La ratification du traité de Lisbonne n’est pas achevée dans les États membres que les nominations des personnalités instituées par ce traité, notamment le futur président du Conseil de l’UE sont au cœur des débats. Après le point de vue de Margot Wallström présenté hier, voici une présentation des enjeux. Quel profil ? Quel processus de désignation ? Quel calendrier ?
Quel profil ?
Valéry Giscard d’Estaing, père du défunt projet de Constitution européenne considère que « l’Europe doit réinventer son Georges Washington ». Selon le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, « il faut trois qualités pour être un bon président du conseil européen ». Le candidat devra tout d’abord, « avoir un sens du leadership et un charisme assez forts pour être respecté par ses autres collègues ». Cette personne devra également être « authentiquement européenne, comprendre la sensibilité de l’Europe, son histoire, connaître les mécanismes et les relations institutionnelles entre le Conseil, le Parlement européen, qui aura des pouvoirs accrus, et la Commission ». Le futur président de l’UE devra enfin être « au cœur des solidarités qui existent en Europe », à savoir « la zone euro et la zone Schengen ».
Les noms de l’ancien premier ministre britannique Tony Blair, celui du premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, du belge, Guy Verhofstadt ou encore de l’actuel chef du gouvernement irlandais, Bertie Ahern, circulent.
Quel processus de désignation ?
Deux positions sont actuellement défendues par les acteurs.
Pour les uns, cette désignation doit se faire de manière intergouvernementale, c’est-à-dire par le consensus entre les chefs d’Etat ou de gouvernement. Cette démarche de désignation discrète est conforme aux habitudes de nomination au niveau européen, mais n’est pas favorable à une communication européenne d’ampleur.
Pour les autres, cette désignation doit faire l’objet d’une sorte de campagne électorale : « plusieurs candidats devraient se déclarer publiquement à l’avance et présenter leur positions sur les grands enjeux européens ». Cette démarche nouvelle pour l’UE permettrait que « la désignation du futur président de l’UE, qui représentera 500 millions d’Européens, ne se décide après quelques coups de fil entre chefs d’Etat », estime le député européen Alain Lamassoure (PPE-DE). La publicisation serait une avancée démocratique.
Quel calendrier ?
La France défend la période du second semestre 2008, lors de la présidence française de l’UE pour choisir le futur président du Conseil de l’UE. A la suite des élections européennes au printemps 2009, la nomination du président de la Commission européenne devra être désignée par les Etats membres et adoubée par le Parlement européen.