Pour l’avenir de l’Union européenne, la citoyenneté participative est la clé de la durabilité à long terme de la démocratie européenne, reposant sur l’engagement des citoyens. Face au le déclin constant de l’engagement des citoyens dans la politique formelle, qui se traduit par la hausse continue de l’abstention aux élections européennes, que peut la citoyenneté participative en Europe ?
Une citoyenneté participative libérale : un engagement de la société civile et pour le bénévolat
Le modèle libéral de la citoyenneté participative, considéré comme le moins exigeant, signifie que la participation des citoyens à la vie publique est minimale, principalement via le vote.
Parmi les activations possibles dans ce cadre libéral minimaliste, toutes les formes d’engagement dans les associations, les organisations de la société civile et le bénévolat, notamment via des programmes européens contribuent à développer une citoyenneté européenne participative.
En matière d’engagement politique, le modèle libéral incite les citoyens à contacter directement leurs élus, en particulier via les réseaux sociaux avec notamment la plateforme EP Newshub, pour faire pression sur leurs positions. Une forme d’engagement « libéral » que l’Union européenne pourrait inciter serait également de faciliter les adhésions directes de citoyens européens dans les partis politiques européens lors de la prochaine campagne électorale des élections européennes.
Une citoyenneté participative républicaine et civique : un engagement politique dans la société et pour les valeurs communes
Le modèle républicain/civique de citoyenneté participative impose des exigences plus élevées au citoyen en matière de participation auprès des institutions démocratiques. Dans cette perspective, les citoyens deviennent des acteurs positif pour le changement social, la transition énergétique et environnementale ou la prévention de la corruption. Sur la base de la pensée philosophique grecque et romaine, le républicanisme civique a souligné la nécessité pour les citoyens d’agir politiquement dans la sphère publique et d’être activement engagés dans une communauté politique en tant que citoyens égaux et libres.
Afin de favoriser la citoyenneté participative républicaine et civique, l’Union européenne devrait mettre l’accent sur l’apprentissage des citoyens en vue d’apprendre les compétences civiques, y compris les valeurs de « l’esprit public, la solidarité et la responsabilité d’agir pour le bien commun». Quoique plus exigeante en termes de participation et plus protestataire dans ses modalités (pétitions, manifestations), le développement des civic tech européenne pourrait contribuer à favoriser l’émergence d’une citoyenneté européenne civique.
Une citoyenneté participative communautaire : l’engagement dans les communautés locales ou transeuropéennes
Le modèle communautaire prend les communautés comme point de départ. La citoyenneté participative se concentre sur les sentiments d’appartenance à un groupe et la nécessité de travailler au profit collectif de ce groupe. Les idées communautaires mettent l’accent sur la responsabilité et les devoirs des individus envers les autres dans leur communauté ainsi que sur la nécessité de soutenir les structures qui sous-tendent et maintiennent les communautés et les valeurs partagées.
Pour l’Union européenne, cet engagement moins axé sur le plan politique ou le bénévolat orienté vers la prestation de services pourrait prendre de très nombreuses formes dont il s’agirait de favoriser l’émergence et la croissance pour des services d’aide sociale ou sanitaire pour personnes âgées ou handicapées, des activités culturelles dans les arts, des mobilisations d’Européens dans les sports et les loisirs pour favoriser l’inclusion et la pratique par le mentoring, voire le reverse-mentoring.
Une citoyenneté européenne critique : des citoyens critiques et engagés en fonction des valeurs de la justice sociale
Le modèle de la citoyenneté critique vise à encadrer la citoyenneté participative par des modalités différentes, par exemple en se concentrant sur une vision plus dynamique de la démocratie qui repose sur des citoyens critiques et engagés. Des actions de protestation favorisent la justice sociale et la responsabilité des institutions gouvernementales, européennes et internationales.
Dans le contexte européen, un vaste champ de mobilisation des citoyens pourraient être envisageable en matière de commerce international équitable dans le prolongement des activations anti-CETA/TAFTA, d’agriculture écologique et durable lors des prochaines discussions de réforme de la PAC, mais aussi en matière d’égalité des genres, de tolérance pour les différences…
Au total, les multiples formes de citoyenneté européenne participative invite à faire preuve de créativité pour débloquer des mobilisations d’Européens au bénéfice d’une démocratie européenne effervescente.