Archives mensuelles : février 2008

Plaidoyer contre l’abandon des symboles de l’Union européenne

Le traité de Lisbonne abandonne les symboles de l’UE. Retour sur ces symboles communautaires et sur l’importance de leur défense pour communiquer auprès des citoyens européens…

L’abandon des symboles de l’UE

Alors que la procédure de ratification du traité de Lisbonne est en cours au sein des États membres – la France ayant achevée sa ratification – la plupart des observateurs s’accordent pour affirmer que ce traité comporte de réelles avancées qui permettront à l’UE de fonctionner plus démocratiquement et plus efficacement afin de mieux répondre aux attentes légitimes des citoyens européens. Pourtant, le traité de Lisbonne a abandonné les symboles européens. Comment l’UE peut communiquer en l’absence de ses symboles ?

Les symboles de l’UE

L’Union européenne est identifiée par des symboles :

  • un drapeau : 12 étoiles or sur fond bleu forment un cercle en signe d’union, symbolisant la perfection et la plénitude ;
  • un hymne : « l’Ode à la Joie » de Ludwig van Beethoven. En 1985, les dirigeants européens décident d’en faire l’hymne officiel de l’UE pour transmettre les idéaux de liberté, de paix et de solidarité ;
  • une fête : la « Journée de l’Europe » est célébrée le 9 mai, en souvenir de la déclaration Schuman de 1950, véritable point de départ de la construction européenne ;
  • une monnaie unique : l’euro, dont les pièces et billets ont été introduits dans notre vie quotidienne en 2002 ;
  • une devise : « Unie dans la diversité ». Elle apparait officiellement pour la première fois en 2004, dans le Traité établissant une Constitution pour l’Europe. Cette devise illustre la volonté de l’UE pour faire en sorte que les différentes cultures, traditions et langues des Européens soient un atout pour le continent. 2008 a été déclarée « Année européenne du dialogue interculturel ».

Tous ces symboles permettent de renforcer la visibilité de l’UE et participent pleinement au développement d’une identité européenne.

La France doit défendre les symboles de l’UE

Regrettant l’abandon des symboles européens dans le traité de Lisbonne, 16 États membres ont manifesté leur désaccord en signant une déclaration commune (n° 52), annexée au traité de Lisbonne, par laquelle ils indiquent que les symboles européens «continueront d’être, pour eux, les symboles de l’appartenance commune des citoyens à l’Union européenne et de leur lien avec celle-ci».

Regrettons que la France, pays fondateur de l’UE, ne figure pas parmi les signataires. Souhaitons, à l’occasion de la Présidence française de l’UE que la France signe cette déclaration. Il n’est pas concevable que sur un tel enjeu, ce soit la première fois depuis le début de la construction européenne que la France et l’Allemagne ne signent pas ensemble une déclaration annexée à un traité européen. La France ne peut rejeter des symboles européens qui ont rejoint le patrimoine de la République. A titre d’illustration, le drapeau européen figure, à côté du drapeau tricolore, sur la photo officielle du président de la République et est hissé au fronton de nos institutions.

Les symboles de l’Europe sont un vecteur majeur pour promouvoir la citoyenneté européenne et un outil important pour communiquer auprès des citoyens de l’Union.

La France ratifie officiellement le traité de Lisbonne

Moins de trois ans après le non français au projet de traité constitutionnel, la France est devenue officiellement, le 14 février, le 5e pays à ratifier le traité de Lisbonne.

Le président de la République a promulgué la loi autorisant la ratification du Traité de Lisbonne mercredi 13 février et son décret de ratification est paru ce jeudi 14 février au Journal Officiel.

Débat sur la procédure de désignation du futur président de l’UE

La ratification du traité de Lisbonne n’est pas achevée dans les États membres que les nominations des personnalités instituées par ce traité, notamment le futur président du Conseil de l’UE sont au cœur des débats. Après le point de vue de Margot Wallström présenté hier, voici une présentation des enjeux. Quel profil ? Quel processus de désignation ? Quel calendrier ?

Quel profil ?

Valéry Giscard d’Estaing, père du défunt projet de Constitution européenne considère que « l’Europe doit réinventer son Georges Washington ». Selon le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, « il faut trois qualités pour être un bon président du conseil européen ». Le candidat devra tout d’abord, « avoir un sens du leadership et un charisme assez forts pour être respecté par ses autres collègues ». Cette personne devra également être « authentiquement européenne, comprendre la sensibilité de l’Europe, son histoire, connaître les mécanismes et les relations institutionnelles entre le Conseil, le Parlement européen, qui aura des pouvoirs accrus, et la Commission ». Le futur président de l’UE devra enfin être « au cœur des solidarités qui existent en Europe », à savoir « la zone euro et la zone Schengen ».

Les noms de l’ancien premier ministre britannique Tony Blair, celui du premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, du belge, Guy Verhofstadt ou encore de l’actuel chef du gouvernement irlandais, Bertie Ahern, circulent.

Quel processus de désignation ?

Deux positions sont actuellement défendues par les acteurs.

Pour les uns, cette désignation doit se faire de manière intergouvernementale, c’est-à-dire par le consensus entre les chefs d’Etat ou de gouvernement. Cette démarche de désignation discrète est conforme aux habitudes de nomination au niveau européen, mais n’est pas favorable à une communication européenne d’ampleur.

Pour les autres, cette désignation doit faire l’objet d’une sorte de campagne électorale : « plusieurs candidats devraient se déclarer publiquement à l’avance et présenter leur positions sur les grands enjeux européens ». Cette démarche nouvelle pour l’UE permettrait que « la désignation du futur président de l’UE, qui représentera 500 millions d’Européens, ne se décide après quelques coups de fil entre chefs d’Etat », estime le député européen Alain Lamassoure (PPE-DE). La publicisation serait une avancée démocratique.

Quel calendrier ?

La France défend la période du second semestre 2008, lors de la présidence française de l’UE pour choisir le futur président du Conseil de l’UE. A la suite des élections européennes au printemps 2009, la nomination du président de la Commission européenne devra être désignée par les Etats membres et adoubée par le Parlement européen.

Pour aller plus loin…

Journée européenne pour un Internet plus sûr

Alors qu’aujourd’hui, 54 % des Européens ont accès à Internet depuis leur domicile et qu’Internet a modifié en profondeur les échanges dans les sociétés contemporaines, l’UE organise le mardi 12 février 2008 une journée pour un Internet plus sûr. Cet événement vise à sensibiliser l’opinion publique à la sécurité informatique, à rappeler que la protection des mineurs est une priorité et, enfin, à rassurer ceux qui évitent d’acheter en ligne.

La protection des mineurs en ligne

La Commission européenne organise notamment à Bruxelles un forum paneuropéen de la jeunesse pour un internet plus sûr afin d’intensifier le dialogue entre les enfants et les décideurs sur les questions de sécurité liées à l’internet, et de faire connaître les meilleurs moyens de protéger les enfants en ligne.

La réassurance sur l’achat en ligne

Selon les chiffres d’Eurostat, 1 internaute sur 8 au sein de l’UE déclare ne pas faire d’achats en ligne par crainte de problèmes de sécurité. Concernant les opérations bancaires en ligne, la part des internautes utilisateurs de ces services s’établit à 44% en 2007 au sein de l’UE, même si les différences entre Etats membres sont nombreuses.

Le programme « Safer Internet Plus »

De manière plus générale, Viviane Reding, Commissaire européenne en charge de la société de l’information et des médias pilote le programme Safer Internet Plus, adopté pour promouvoir une utilisation plus sûre de l’Internet et protéger l’utilisateur final contre les contenus non désirés.

Le programme est doté, pour la période 2005 – 2008, d’un budget de 45 millions d’euros. Près de la moitié de ce budget est consacrée aux actions de sensibilisation.

Margot Wallström, vice-présidente de la Commission européenne, chargée de la communication dénonce le machisme au sommet de l’UE

Dans les colonnes du journal suédois « Sydsvenska Dagbladet », vendredi 8 février, la Commissaire suédoise Margot Wallström s’est emportée contre les pratiques communautaires où des décideurs politiques masculins décident seuls et à huis clos des personnalités à désigner aux hautes fonctions européennes, notamment pour choisir le futur président de l’UE.

« Il est incroyable que seuls des hommes aient jusqu’ici été mentionnés au cours de ces discussions qui se tiennent dans le secret. C’est vraiment une mauvaise chose pour l’opinion publique, ces discussions secrètes où de vieux messieurs choisissent d’autres vieux messieurs comme toujours. »

Mercredi 30 janvier, interrogée par la radio Woman’s Hour sur le thème de l’égalité hommes-femmes dans l’UE, Margot Wallström s’était délcarée favorable à l’avancement professionnel des femmes.