Deuxième discours sur l’état de l’Union européenne d’Ursula von der Leyen : l’Europe en introspection

Du 10e discours sur l’état de l’UE d’Ursula von der Leyen au Parlement européen mercredi 15 septembre, que faillait-il attendre après une telle année exceptionnelle de pandémie et à l’approche d’échéances électorales importantes, à commencer par l’Allemagne puis la France ?

Éléments de langage assez convenus et storytelling du mandat peu lisible : Europe’s soul or Europe soul-searching ?

Alors que l’élément de langage mis en avant pour angler le propos d’ensemble visait à marquer le discours du sceau de « l’âme de l’Union » (Europe’s soul), c’est plutôt le (soul-searching), l’exercice d’introspection sur l’Europe aujourd’hui qui a dominé les commentaires.

L’heure de discours nous aura offert une sorte de plongée dans les faiblesses de l’UE sur la scène mondiale autour des enjeux globaux comme le climat ou les migrations et les dissensions internes, en particulier l’état de droit et les valeurs européennes, bref, sur la façon dont Bruxelles lutte pour atteindre ses objectifs, projeter ses valeurs et délivrer ses promesses.

Peu d’effet d’annonce, beaucoup de mises à l’agenda : from protecting to delivering ?

Du nuage des mots clés du discours, peut être retenue une inflexion sensible entre la rhétorique du premier discours d’Ursula von der Leyen sur la protection d’une Europe géopolitique à une focale sur l’Europe qui « délivre » avec de nombreux rappels aux propositions, initiatives et projets législatifs.

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Sans effet d’annonce vraiment notable, les sujets s’enchaînent sans nouveauté ou prise de risque personnelle plus poussée. La gestion de la pandémie et le plan de relance sont à porter au crédit de la Commission européenne sur l’année écoulée. Les sujets relatifs à la souveraineté européenne, notamment technologique sont moins avancés. La défense, son ancien portefeuille ministériel est largement abordée. De nouveau, l’agriculture, premier budget de l’UE est totalement absente.

La jeunesse, le vrai fil rouge du mandat d’Ursula von der Leyen ?

Le marqueur de von der Leyen semble en pointillé se dessiner autour de la jeunesse. Le choix de nommer « NextGeneration » le plan de relance est largement dû à sa décision. L’annonce d’un programme ALMA, un Erasmus pour les jeunes professionnels sans formation et sans emploi ainsi que l’annonce de l’année de la jeunesse européenne en 2022 traduit son investissement personnel sur le sujet. Le fil conducteur de son mandat est peut-être à trouver de ce côté.

Que retenir ?

C’est Dacian Ciolos, le président du groupe Renew au Parlement européen qui vise sans doute le plus juste lorsqu’il dit qu’Ursula von der Leyen fait plus de diplomatie avec les États au Conseil – avec des grands enjeux absents faute de consensus – et moins de politique avec les eurodéputés – avec de nombreux sujets indispensables mais consensuels.

Au total, ce 2e discours sur l’été de l’Union européenne d’Ursula von der Leyen, dans une période de fortes incertitudes est un moment d’introspection.

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