disposent à ce jour de moyens conséquents pour communiquer auprès des citoyens. Reste à savoir ce qu’ils vont en faire…
Quelques mots en anglais:
http://grahnlaw.blogs.fi/2013/05/16/eurofoundations-europarties-and-the-public-15992181/