Archives mensuelles : mars 2023

Euronews, la petite chaine européenne qui baisse

Alors qu’Euronews fête ses 30 ans cette année, la crise que traverse la chaîne TV d’information en continu est en crise, grave…

Les origines de la CNN à l’européenne

Invité mardi 21 mars dans l’émission Le Déclic Médias de Marie Vancutsem, sur la RTBF, La Première à discuter du sujet du jour « La chaine européenne Euronews annonce un grand plan de restructuration », Lacomeuropéenne décrypte les enjeux.

Impressionnés par la couverture live de CNN avec des journalistes « embedded » lors de la guerre du Golfe, les Européens se décident à lancer leur propre chaîne d’information en continu en 1993.

Avec une vingtaine de chaînes de télévision publique comme financeurs, l’ambition est d’être la chaîne généraliste d’information européenne à destination du grand public, dotée d’une exigence éditoriale et d’une rédaction multilingue. La France soutient le projet et la chaîne installe son siège à Lyon.

Le temps des turpitudes qui s’accélèrent

Les transformations du secteur de l’information, avec le développement du web, l’explosion des réseaux sociaux et la multiplication des chaînes thématiques accélèrent la concurrence en termes de temps de cerveau disponible chez des Européens bombardés par des offres toujours plus riches et diverses. Euronews tente comme tous les autres d’évoluer.

Le soutien de l’Union européenne qui lâche

Parmi les chocs, il faut hélas le noter, le soutien – jusqu’alors sans faille de l’Union européenne au projet – se délite :

D’une part, sous le mandat de Viviane Reding, Commissaire en charge de la communication, le modèle de financement fragilise la chaîne puisque dorénavant ce sont des projets sur commande qui conditionnent les financements à des formats de production sous la forme de publi-reportages qui nient l’indépendance éditoriale de la rédaction.

D’autre part, plus récemment, alors que les financements octroyés par la Commission européenne était passé des mains de la DG Communication à la DG Connect, chargée des questions numériques, la baisse des financements est lourde, rapide et brutale.

Alors que les financements européens se maintenaient, songeons aux années électorales européennes de 2014 à 24 millions d’euros et 2019 à 25 millions d’euros, la réduction commence dès 2020 avec 2 millions d’euros de baisse et se poursuit à partir de 2021 où les financements sont divisés par 4 pour se limiter à 6 millions d’euros ; c’est l’année du renouvellement d’un contrat pour 3 ans en juillet 2021.

Les chaînes publiques qui capitulent

L’Union Européenne de Radio-Télévision, organisme rassemblant les grandes chaînes publiques européennes de télévision, de France Télévision à la ZDF allemande, en passant par la BBC, a également peu à peu abandonné Euronews. Les financements en 2013 correspondent à 42 millions d’euros, une somme tombée à 20 millions en 2023, pour descendre encore à 13 millions annoncés pour 2024.

L’actionnaire principal qui craque

La chaine déjà fragilisée est reprise par un fonds d’investissement portugais Alpac Capital en juillet 2022. Cette année, avec une dette de 150 millions d’euros, un nouveau projet est dévoilé, c’est un profond plan de restructuration, qui suscite une grève des personnels. Le plan de licenciement concerne 197 journalistes expérimentés, soit les deux-tiers de la rédaction sur la sellette et toutes les chevilles ouvrières dans toutes les nationalités couvertes au fur et à mesure des années.

Le futur projet qui inquiète

Outre les licenciements massifs, le projet dévoilé comprend également la vente du siège social historique à Lyon, en vue d’installer une nouvelle équipe, fraîchement recrutée avec des candidats plus jeunes à Bruxelles, complété par quelques bureaux dans quelques capitales européennes, un downsizing dans les grandes largeurs.

Au total, c’est l’ambition d’une chaîne publique d’information en continu ouverte sur les sociétés européennes qui disparaît au profit d’une vision plus limitée à la sphère bruxelloise d’une information plus institutionnelle et financée par des publi-reportages représentant à l’antenne des intérêts privés.

Lutte des GAFAM contre la désinformation en Europe : premiers résultats chiffrés

Les signataires du Code de bonnes pratiques contre la désinformation, en particulier les principales plateformes, soumettent leurs premiers rapports sur la mise en œuvre de leurs engagements pris en vertu du Code de bonnes pratiques contre la désinformation

Que retenir de ces premiers reportings ?

Dans l’ensemble, ce premier exercice témoigne des efforts des signataires qui donnent un tel aperçu de leurs actions pour lutter contre la désinformation.

La plupart des grandes plateformes en ligne (Google, Meta, TikTok ou Twitch) fournissent un niveau de détail sans précédent sur les résultats chiffrés au niveau des États membres. Twitter fournit cependant peu d’informations précises et aucune donnée ciblée par rapport à ses engagements.

Ces premiers reportings marquent une première étape dans la mise en place du nouveau code de bonnes pratiques, tandis que la méthodologie et la granularité des données est parfois lacunaires contrairement aux dispositions du code.

Quelles sont les données les plus significatives ?

Google indique qu’au troisième trimestre 2022, plus de 13 millions d’euros de revenus publicitaires ont été bloqués avant d’être versés aux acteurs de la désinformation dans l’UE. Par ailleurs, la campagne « Hit Pause » de YouTube est diffusée dans 20 États membres de l’UE afin d’inciter les internautes à la vigilance.

TikTok signale qu’au troisième trimestre 2022 plus de 800 000 faux comptes ont été supprimés, ces comptes rassemblaient plus de 18 millions d’abonnés. Ces faux comptes supprimés représentent 0,6 % des utilisateurs actifs mensuels dans l’UE.

Meta rapporte qu’en décembre 2022, environ 28 millions d’étiquettes de vérification des faits ont été appliquées sur Facebook et 1,7 million sur Instagram. En moyenne, 25% des utilisateurs de Facebook ne transmettent pas de contenu après avoir reçu un avertissement indiquant que le contenu a été indiqué comme faux par les fact-checkers. Ce pourcentage passe à 38% sur Instagram.

Du 1er octobre 2022 au 31 décembre 2022, Meta a supprimé plus de 2,9 millions de publicités de Facebook et Instagram dans les États membres de l’UE, dont plus de 8 800 publicités ont été supprimées pour avoir enfreint leur politique de désinformation.

Du 15 novembre au 31 décembre 2022, Meta a étiqueté plus de 170 000 publicités politiques sur Facebook et Instagram avec des clauses de non-responsabilité « payé par » dans l’UE.

Twitch rapporte entre octobre et décembre 2022, 270 921 comptes et botnets non authentiques créés ont été bloqués et a pris des mesures contre 32 tentatives de détournement et d’usurpation d’identité. De plus, Twitch a supprimé 6 comptes activement dédiés à la promotion de QAnon.

Twitter ne communique pas de données, mais valorise une nouvelle fonctionnalité « Community Note » qui permet d’ajouter une évaluation d’un tweet par un tiers :

  • Une personne qui voit une Note de la communauté est, en moyenne, 20 à 40 % moins susceptible d’être d’accord avec le contenu d’un tweet potentiellement trompeur qu’une personne qui ne voit que le tweet.
  • Une personne sur Twitter qui voit une note est, en moyenne, 15 à 35 % moins susceptible de choisir d’aimer ou de retweeter un tweet qu’une personne qui ne voit que le tweet.

Données sur la guerre d’agression en Ukraine

YouTube a bloqué plus de 800 chaînes et plus de 4 millions de vidéos liées au conflit russo-ukrainien depuis le 24 février 2022.

Microsoft Advertising a empêché entre février et décembre 2022 environ 25 000 soumissions d’annonceurs liées à la crise ukrainienne dans le monde et supprimé 2 328 domaines.

TikTok, d’octobre à décembre 2022, a vérifié 90 vidéos liées à la guerre et 29 vidéos ont été supprimées en conséquence de leur activité de vérification des faits.

Les prochains reportings sont attendus en juillet et devrait fournir des informations supplémentaires sur la mise en œuvre du Code avec des données plus exhaustives. Des indicateurs pour évaluer la mise en œuvre du Code et son impact sur la réduction de la propagation de la désinformation en ligne sont également prévus dans l’année.

Affaire à suivre.

Guerres informationnelles : manipulations d’informations étrangères et menaces d’interférences

Première édition du rapport sur les menaces de manipulation d’informations étrangères et d’interférences grâce aux travaux de la division Stratcom du Service européen pour l’action extérieure, un projet pilote appliquant un nouveau cadre, basé sur les meilleures pratiques autour d’un premier échantillon de 100 incidents détectés et analysés entre octobre et décembre 2022…

Principaux résultats

L’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie domine l’activité observée des manipulations et menaces. L’Ukraine est la cible directe de 33 incidents et dans 60 incidents, le soutien à l’invasion était la principale motivation de l’attaque.

Les voies diplomatiques font partie intégrante des incidents : les canaux diplomatiques russes servent régulièrement de facilitateurs aux opérations de manipulations et menaces, déployés sur un large éventail de sujets. La Chine utilise également les canaux diplomatiques, ciblant principalement les États-Unis.

La collusion des acteurs existe mais demeure limitée : des acteurs officiels russes ont été impliqués dans 88 incidents analysés tandis que des acteurs chinois le sont dans 17 cas ; dans au moins 5 cas, les deux acteurs russes et chinois se sont engagés conjointement.

Les incidents ne se produisent pas dans une seule langue : le contenu est traduit et amplifié en plusieurs langues. Les incidents concernent au moins 30 langues, dont 16 sont des langues de l’UE. La Russie utilise une plus grande variété de langues que les acteurs chinois, mais 44 % du contenu russe cible les populations russophones, tandis que 36 % ciblent les populations anglophones.

Tactiques et techniques de manipulations d’informations et de menaces d’interférences

Les objectifs présumés sont principalement destinés à distraire et à déformer : la Russie (42 %) et la Chine (56 %) ont principalement l’intention d’attirer l’attention sur un acteur ou un récit différent ou de rejeter le blâme (« distraire »). La Russie tente de modifier le cadrage et le récit (« déformer ») relativement plus souvent (35 %) que la Chine (18 %).

Parmi les 10 combinaisons de tactiques et de techniques, le développement de contenus à base d’images et à base de vidéos, faciles et peu coûteux, sont les deux techniques les plus récurrentes employées :

  • Des contenus fabriqués à partir d’images et de vidéos sont utilisés pour dégrader l’image ou la capacité d’action des adversaires et pour discréditer des sources crédibles ;
  • Les voies diplomatiques officielles sont utilisées pour discréditer des sources crédibles, pour fournir du contenu à base d’images et de texte, déformer les faits en recadrant le contexte des événements, et dégrader les adversaires ;
  • Dans le cas de la Russie, une raison possible de l’utilisation accrue des comptes diplomatiques pourrait être une conséquence des chaînes contrôlées par l’État russe avec une large portée autrefois sanctionnées dans l’UE ;
  • Les contenus fabriqués à base d’images et de vidéos ont été distribués sur plusieurs plates-formes afin de maximiser l’exposition du contenu.

Techniques d’usurpation d’identité et victimes

Les techniques d’usurpation d’identité deviennent plus sophistiquées. Les usurpations d’identité d’organisations et d’individus internationaux et de confiance sont utilisées par des acteurs russes, en particulier pour cibler l’Ukraine. La presse écrite et la télévision sont le plus souvent usurpées, les magazines voyant tout leur style copié.

Un bref examen des cas dans lesquels la Russie s’est fait passer pour des entités légitimes et de confiance montre que personne n’est à l’abri de voir son identité ou sa marque utilisée à mauvais escient. Les acteurs de la menace utilisent l’usurpation d’identité pour ajouter de la légitimité à leurs messages et pour atteindre et affecter des publics familiers avec les entités usurpées et qui leur font confiance. Six incidents ont utilisé des cas d’usurpation d’identité. Tous liés à l’invasion russe de l’Ukraine. Les médias étaient les entités les plus souvent usurpées. Lors de quatre incidents, de fausses pages de couverture imitant le style visuel des magazines satiriques européens, notamment Charlie Hebdo. De plus, deux vidéos ont imité des médias internationaux (Aljazeera et Euronews).

Narratifs

Le récit le plus courant parmi les incidents analysés était « l’Occident est l’agresseur envers la Russie » qui comprend des messages qui dépeignent l’Occident comme étant antagoniste envers la Russie, poussant l’Ukraine à la guerre, provoquant et profitant de la guerre, exécutant mobilisation militaire et implication dans des actions qui attisent les tensions entre l’Ukraine et la Russie. Ce récit a été observé dans 17 incidents.

Le récit « L’Ukraine est l’agresseur envers la Russie » a été observé dans 15 incidents. Ce récit dépeint faussement l’Ukraine comme celle qui a provoqué et voulu la guerre, commis des atrocités, des crimes de guerre et un génocide, et déployé ou planifié de déployer des attaques chimiques/nucléaires.

Le récit « Les sanctions contre la Russie se retournent contre leurs auteurs », qui met en évidence les conséquences négatives présumées des sanctions sur les pays occidentaux et autres, avec un accent particulier sur la crise alimentaire et énergétique ainsi que sur l’inflation, est également apparu dans 15 incidents. Il convient de noter que ce groupe narratif comprend également des messages alléguant que les crises actuelles sont causées par les pays occidentaux et leurs sanctions.

Le 4e récit le plus courant « L’Occident est hypocrite », qui comprend tous les messages qui dépeignent à tort les entités occidentales comme violant les droits fondamentaux, menant des campagnes de désinformation, corrompues, colonialistes, russophobes ou sinophobes et exploitant les autres, a été observé 14 fois.

Le 5e récit le plus fréquent, « L’Ukraine est un État nazi et terroriste », qui présente de fausses affirmations selon lesquelles l’Ukraine est un État nazi et/ou terroriste ou qu’il soutient de tels groupes, est apparu dans 11 incidents.

Composition de l’écosystème médiatique des acteurs de la menace

Canaux de communication officiels : canaux officiellement utilisés par un État et ses représentants pour diffuser du contenu, comme, les sites Web officiels d’un État ou les comptes de médias sociaux des services diplomatiques et des ambassades.

Chaînes contrôlées par l’État : chaînes médiatiques officiellement affiliées à un acteur étatique. Elles sont détenues majoritairement par un État ou un parti au pouvoir, gérées par des organes nommés par le gouvernement et suivent une ligne éditoriale imposée par les autorités de l’État.

Chaînes liées à l’État : chaînes sans liens transparents ni affiliation officielle à un acteur étatique, mais dont l’attribution a été confirmée par des organisations ayant accès à des sources de données dorsales privilégiées, telles que des plateformes numériques, des entités de renseignement et de cybersécurité, ou par gouvernements ou services militaires sur la base d’informations classifiées.

Effets

80% des incidents n’ont déclenché aucun type de réponse, cependant, 20 incidents ont reçu une réponse de communication. Dans certains cas, plusieurs contre-mesures ont été prises. Au total, 28 contre-mesures ont été prises en réponse aux incidents. La contre-mesure la plus courante était la déclaration de réfutation, lorsqu’une entité impliquée a publié une déclaration réfutant les allégations de l’incident, ce qui représente 50% de tous les plans d’action. La démystification ou la vérification des faits des allégations de l’incident s’est produite dans 3 cas. La contre-mesure la moins courante était la suppression du contenu, car cela ne s’est produit qu’en réponse à un incident.

Au total, ce rapport contribue à fournir à la communauté des défenseurs des manipulations d’informations étrangères et menaces d’interférences un cadre de compréhension commune en vue de formuler une réponse collective et systématique.

Promesses du web 3.0 : quel avenir souhaitable pour l’Europe ?

Entre la toute-puissance actuelle des GAFAM et la logique future de décentralisation du web3 autour de l’empowerment des créateurs de contenus, l’Institut Sapiens a fait discuter deux essayistes Caroline Faillet, auteur de « Web3, la nouvelle guerre digitale » et Charleyne Biondi, auteur de « Dé-coder une contre-histoire du numérique »…

Charleyne Biondi : Le numérique c’est un enjeu stratégique

Avec son regard de techno-politiste, la contre-histoire du numérique est une invitation à comprendre les évolutions qui se sont imposées dans nos vies quotidiennes :

  • Les big data, c’est un moyen d’influencer et de gouverner les populations ;
  • Le numérique, en tant qu’il produit et collecte ces données, c’est devenu un enjeu stratégique ;
  • Le techno-pouvoir correspond aux capacités des nouveaux souverains big tech.

Au total, la souveraineté numérique, nouvel enjeu stratégique, doit se comprendre sous trois angles : la régulation, les infrastructures critiques et les sujets sécurité/défense.

Caroline Faillet : Les nouvelles guerres digitales

Avec son métier de consultante, le regard se porte sur les couches du champ de bataille :

  • Les câbles : le combat est d’ores et déjà quasiment perdu ;
  • Les logiciels : le combat est pour le moment largement perdu ;
  • La dimension cognitive : l’attention capturée par les interfaces.

Pour dire les choses très simplement, la bataille, pour l’avenir de nos sociétés, se joue contre la captologie, cette technique qui vise à capturer notre attention grâce au design et aux interactions avec les plateformes et les applications.

Au total, la cyber-guerre, c’est la guerre sourde de l’attention et les actions de manipulation des opinions par des puissances étrangères.

Charleyne Biondi : La révolution numérique

Dans son rôle d’historienne des nouvelles technologies, la science informatique peut être vue comme une grande découverte, aussi radicale que Newton ou Einstein. Pourquoi ? Parce que c’est une révolution industrielle, mais aussi un changement de paradigme ; c’est-à-dire une nouvelle manière d’être au monde.

Les nouvelles idées de l’informatique prennent corps dans les populations via des outils numériques comme les réseaux sociaux et les applications. Le numérique nous mène à un point de bascule où les systèmes politiques et les imaginaires collectifs sont bouleversés.

Caroline Faillet : L’empowerment des individus

En tant que pédagogue des futures technologies, le web 3.0, c’est la poursuite de la prise de pouvoir des individus, engagée avec le web 2.0, via la désintermédiation et la révolution des usages :

  1. Digitalisation de la valeur : avec le token, des individus sont propriétaires de cryptoactifs dématérialisés ;
  2. Décentralisation de l’organisation : avec la blockchain, c’est le partage de la valeur de pair à pair.

Un « optimisme de devoir » doit être adopté pour corriger les dérives et reprendre le pouvoir des GAFAM contre leur business-model fondé sur la monétisation des données personnelles grâce aux usagers-propriétaires de leurs actifs numériques dans le web 3.0.

Charleyne Biondi : Les risques politiques du numérique

Plusieurs étapes clés ont incarné les dérives politiques du numérique :

  1. Le techno-utopisme libertaire de la Silicon Valley, c’est la première figure des cyberpunks
  2. La crainte de la surveillance de masse, c’est le temps des whistleblowers comme Edward Snowden ;
  3. Le discours démocratique de la régulation des GAFAM vs le splinternet qui divise les espaces numériques, avec en particulier la grande muraille virtuelle en Chine ;
  4. La rhétorique de la décentralisation heureuse avec le web 3.0, c’est le moment présent ;
  5. L’hyper-marchandisation du cyber espace, c’est le risque si l’on se retrouve uniquement avec des métavers gérés via des blockchain tokenisés, qui réduise toute vie numérique à des actifs monétisables.

Caroline Faillet : Les opportunités du web 3.0

La bataille se mène à la fois contre les plus dogmatiques qui se mobilisent toujours (scams/trolls/fake…), mais aussi contre la radicalisation renforcée par les algorithmes et encore contre le business-model « quand tout est gratuit, c’est vous qui êtes le produit ».

Se tourner vers des intentions d’usage « citoyennes », des échanges plus vertueux et durables, là où la tech recrée du lien, le token, ce n’est pas de l’argent mais une valorisation de tâches, d’activités et de partages de savoirs et de connaissances et du coup, la blockchain, c’est un lien direct et transparent.

Au final, dans ces transformations du numérique, la plus belle promesse serait que l’Europe passe d’un nain de l’ère du web 2.0 dominé par les GAFAM à un géant du web 3.0 décentralisé et souverain.