Au-delà du petit jeu de massacre par déclarations interposées entre les autorités publiques françaises et Barroso, le président de la Commission ; les relations avec les médias de la Commission européenne semblent bien davantage influencées par le traitement de l’UE par la presse anglo-saxonne friande des « Euromyths »…
Les « Euromyths » dans la presse britannique et les « réfutations » de l’UE
Selon la page Wikipedia des « Euromyths » (en anglais), il s’agit d’histoires concernant les politiques de l’UE qui, selon elle, sont « généralement considérées comme désobligeantes ou exagérées ».
Tandis que la Commission européenne soutient que ces histoires inventées par les médias sont fausses, les eurosceptiques affirment, notamment grâce au soutien d’une partie de la presse britannique que de telles histoires sont vraies.
Les « Euromyths » sont tellement courants et populaires que l’UE a mis en place une politique de réfutation publique des couvertures négatives qu’elle considère comme injustes ou déformées.
Trois exemples illustrent l’activisme de la Commission européenne, surtout au Royaume-Uni pour contrecarrer les « Euromyths » :
- Une section aujourd’hui disparue « Myths and Rumours debunked » sur le site de la DG Communication déroule de A à Z les « info-intox », ces histoires souvent loufoques ou provocatrices où la presse accuse l’UE d’interdire ou de dépenser à tort et à travers ;
- Une partie de l’excellent site de l’UE au Royaume-Uni : « the EU, what’s in it for me » est également consacrée aux « EU-myths » lors de l’année 2010 ;
- Une catégorie du blog de la Représentation de la Commission au Royaume-Uni est naturellement dédiée encore actuellement aux « Euromyths » publiés dans la presse nationale.
Le nouveau blog « Setting the facts straight » piloté par le service des porte-parole de la Commission
A moins d’un an des élections européennes, les « Euromyths » redoublant dans la presse, le service des porte-parole de la Commission européenne passe à la vitesse supérieure avec un nouveau blog « Setting the facts straight » où chaque porte-parole démonte méthodiquement les exagérations ou approximations débusquées.
L’engagement en première ligne des porte-parole – les agents publics européens autorisés à s’exprimer publiquement – tranche avec l’approche plus anonyme et administrative des initiatives antérieures.
La place laissée aux commentaires constitue une autre innovation de taille qui positionne non plus seulement l’UE sur la défensive mais prouve qu’elle s’ouvre à la discussion – même si parfois elle risque d’être difficile.
L’intégration des comptes Twitter des porte-parole montre enfin que la Commission européenne prend conscience de l’importance de ce média social dans la propagation rapide des idées vraies comme fausses.
Au total, la pression de la presse britannique à travers les « Euromyths » pèse sur les pratiques de relations médias de la Commission européenne, qui s’adaptent et se modernisent, tout en restant dans une logique essentiellement défensive.