Archives annuelles : 2009

Nomination d’une nouvelle directrice générale à la communication et à la presse au sein du Conseil de l’UE

Véritable « conseil des ministres » des gouvernements de chacun des États membres, le Conseil de l’UE – à ne pas confondre avec le Conseil européen qui réunit les chefs d’État et de gouvernement –exerce une part importante des pouvoirs exécutif et législatif au niveau européen….

Une ambassadrice française à la tête de la stratégie de communication du Conseil de l’UE

Selon Fenêtre sur l’Europe, Christine Roger « va devenir directrice générale en charge de la communication et de la presse au sein du Conseil ».

Son parcours européen :

  • de 1992 à 1995 : conseiller « affaires extérieures » à la Représentation permanente française à Bruxelles ;
  • de 1995 à 1999 : membre du cabinet du président Jacques Santer à la Commission européenne ;
  • de 1999 à 2004 : directeur de cabinet de Michel Barnier, commissaire à la politique régionale ;
  • de 2005 à 2009 : représentante permanente de la France à l’Union de l’Europe Occidentale (UEO) et au Comité politique et de sécurité (COPS) de l’UE, enceinte où s’élabore la politique de l’Europe dans le monde et notamment les missions, civiles ou militaires de l’Europe de la Défense.

Une mission d’information à renouveler en fonction des innovations du traité de Lisbonne

Première innovation introduite par le traité de Lisbonne : la publicité des débats au Conseil. Cette ouverture au public des délibérations et des votes va dans le sens de la démocratisation de l’UE et permet aux journalistes de mieux informer les citoyens des débats qui ont lieu au sein du Conseil.

Seconde innovation introduite par le traité de Lisbonne : la communautarisation du 2e pilier, à savoir le passage d’une coopération intergouvernementale à une intégration supranationale pour la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) rassemblant ;

  • les actions étrangères : Force européenne de réaction rapide, Force de gendarmerie, Droits de l’homme, Aide humanitaire ;
  • les actions de sécurité : la politique européenne de sécurité et de défense (PESD).

L’expérience de la nouvelle Directrice Générale à la communication et à la presse sur ces questions sera particulièrement utile.

Ainsi, en vue de l’application du traité de Lisbonne, le Conseil de l’UE vient de se doter d’une nouvelle directrice générale à la communication et à la presse au profil adapté aux évolutions de l’institution.

Pourquoi y a-t-il aucun candidat au poste de Commissaire à la communication ?

Alors que l’incertitude règne sur la Commission européenne, le prochain Conseil Européen, les 29 et 30 octobre, réunissant les chefs d’Etat et de gouvernement devra décider :

  • faut-il prolonger le mandat de l’actuelle Commission ?
  • faut-il désigner les successeurs de la Commission Barroso 1 ?
  • faut-il travailler sous le traité de Nice ou anticiper l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne ?

Malgré ce climat pour le moins flou, se poursuivent, sur la répartition des portefeuilles :

  • réflexions : cf. la « feuille de route détaillée pour la future Commission européenne » du think tank bruxellois Bruegel recommandant « une importante réforme institutionnelle au niveau des Commissaires » ;
  • négociations : cf. l’interview du Secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant au Figaro : « Ce n’est un secret pour personne que la France proposera Michel Barnier comme Commissaire européen. Reste à savoir à quelle fonction. ».

Comment se fait-il alors, que jusqu’à présent, aucun candidat (homme politique ou Etat membre) ne se soit positionné sur le poste de Commissaire à la communication ?

Parce que la mission de la communication européenne est difficile ?

Première explication, les nombreux obstacles :

  • Multilinguisme (23 langues officielles) et domination de l’anglais ;
  • Espace public & politique européen inexistant ;
  • Communication trop technocrate et technique ;
  • Pas assez d’information européenne / mauvais traitement dans les médias de masse, source Un Européen jamais content

Ces constats partagés induisent des partis pris tranchés, comme lors de la conférence « Communiquer l’Europe: Mission Impossible? » :

  • « Communiquer sur l’Europe est “une mission suicide!” (…)“L’Europe du prozac pour tout le monde” => Tous noyés dans des discours soporifiques et inintéressants.” », dixit Willy Hélin, Chef de la Représentation de la Commission européenne en Belgique, ancien Porte-parole de la Commission ;
  • “La Commission doit renoncer à communiquer”(…) “Ils (la Commission) devraient déposer un brevet (en langue de bois) !”, dixit Jean Quatremer, Correspondant à Bruxelles du quotidien français Libération.

Parce que le poste de Commissaire à la communication est inadapté ?

Deuxième explication, le propre jugement de la titulaire actuelle du poste, Margot Wallström, la vice-présidente sortante chargée – à titre inédit depuis 2004 – des relations interinstitutionnelles et de la stratégie de communication : « Il faut donner au portefeuille un travail législatif autonome et des moyens financiers propres », source Euractiv.

Force est de constater, que la politique de communication de l’UE ne repose pas formellement sur une base légale contraignante (ni mention dans le traité de Lisbonne, ni acte juridique ratifié par les institutions communautaires). L’héritage de l’action de Margot Wallström repose sur une déclaration politique commune aux trois institutions (Parlement, Conseil et Commission) et reste donc conditionné par la bonne volonté du futur responsable de la communication de la Commission européenne.

Parce que la légitimité de la communication de la Commission est contestée ?

D’une part, le Parlement européen – véritable bénéficiaire des correctifs inscrits dans les traités pour rééquilibrer les procédures de décision – conteste la légitimité de la communication d’une institution technocratique, dont l’expertise plutôt que le principe démocratique nourrit la légitimité.

D’autre part, les Etats membres – sourcilleux de leur privilège de s’adresser à leurs citoyens sans aucune médiation – contestent la légitimité de la communication d’un embryon de gouvernement européen.

De surcroit, la pratique récente de José Manuel Barroso, ravalant le président de la Commission européenne au rang de Secrétaire général du Conseil européen, risque – en cas de poursuite – de marginaliser toute stratégie de communication.

Au-delà des arguments justifiant l’absence d’émulation politique autour du poste de Commissaire à la communication, se trouve poser la question fondamentale du positionnement de la communication de la Commission européenne, une institution en plein évolution entre un héritage d’administration de mission, chargée d’impulser des politiques publiques européennes et un avenir d’administration de gestion, chargée d’appliquer des décisions politiques prises, de plus en plus, par le Conseil européen et à terme par son futur président…

Faut-il se réjouir ou avoir peur de l’hyper-visibilité de la communication politique européenne ?

Parce que l’indifférence aujourd’hui est la première cause de mortalité, qu’il s’agisse d’un titre de presse déserté par ses lecteurs, d’un homme politique abandonné par ses électeurs… ou à terme du projet européen, frappé par le désintérêt des citoyens, l’hyper-visibilité de la communication politique semble dominer à l’échelle nationale. Cette pratique tente de lutter contre cette indifférence par une accélération des flux d’infos afin de s’inscrire dans le champ de l’attention quotidienne. Que faut-il penser de son émergence à l’échelle européenne ?

Héritée des années Reagan pendant lesquelles Mike Deaver conceptualise la logique : «il faut faire la météo», l’hyper-visibilité de la communication politique vise à rompre avec la situation de proie qui frappe les politiques face à une presse qui « mène la danse » en accélérant le rythme d’exposition des politiques, ces derniers obligeant ainsi la presse à « venir sur leur terrain ».

Transposée à la réalité européenne – rarement traitée par les médias – les politiques tentent de multiplier les occasions de percer dans les médias :

  • Au-delà de la couverture médiatique ponctuelle à l’occasion des réunions pluriannuelles du Conseil européen rassemblant les chefs d’Etat et de gouvernement, la création d’une présidence stable représentant leurs intérêts peut être interprétée comme une volonté d’obtenir une couverture médiatique élargie.
  • Au-delà de la couverture ponctuelle à l’occasion des élections européennes tous les 5 ans, les auditions par les groupes politiques du candidat à la présidence de la Commission européenne ou les petites phrases peuvent être interprétées comme une volonté d’obtenir un traitement régulier, c’est-à-dire équivalent à celui des parlements nationaux et en même temps plus fréquent.

Cette tendance émergente à l’hyper-visibilité de la communication politique – aussi séduisante qu’elle puisse paraître dans la mesure où elle permet de re-politiser des débats et d’éviter ce que justement Luuk van Middelaar dénonce comme « L’Europe (qui) fait bailler » – risque néanmoins de se réaliser au détriment de la communication publique européenne, visant à favoriser la compréhension de la construction européenne. Il convient de veiller à ne pas oublier qu’avant de « polémiquer entre soi », il s’agit d’inviter le plus grand nombre à comprendre les termes du débat.

Le risque sinon, c’est de décrédibiliser toute prise de parole sur l’Europe, au point comme le dit justement un jeune étudiant de Sciences-po Strasbourg cité par Jean Quatermer sur Twitter : « parler d’Europe, c’est (compris comme) vouloir « vendre l’Europe ». ».

Déficit démocratique de l’Europe : entre mythe et réalité ?

Il n’y a pas de concept sur l’Europe plus soumis à de multiples interprétations que la notion de « déficit démocratique » devenu un lieu commun – depuis son apparition dans les années 1980 – sur une construction européenne qui se serait construite sans consulter les peuples. Tentative de décryptage de ce paradoxe qui veut que l’Europe, qui est un espace démocratique, souffre cependant d’un déficit démocratique, mais lequel ?

Le déficit démocratique est une réalité.

Ce point de vue semble le plus évident. Il en recouvre pour autant plusieurs réalités :

Réalité historique : une sorte d’effet boomerang, selon Pierre Verluise, Docteur en Géopolitique, Chercheur à l’IRIS : « le déficit démocratique serait le résultat politique du mode de production historique de la Communauté économique européenne puis de l’Union européenne ».

La construction de l’UE apparaît comme le fruit d’une stratégie de contournement, de tâtonnements et de compromis intergouvernementaux, un palliatif de l’impossible grande stratégie fédéraliste et politique.

Réalité politique : un symptôme du manque de pédagogie des responsables politiques, selon René Andrau dans « Dieu, l’Europe et les politiques » : « la construction européenne n’est pas compatible avec les valeurs républicaines : les communautés se substituent à la nation, la gouvernance à la souveraineté populaire, les droits fondamentaux de la personne aux droits de l’homme et du citoyen… »

La construction de l’UE apparaît comme la réalisation d’un projet aux procédures et aux institutions qui ne correspondent pas à la culture et aux pratiques politiques nationales.

Réalité sociologique : une forme de procès en élitisme, selon Olivier Costa et Paul Magnette « Une Europe des élites ? Réflexions sur la fracture démocratique de l’Union européenne » : une minorité agissante, multilingue, experte et modernisatrice, unie par une culture des intérêts communs, aurait « utilisé des registres peu politisés pour promouvoir les institutions et les politiques supranationales ».

La construction de l’UE apparaît comme une période d’invention empirique marquée par l’importance accordée au droit et aux avancées jurisprudentielles.

Réalité médiatique : un déficit de visibilité, selon Julien Navarro, Docteur en science politique, Chercheur associé à SPIRIT – Sciences Po Bordeaux : C’est sans doute là que réside le principal déficit démocratique de l’Union européenne aujourd’hui : dans l’absence d’intérêt médiatique véritable pour les institutions et les politiques de l’Union européenne.

La construction de l’UE apparaît sous la forme d’une faible visibilité médiatique récurrente conduisant à minimiser l’importance des élections européennes et à régulièrement renforcer l’abstention.

Le déficit démocratique est un mythe.

Ce point de vue semble plus iconoclaste. Il en demeure pas moins instructif.

Mythe de bureaucrate : une invention d’eurocrate, selon la thèse de Luuk van Middelaar, auteur de « Passage à l’Europe : histoire d’un commencement » présenté dans l’interview donné hier sur ce blog : « C’est une métaphore de comptable : les entrées et les sorties doivent correspondre. Transposée à la politique, cette image propage l’idée selon laquelle un EX-ercice du pouvoir européen peut seul être contrôlé et balancé par une IN-fluence du Parlement. »

Mythe de politiste : une inquiétude injustifiée, selon Andrew Moravcsik, professeur de science politique et directeur du Programme sur l’Union européenne de l’Université de Harvard : « évalué à l’aune des critères prévalant dans les démocraties industrielles avancées plutôt qu’à celle d’une démocratie plébiscitaire ou parlementaire idéale, l’UE bénéficie d’une légitimité démocratique (…) L’UE redresse, plus qu’elle ne crée, les distorsions dans la représentation politique, la délibération et les outputs ».

Ainsi, entre visions mythique ou réaliste, la notion de « déficit démocratique » révèle surtout une Europe « à la recherche de son public », en crise de légitimité, en interrogation d’abord sur un plan symbolique, en raison probablement de l’absence d’un espace public européen, espace symbolique propre à l’Union européenne.

Reste à savoir sur quelle(s) stratégie(s) – synthétisée par Luuk van Middelaar – faut-il s’appuyer pour lutter contre ce fléau :

  • stratégie « allemande » mettant l’accent sur la thématique identitaire (culture et symboles) ?
  • stratégie « romaine » misant sur les « clientélismes » intéressés des politiques communes (de la PAC à la PESC) ?
  • stratégie « grecque » enfin portant haut les valeurs de « citoyenneté » (« pétition », « parlement », constitution etc…) ?

Interview exclusive de Luuk van Middelaar, auteur de « Passage à l’Europe : histoire d’un commencement »

Auteur néerlandais d’une thèse sur la construction européenne « exemplaire », en raison – selon la première critique proposée en français par Christophe de Voogd – « d’exigence théorique et de connaissance des réalités quotidiennes et de ce vigoureux engagement intellectuel sans la moindre concession partisane », Luuk van Middelaar a répondu à nos questions…

Question : Dans votre thèse, vous décrivez l’Europe à partir d’une distinction entre trois sphères (interne, externe et intermédiaire). Où placez-vous les peuples européens ?

Les trois sphères que je distingue concernent la façon dont les États européens ont organisé leurs rapports:

  • diplomatie traditionnelle façon « concert européen » dans la sphère externe;
  • un système institutionnel régi par un Traité pour les États participants, appelé dans le langage courant « Bruxelles », dans la sphère interne (Commission, Parlement, Cour avant tout);
  • une situation hybride où les États membres se rendent compte qu’ils partagent plus que les règles de ce Traité mais qu’ils sont condamnés (parfois malgré eux) à un vivre-ensemble dans le monde, comme un club d’Etats, dans une sphère intermédiaire qui s’est progressivement constitué et formalisé, par exemple dans les Sommets (Conseils européen) de chefs d’Etat et de gouvernement.

Quant aux peuples, en tant que peuples, ils se trouvent historiquement dans la sphère externe, où les États se confrontent, où le chacun pour soi règne entre nations. Le grand effort européen de la nouvelle sphère interne a été de vouloir les « européaniser », de faire basculer les allégeances des États-nations vers l’Europe.

Par exemple, avec la citoyenneté européenne, dont on espérait qu’elle pouvait sous-tendre (supporter) constitutionnellement la sphère institutionnelle du Parlement et de la Commission. Or on voit que ce grand bond n’a pas donné ce résultat. Même si les gens revendiquent désormais une identité européenne partielle, les identités nationales restent dans la quasi-totalité des États-membres dominants.

Depuis une quinzaine d’années l’effort se déplace donc vers la sphère intermédiaire, un objectif moins ambitieux mais beaucoup plus réaliste. Si les peuples ne vont pas devenir des Européens tout court, comment faire pour qu’ils se sentent au moins partie d’un même club européen? C’est tout le défi.

Question : A l’échelle de ce que l’Europe représente concrètement (50 ans d’histoire, 1% du budget des États membres, 15% des normes), ne pensez-vous pas que les « pro-européens » comme les « anti » ont réussi à surévaluer le poids réel de l’Europe ?

Non, je ne crois pas que des questions d’identité ou de formes politiques se mesurent en fonction du budget de l’objet en question. En plus, cela dépend de la façon dont on pose la question. Si on la retourne en parlant du poids ou du passé de l’État-nation ou de la démocratie nationale, qui sont le revers de la question Europe (ou au moins perçues comme telles) on est moins surpris de l’intensité du débat.

Question : Que pensez-vous du « déficit démocratique » : Quel est votre diagnostic ? Quelles serait vos remèdes ?

Le « déficit démocratique » est un terme inventé par les idéologues de la sphère interne: en 1979, à l’occasion des premières élections directes du Parlement européen, par un haut fonctionnaire de la Commission. C’est une métaphore de comptable; les entrées et les sorties doivent correspondre. Transposée à la politique, cette image propage l’idée selon laquelle un EX-ercice du pouvoir européen peut seul être contrôle et balancé par une IN-fluence du Parlement. Du coup, on ne se posait plus la question si le problème n’est pas dans les sorties (trop de décisions) ou si d’autres entrées existent (les parlements nationaux par exemple), puisque la réponse était contenu dans le diagnostic: davantage de pouvoir pour « Strasbourg ». Cela a permis au Parlement européen depuis 30 ans d’agrandir son pouvoir avec chaque modification du Traité, sans toutefois que les citoyens suivent.

Il nous faut donc nous débarrasser de ce terme. Je ne nie pas qu’il y a un vrai problème entre le pouvoir européen, tels qu’il est exercé par les États-membres collectivement, vis-à-vis de leurs peuples individuels. Cela demande avant tout un travail des politiciens nationaux: expliquer chez soi, en tant que ministre ou chef de gouvernement, qu’on porte des responsabilités européennes, impliquer les parlements nationaux et à travers eux les opinions publiques nationales. Il faudrait tirer tout ce monde dans le bain de la sphère intermédiaire européenne.

Reste le désir de drame, de conflits, d’histoires, sans lesquelles un corps politique ne peut pas respirer. Ici on voit qu’en Europe, la nécessité du compromis entre États est plus forte que le besoin de drame et de lutte qu’éprouve le public. Le succès d’après-guerre, dépolitiser et dé-dramatiser le jeu politique, se retourne comme point faible. L’Europe fait bailler.

Question : Quel est votre évaluation de la stratégie de Margot Wallström consistant à placer l’Europe au cœur de la vie quotidienne des citoyens ?

Depuis 2005 et l’échec de la stratégie symbolique constitutionnelle, la stratégie de communication de la Commission met l’accent sur les « résultats » ou les « avantages » que porte l’Europe aux citoyens. Cela a l’air modeste, mais ce n’est pas terriblement crédible. En règle générale, l’avantage de l’un est le désavantage pour un autre. Plus de subventions pour les uns, c’est plus d’impôts pour des autres. Plus de protection sociale se traduit parfois en moins de compétitivité économique. Le droit de se faire soigner à l’étranger (et dieu sait que je suis pour) a pour contre-effet l’angoisse de voir les lits de l’hôpital dans sa ville occupés par des étrangers (si vous permettez cette expression pour les habitants d’autres Etats-membres). Etc. Donc il s’agit à chaque fois de choix politiques, qu’il faut assumer comme tels. En dernière analyse, cela ne va pas sans un récit d’une identité et d’un espace démocratiques partagés.

Question : Que pensez-vous du projet de fusion entre la DG Communication et la DG Education & Culture qui semble à l’étude au sein de la Commission afin de cibler plus massivement les jeunes, la cible stratégique pour l’avenir de l’UE ?

Cela n’a pas grand intérêt. L’action de la DG éducation et culture a toujours été très proche des efforts de légitimer l’action européenne. Qu’on pense à « Erasmus », le programme devenue une vraie « marque », ou aux efforts pour amadouer les milieux intellectuels et artistiques avec des subventions. Là encore, je ne suis pas contre, l’État-national ne fait pas autrement, mais il faut appeler un chat un chat.