Alors que les élections européennes se déroulent en juin 2009, comment susciter l’intérêt des citoyens européens pour le scrutin ? Au-delà d’une bonne compréhension des motivations et des comportements du citoyen, l’enjeu repose sur la complémentarité des stratégies et des actions…
Complémentarité des stratégies de communication : implication des partis politiques ET sensibilisation du gouvernement
Schématiquement, on peut distinguer 2 catégories d’acteurs, animés par 2 types de stratégies.
Les enjeux de la campagne électorale menée par les partis politiques et leurs candidats sont :
- la « mobilisation des partis politiques, qui doivent réellement s’investir dans les débats sur les questions européennes », sans en faire comme d’habitude un « référendum » ou un « sondage grandeur nature » sur la politique nationale du gouvernement, selon le politologue Olivier Costa ;
- la composition des listes qui doivent réellement trouver un équilibre entre expertise, les européens « convaincus et sincères » et « casting », les personnalités médiatiques selon Patrick Martin-Genier, secrétaire général de l’Association Jean Monnet.
Les enjeux de la campagne de sensibilisation au vote réalisée par le gouvernement sont :
- le thème de la communication gouvernementale, qui peut rarement mettre en valeur le bénéfice immédiat issu de la participation électorale et fait souvent appel à des notions de responsabilité, d’esprit citoyen, d’intérêt à long terme, d’arbitrage.
- l’impact de la communication gouvernementale, qui est difficile à mesurer. Néanmoins, selon l’Eurobaromètre 162 «Enquête Post Elections européennes 2004 » « la mémorisation de cette campagne est d’autant plus forte que les interviewés sont allés voter. Autrement dit, les interviewés qui sont allés voter ont été plus sensibles à cette campagne que les abstentionnistes. »
Complémentarité des actions de communication : médias traditionnels ET cross-média
Schématiquement, on peut constater que l’expérience des citoyens liée à la campagne électorale est essentiellement une démarche passive. Autrement dit, selon les conclusions de l’Eurobaromètre 162 « l’électeur potentiel subit plus l’information qu’il ne la cherche ».
Des actions de communication « médiatiques et traditionnelles » demeurent incontournables pour diffuser de manière rapide et sur une grande zone géographique des informations sur la campagne électorale et les élections européennes de manière générale.
Ainsi, télévision et radio sont les vecteurs d’information les plus performants pour rendre la campagne électorale visible aux yeux du corps électoral qu’ils s’agissent :
- des sujets journalistiques sur l’actualité de la campagne électorale ;
- des spots de la campagne de sensibilisation ;
- des messages publicitaires de la campagne officielle de partis et de leurs candidats.
Il est intéressant de noter que la place de la télévision et de la radio dans la campagne est quasiment identique, où que l’on se trouve en Europe (dans l’un des 15 “anciens” Etats membres ou dans l’un des 10 nouveaux). Autrement dit, le traitement de l’information et les pratiques médiatiques des partis politiques en période pré-électorale semblent assez homogènes au sein de l’Union européenne.
Des actions de cross-media plus interactive (web communautaires, réseaux sociaux) ou participative (contacts dans la rue, en réunions publiques, par téléphone) peuvent judicieusement compléter la campagne électorale, notamment auprès des jeunes.
Ainsi, le projet « My Election » porté par l’association Eurocircle-Marseille avec l’aide du programme européen « Jeunesse en action » invite les jeunes à s’approprier ce scrutin, notamment via un concours de photos « L’Europe, c’est mon avenir » ouvert aux jeunes de 18 à 30 ans invités à réaliser la photo qui convaincra les jeunes d’aller voter le 7 juin prochain.