Communiquer en partenariat : quid du groupe interinstitutionnel de l’information (GII) ?

Afin d’améliorer la communication européenne auprès des citoyens, une nouvelle stratégie de communication reposant sur des partenariats entre institutions communautaires est actuellement mise en œuvre, notamment à travers un groupe interinstitutionnel de l’information (GII)…

La définition de la stratégie de communication en partenariat

Dans une Communication en octobre 2007 « Communiquer sur l’Europe en partenariat », la DG Communication de la Commission européenne définit une stratégie de communication visant à « renforcer les partenariats à tous les niveaux, autour des priorités communautaires en matière de communication définies conjointement ».

Afin de mettre en œuvre cette stratégie, la DG Communication propose de créer un accord interinstitutionnel en matière de communication entre les institutions communautaires : Parlement européen, Conseil de l’UE et Commission européenne.

Afin de mettre en œuvre cet accord interinstitutionnel, un groupe interinstitutionnel de l’information (GII) a été crée. Le GII aura pour tâche :

  • de définir des orientations générales pour une communication coordonnée au sujet des questions européennes ;
  • de choisir les priorités annuelles de l’Union européenne dans le domaine de la communication ;
  • d’adopter un programme de travail commun annuel.

La validation politique du GII

Lors de la 2865ème session du Conseil Relations Extérieures, en avril dernier, les représentants des gouvernements des Etats membres de l’UE ont « mesuré l’importance que revêt le Groupe interinstitutionnel de l’information (GII) en tant qu’organe susceptible de donner des orientations, au niveau politique, en matière de communication sur les questions européennes ».

Par ailleurs, lors de la présentation aux eurodéputés du bilan du travail accompli par la Présidence slovène, il a été confirmé que le Groupe interinstitutionnel de l’information (GII) « a déjà débattu à deux reprises et s’est engagé à obtenir des avancées le plus rapidement possible », précisant qu’« un débat constructif au niveau technique est en cours ».

Souhaitons que la Présidence française de l’UE poursuive les efforts afin d’aboutir rapidement à un accord de compromis, avant les élections européennes au printemps 2009.

Revue de presse sur la PFUE : un lancement plutôt difficile

Un tour d’horizon de la presse française ou européenne (Libération) permet de sentir que le lancement de la présidence française de l’UE se fait dans un climat « de doute » (Le Point), « tendu par le non irlandais » (Le Monde) et sous une conjoncture internationale délicate : « conjonction de la crise financière et de la crise énergétique mondiales, qui se traduit dans toute l’Europe par une chute de croissance, une hausse de l’inflation et une montée des incertitudes sociales ».

De plus, les médias soulignent que les cérémonies d’ouverture de la PFUE ont été entachées par des tensions : « Paris inaugure sa présidence sur une passe d’armes avec la BCE et Mandelson » (Les Echos), le commissaire au Commerce, accusé de vouloir ruiner l’agriculture européenne.

Enfin, les responsables politiques peinent à convaincre – « La pédagogie laborieuse de Nicolas Sarkozy sur « l’Europe concrète » » (Le Monde) ou « Sarkozy, VRP laborieux d’une Europe en panne » (Libération) – des citoyens inquiets. Selon un sondage BVA paru dans Ouest-France dimanche 20 juin, 30 % des personnes interrogées seulement considèrent que la construction européenne est « source d’espoir », moitié moins qu’il y a cinq ans (61 %).

Préparation d’une WebTV au Parlement européen

Désireux d’installer une chaîne de télévision sur Internet « pleinement opérationnelle en temps utile pour les élections européennes de 2009 », le Parlement européen s’organise pour lancer sa WebTV avant l’été…

Annoncé dans le cadre de la politique d’information et de communication début 2008 et doté d’un budget de 9 millions d’euros pour 2008, la WebTV du Parlement européen entre dans une phase active :

  • recrutement de 5 postes (3 administrateurs et 2 assistants) ;
  • réalisation d’un prototype, en particulier en termes de charte éditoriale (définition du contenu des programmes) ;
  • définition des règles de gestion (consultation mensuelle des structures éditoriales de la DG Communication de la Commission européenne) ;
  • définition d’une assistance pour les WebTV des groupes politiques, en particulier sous l’angle du multilinguisme.

PFUE : la « protection des Européens » au cœur de la communication présidentielle

Depuis l’échec du référendum irlandais, la plupart des médias et des responsables politiques s’accordent pour considérer que la solution de « sortie de crise » pour l’Union européenne consiste à répondre aux attentes des Européens par des actions concrètes de proximité.

Inaugurant la présidence française de l’Union européenne, le chef de l’Etat a ainsi adopté une stratégie de communication de la demande :

  • intervention TV sur la chaîne de la proximité (édition spéciale du 19-20 sur France 3) ;
  • argumentation autour de la notion de protection des Européens (« Qu’est-ce qu’on attend de l’Europe? C’est qu’elle protège les Européens contre les risques que fait peser la mondialisation »).

En plaçant la PFUE sous le signe de la protection des Européens face à la mondialisation, Nicolas Sarkozy semble avoir trouvé le concept susceptible d’apporter cohérence sur la forme et sens sur le fond.

Lancement de la PFUE-TV

Annoncée par son concepteur, François de la Brosse – le créateur des Web TV du candidat puis du président Nicolas Sarkozy – dans une interview au Journal du Net, la webTV de la Présidence française de l’UE est en ligne.

Envisagée comme un « JT de l’Europe » capable de « fournir chaque soir un raccourci de l’actualité de l’Union européenne », la PFUE-TV rassemble pour le moment les interventions médiatiques des responsables politiques (chef de l’Etat, Premier et ministre des Affaires étrangères).