Archives mensuelles : janvier 2015

Vers une intégration « européenne » au sein du corps de presse bruxellois ?

À l’heure des discours sur l’Europe à plusieurs vitesses pointant des fractures au sein de l’Union selon la date d’adhésion des pays, Alena Sobotova au contraire explore une « communauté de presse en train de naître à Bruxelles » entre les correspondants des anciens et des nouveaux Etats membres…

La problématique du corps de presse à Bruxelles : persistance des stéréotypes ou restructuration/normalisation des schémas cognitifs ?

La socialisation au milieu bruxellois peut agir comme une force homogénéisante, rendant les journalistes semblables indépendamment de leur pays d’origine ou au contraire la rencontre avec un nouveau milieu peut exacerber les différences et les stéréotypes existants.

Les perceptions des correspondants de presse à Bruxelles pour couvrir l’Union qui sont quotidiennement amenés à se rencontrer ne perpétuent pas les stéréotypes et images du “journalisme de propagande“ caractéristique de l’époque communiste faisant désormais partie intégrante de l’imaginaire collectif et un clivage symbolique entre les anciens et les nouveaux Etats membres.

Le milieu bruxellois a potentiellement un rôle à jouer dans l’éventuelle normalisation des perceptions. Les journalistes sont d’autant plus intéressants à étudier qu’ils peuvent agir, à travers le contenu qu’ils produisent, comme des multiplicateurs d’un changement de mentalités qui serait en train de s’opérer à Bruxelles.

1. Le clivage anciens-nouveaux relativement peu saillant dans le corps de presse

Dans l’esprit des journalistes, il est impossible de généraliser. Il n’existe pas de catégorie spécifique qui regrouperait de manière homogène tous les Etats ayant adhéré après 2004.

La forte coopération au sein du corps de presse : la caractéristique du milieu bruxellois

Les appartenances nationales ne se sont pas effacées mais sont la condition même rendant la coopération : chaque collègue étranger devient indirectement le porte-parole de son Etat d‘origine. Il s’agit en soi d’une preuve d’européanisation horizontale du travail des correspondants.

Les rapports de force dans le corps de presse : le facteur national absent

Dans la vie professionnelle des correspondants, l’influence dans la salle de presse ne dépend nullement de l’appartenance nationale mais du prestige et de la « grandeur » des médias, hormis pour les journalistes d’Allemagne, de France et de Grande-Bretagne.

2. Les représentations relatives aux nouveaux venus : le national revient

Les stéréotypes sont en train d’évoluer, laissant place à une vision bien plus nuancée des spécificités. Meilleure interconnaissance et principes déontologiques du journalisme font aboutir à un refus de généralisations hâtives.

Dans la façon même dont toute différence est niée, on parvient à percevoir les présupposés qui ont mené vers une réponse “politiquement correcte“ niant une quelconque différence en termes de qualité de travail journalistique et de niveau de professionnalisme.

La volonté de lutter contre (ou pour le moins ne pas perpétuer) ce que les journalistes perçoivent comme un stéréotype est symptomatique de leur préoccupation d’apparaître comme neutres et objectifs, mais aussi potentiellement de la cohésion naissante de la communauté journalistique bruxelloise.

3. La contribution des nouveaux venus aux transformations de Bruxelles : l’impossibilité de distinguer entre l’impact de l’arrivée des nouveaux correspondants et l’impact des élargissements

L’arrivée des nouveaux acteurs peut être un puissant déclencheur de transformations, modifiant durablement le milieu qui les accueille :

  • Déplacement global du centre de gravité linguistique à Bruxelles du français vers l’anglais ;
  • Renouvellement au sein de la salle de presse des thématiques et des sensibilités, en particulier vers des sujets relatifs aux questions de voisinage et aux relations avec la Russie ;
  • Croissance du nombre de correspondants présents à Bruxelles, associant indirectement la hausse du nombre de journalistes causée par l’arrivée massive de ceux venant des nouveaux États membres aux bouleversements de l’accès à l’information qui devient de fait plus rare et plus officielle.

Globalement, le principal enseignement est la formation d’un esprit de corps, d‘une solidarité naissante entre les journalistes, se manifestant dans le refus de distinguer entre les anciens et les nouveaux et de pointer du doigt des spécificités nationales ou un éventuel écart de qualité professionnelle.

Quelles sont les évaluations des citoyens des moyens d’expression citoyenne pour communiquer avec l’UE ?

Après les propositions spontanées des citoyens pour communiquer avec l’UE, Virginie Timmerman pour Notre Europe – Institut Jacques Delors a testé des propositions d’actions existantes ou nouvelles auprès des citoyens européens

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1. Accueil très positif dans l’ensemble tout à fait ou assez favorable d’Europe Direct pourtant totalement méconnu

Le service d’information sur le fonctionnement et les politiques de l’UE, comportant un bureau d’information ouvert au public dans chaque grande ville, un site Internet et un service de réponse rapide aux questions posées par téléphone, lettre ou courriel est plébiscité. S’il n’existait pas déjà, il faudrait sur le champ le créer.

2. Accueil très mitigé des débats dans les grands médias sur les orientations de l’UE, entre des citoyens moyens et des spécialistes de ces questions

Du côté positif, participation et interaction mais du côté négatif, doutes quant aux conditions à réunir pour qu’ils soient réussis et « débouchent sur quelque chose » : qualité et représentativité des intervenants et des modérateurs, heure de diffusion, choix des thématiques, neutralité, objectivité, honnêteté, équilibre, diffusion via différents canaux (télévision, Internet).

C’est là tout le jugement que les citoyens portent sur leur télé qui rejailli indirectement sur les « grands débats sur les orientations de l’UE ». Dommage, une occasion manquée.

3. Accueil le plus souvent tout à fait favorable des Eurobaromètres, pourtant quasi totalement ignorés

Intérêt d’une part pour des enquêtes sous forme de consultation citoyenne et d’autre part pour la possibilité de se comparer avec d’autres pays (pour autant que les questions concernent et touchent concrètement les citoyens, et par ailleurs que les résultats soient aisément et rapidement accessibles).

Là encore, s’il n’avait pas été inventés il y a maintenant 40 ans, les Eurobaromètres devraient l’être sur le champ. Au moins, un succès à porter au crédit de la communication de l’UE sur la longue durée.

4. Accueil très mitigé de rencontres de proximité, plusieurs fois dans l’année, des députés européens

Les élus n’ont pas bonne presse, et cette enquête le confirme. Encore plus, les députés européens, avec leurs circonscriptions hors sol gigantesques qui les rendent inaccessibles aux citoyens.

5. Accueil dans l’ensemble positif de l’organisation par la Commission européenne d’une consultation par Internet, ouverte à tous les citoyens, à chaque fois qu’une décision importante doit être prise dans l’UE

Pour une grande majorité, des avantages d’accessibilité, de commodité et de modernité.

Toutefois, des conditions à remplir pour que l’intérêt de principe se concrétise : information nécessaire sur le lancement d’une consultation ; ensuite, information en retour vers les citoyens et prise en compte de leur avis par la Commission.

Des doutes à ces égards, des questions, notamment sur la « logistique » de traitement des informations à mettre en place, atténuent ou conditionnent parfois l’adhésion de ces interviewés.

C’est bien là, en condenser, tout ce qui est présent en termes de fantasmes et de réalités, d’attirance et de répulsion des nouvelles technologies dans la démocratie et la gouvernance contemporaines.

6. Accueil négatif d’organisation de consultations similaires organisées par les gouvernements nationaux

Pour aborder les enjeux européens, les gouvernements nationaux ne sont pas légitimes aux yeux des citoyens européens. A force de blâmer à tort et à travers « Bruxelles », les gouvernements ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. C’est quand même très gênant pour faire la pédagogie nécessaire des réformes.

7. Accueil très positif dans tous les pays ou presque, de manière particulièrement nette dans beaucoup d’entre eux, d’un service interactif, utilisant Internet et les réseaux sociaux, pour recueillir en permanence les avis, les souhaits, les critiques des citoyens sur les orientations de l’UE

À la modernité efficace de consultations par Internet s’ajoute une notion de proximité et d’informalité à la fois dans la forme et dans le contenu de la communication permise par les réseaux sociaux.

Le libellé de la proposition suggère l’idée d’un canal direct et facile de communication avec la Commission – d’autant que le système resterait ouvert en permanence même si aspect très informel et non organisé des expressions émises sur les réseaux sociaux interroge sur la manière dont ce « chaos » pourra être structuré pour permettre une exploitation efficace.

Comme pour toutes les propositions reposant sur Internet, on trouve aussi exprimées des remarques sur des publics « exclus » du fait de leur non-accès aux moyens électroniques de communication, et des questions sur le retour d’information aux citoyens et l’utilisation qui aura été faite de leurs contributions – sans mettre en cause toutefois l’intérêt de ce qui est proposé.

8. Accueil très mitigé de campagnes d’information beaucoup plus actives que par le passé pour inciter les citoyens à s’intéresser aux futurs débats et à participer à la prochaine élection européenne

La mise sur pied de ce type de campagnes d’information est généralement reconnue comme souhaitable, en particulier dans la perspective d’élections européennes dont les tenants et aboutissants ne sont pas nécessairement clairs et dont le taux de participation est faible.

Une attente de campagnes informatives « neutres », non-partisanes portant sur l’UE sur un plan général, sur les implications de ses politiques sur la vie des citoyens du pays, sur les enjeux de l’élection et sur les projets politiques en présence.

L’adhésion est toutefois moins forte qu’avec des propositions plus novatrices, c’est l’une des raisons de l’intérêt seulement relatif manifesté par certains pays.

Dommage que l’adhésion ne soit pas plus forte compte tenu du fait que c’est le canal récemment privilégié par la Commission européenne pour communiquer auprès des citoyens européens, dans le cadre du projet-pilote de communication corporate.

Au total, les jugements des citoyens sont « sévères mais justes » sur les moyens de communiquer avec l’UE, quoique le plus frappant soit leur profonde méconnaissance des moyens d’ores et déjà existants.

Quelles sont les propositions spontanées des citoyens pour communiquer avec l’UE ?

Dernier volet de l’enquête réalisée par Virginie Timmerman pour Notre Europe – Institut Jacques Delors auprès des citoyens européens, après les avoir interrogés sur l’image de l’UE, l’information et la communication autour de l’UE, place maintenant à leurs propositions comme moyens d’expression citoyenne pour communiquer avec l’UE

Variété des propositions, unité pour le numérique et totalité pour des contacts

La variété de leurs propositions reflète leurs différentes résolutions à :

  • Une plus grande proximité et continuité des échanges avec l’UE (grâce à des points de contact plus proches des citoyens) ;
  • Un plus grand accès aux institutions et aux représentants européens (grâce à moins de bureaucratie et à un contact plus personnalisé et plus direct) ;
  • Plus d’informations (particulièrement sur les activités européennes qui les touchent au quotidien) afin de se sentir plus concernés par l’UE.

L’unité derrière ces idées de moyens d’expression citoyenne est très souvent liée à Internet et aux outils de communication électronique, vue comme un outil rapide, accessible et pratique.

La totalité (à l’exception des Allemands) imagine des moyens d’expression citoyenne impliquant un contact régulier avec – ou entre – les citoyens européens, notamment via des actions collectives.

Classement des moyens d’expression citoyenne pour communiquer avec l’UE

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1. Le moyen le plus souvent évoqué prendrait la forme d’une plateforme ou d’un forum interactif en ligne où les citoyens pourraient s’informer, échanger entre eux et s’exprimer librement avec l’aide de modérateurs ou d’experts. Ceux-ci pourraient également donner des réponses, suivant différentes modalités.

2. Le second moyen qui revient est le sondage qui s’effectuerait en ligne, se déclinerait de manière simple (une question à un groupe représentatif), serait régulier et surtout dont les résultats seraient largement communiqués afin que chaque citoyen puisse en avoir connaissance.

3. Les autres moyens mentionnés sont : un groupe Facebook – variation de la plateforme citoyenne – des consultations citoyennes, la création d’un think tank citoyen où les opinions des citoyens seraient régulièrement recueillies, analysées et communiquées, dans le même genre un partenariat entre lobbies et citoyens où les lobbies pourraient travailler en coopération avec les citoyens afin d’avoir un point de vue complet à communiquer aux députés et représentants européens, des échanges et débats citoyens locaux où chacun pourrait venir donner son avis sur les propositions européennes sur le schéma des conseils de quartier français, des événements avec des citoyens de différents États membres, et enfin les pétitions et les manifestations.

4. La majorité évoquent des moyens d’expression impliquant un contact avec les députés européens et les représentants des institutions européennes. Ces moyens ne sont pas particulièrement nouveaux, mais les citoyens les évoquent en y ajoutant des modalités qui les rendraient, pour eux, nouveaux – régularité, proximité, publicité, échanges personnalisés.

Le moyen le plus souvent évoqué, sous cette forme, est l’organisation de débats avec des députés européens, des représentants des institutions européennes ou des experts qui se dérouleraient régulièrement à proximité des citoyens – dans les capitales régionales – où chacun pourrait exprimer son opinion et être pris en considération.

5. Au-delà de l’organisation de ces débats, certains citoyens aimeraient avoir la possibilité de rencontrer les députés européens individuellement, en imaginant qu’ils pourraient avoir un bureau dans les grandes et moyennes villes avec des dates et horaires d’ouverture réguliers ; cependant ils sont conscients que cela est quasiment irréalisable étant donné les calendriers déjà très chargés des députés européens.

6. Ensuite, certains citoyens imaginent la possibilité d’un centre d’information de proximité où chaque citoyen pourrait s’informer, discuter avec des experts.

7. Enfin, les citoyens évoquent la possibilité d’une communication électronique, écrite ou téléphonique ; possibilité qui existe déjà mais qui n’est pas optimale étant donné que les réponses, s’il y en a, mettent très longtemps à arriver.

8. Des moyens d’expression citoyenne liés aux médias sont secondairement mentionnés : diffusion régulière de programmes de télévision attractifs et en première partie de soirée aux heures de grandes écoutes, documentaires et films promotionnels cinématographiques sur les Européens et/ ou les questions européennes, compte-rendus télévisés réguliers des députés européens sur leurs activités, une chaîne de télévision paneuropéenne, publicité, attraction de l’attention des médias à travers des actions spectaculaires.

9. Dans une moindre mesure, les citoyens souhaiteraient pouvoir s’exprimer à travers des référendums sur des questions européennes.

10. Enfin, les citoyens évoquent des solutions liées à l’éducation et l’information : formation sur l’UE et les questions européennes dans les écoles, des ateliers et/ou des échanges pour les professionnels. Ces idées ne sont pas des moyens directs d’expression citoyenne mais permettraient aux citoyens d’être mieux formés et ainsi de pouvoir se forger une opinion pour pouvoir ensuite s’exprimer.

Au total, les citoyens européens se montrent tout à la fois pragmatiques (importance du numérique), réalistes (proximité et contact direct comme seul salut) et lucides (faiblesse regrettée des médias et de l’éducation/formation).

Vœux 2015 : pour une communication européenne libérée de ses oxymores

La période étant aux vœux, formulons le vœu que la communication européenne se libère de ses oxymores, ces formules contradictoires qui en rapprochant deux termes que leurs sens devraient éloigner brouillent parfois jusqu’à l’absurde ce qui est et devrait être la réalité…

Vœu d’une communication européenne libérée de l’oxymore entre « l’impact de l’UE dans la vie quotidienne » et les vraies réalisations concrètes de la construction européenne

Premier vœu pour 2015, que la communication de l’UE cesse, à tout bout de champ, d’incanter un soi-disant « impact de l’UE dans la vie quotidienne » des citoyens européens.

S’adresser aux citoyens ne veut pas dire travestir la réalité des réalisations concrètes de la construction européenne pour n’en retenir que ce qui concerne la vie quotidienne, sous la forme de « success stories », qui est à la fois un prisme très réducteur, peu flatteur pour l’UE et au total contre performant.

L’action « macro » de l’UE dans les économies de l’UE, sur la monnaie euro ou avec les politiques communes (compétition, concurrence, commerce international, union bancaire, semestre européen…) demeure méconnue faute d’une pédagogie des vraies réalisations concrètes de l’UE ; ce qui devrait constituer un chantier prioritaire pour la communication européenne en 2015.

Vœu d’une communication européenne libérée des oxymores incantatoires du « marketing de la marque UE » ou de « l’UE communique avec les citoyens dans les médias sociaux »

Autre vœu pour cette nouvelle année, que la communication de l’UE ne se fourvoie plus dans des démarches qui ne correspondent pas à la réalité comme prétendre faire le marketing de la marque UE alors qu’il ne s’agit pas d’un produit et que l’UE n’a rien à « vendre » aux citoyens.

De même, l’UE devrait cesser d’affirmer communiquer avec les citoyens européens dans les médias sociaux, ce qui n’est pas totalement faux mais masque l’essentiel, à savoir l’absence de débats à grande échelle ou dissipe le fait que ces conversations, le plus souvent, sont quand même réduites à des publics très particuliers, déjà « intégrés » – pour le meilleur ou le pire (du militant au troll) – au projet européen.

Vœu d’une communication européenne libérée de l’oxymore entre les résultats au sens de l’administration et les résultats possibles liés à la communication

Trop souvent encore, la communication de l’UE se contente de résultats au sens de l’administration dans ses actions et ses campagnes de communication.

De quoi s’agit-il ? De résultats chiffrés, sans aucune considération de l’impact réel et de l’utilité avérée, comme par exemple le nombre d’exemplaires imprimés pour une brochure sans s’interroger sur le nombre d’exemplaires vraiment distribués ou le nombre de communiqués de presse publiés, encore récemment une gloriole de l’UE tant leur nombre étaient importants, mais aux résultats pourtant dérisoires.

Troisième vœu donc pour la communication de l’UE, que les résultats tels qu’ils peuvent être attendus d’une action ou campagne de communication sur un public déterminé en termes de visibilité/notoriété (1er niveau cognitif), d’image ou de jugement (3e niveau affectif) ou de comportement (3e niveau conatif).

Vœu d’une communication européenne libérée de l’oxymore entre souhait idéal de plus de politique / lyrisme politique et potentialité d’un angélisme technocratique exterminateur

Dernier vœu pour la communication européenne pour l’année 2015, que l’on cesse de déplorer les effets dont par ailleurs on chérit les causes. Méfions-nous de ce que l’on craint ou veut vraiment.

À  force de réclamer à cor et à cri que l’UE fasse plus de politique, que l’UE se dote d’un projet politique – et la Commission Juncker semble prendre au pied de la lettre ce souhait – il ne faut pas regretter, ce qui ne va pas manquer d’arriver : d’une part, le manque de volonté politique des Etats-membres et l’absence d’accord ou de consensus et d’autre part, la critique renouvelée contre une sorte d’angélisme technocratique exterminateur.

Autrement dit, politiser la communication européenne, comme beaucoup semblent aujourd’hui le suggérer, c’est sans doute la condition du succès face au désintérêt et à l’apathie d’un encéphalogramme européen plat dans les esprits, mais c’est surtout l’assurance de la controverse, de la remise en cause justifiée par les autorités elles-mêmes, dans une impréparation flagrante des équipes et des arguments.

En conclusion, le vœu pour 2015 est de passer d’une logique incantatoire faussement ambitieuse mais « administrativement correcte » puisque respectueuse en façade des objectifs/contraintes/missions de la fonction publique à une démarche crédible vraiment engagée auprès de cibles identifiées, visant in fine des résultats tangibles et reposant sur une politique renouvelée, la pire chose étant à ce stade que l’Europe ne représente plus aucune utilité, aucun intérêt et que le débat ne survive pas.