Archives mensuelles : juillet 2014

Quelles sont les idées des eurobloggeurs pour améliorer la communication en ligne de l’Union européenne ?

Sur leur blog « Waltzing Matilda », l’équipe social media de la Commission européenne publie le trio gagnant de sa compétition de « crowdsourcing d’idées » pour améliorer la communication en ligne de l’Union européenne. Un exercice révélateur, tant des attentes des eurobloggeurs que des préoccupations des euro/web/communicants…

1e prix pour un « helpdesk » en ligne et permanent « Ask the EU anything »

Pour le premier prix, @kosmopolit, l’idée serait de créer « A permanent digital helpdesk service for the EU », une sorte de plateforme interactive de dialogue permanent et en ligne avec les citoyens.

D’où vient cette idée ? D’un benchmark des meilleures pratiques observées par les entreprises qui utilisent le web, pas seulement pour communiquer, mais surtout pour apporter des services utiles à leurs clients.

Comment la mettre en pratique ? En s’inspirant des meilleures « customer feedback management software solutions », autrement dit des systèmes de gestion de la relation client et en modernisant ce que l’UE met déjà en place comme service auprès des citoyens, en particulier « Europe Direct ».

Ce nouveau service d’assistance multilingue et avec une forte composante dans le web social permettant à n’importe quel citoyen de poser n’importe quelle question et d’obtenir en quasi temps réel des réponses ou un suivi de leur demande pourrait être une manière innovante pour expliquer les enjeux de l’UE et créer de nouvelles façons d’informer et d’interagir avec les citoyens.

Ce choix correspond-il à un « fantasme » partagé par l’équipe social media de la Commission européenne d’un « one-stop-shop-for-all » ?

2e prix pour une communication en ligne de l’UE connectant les jeunes journalistes à la sphère européenne

Pour le 2e prix de la compétition #Talkdigital, la recommandation est le fruit d’un raisonnement logique.

D’une part, puisqu’Internet passionne en particulier les jeunes et que l’UE doit surtout résoudre la faible couverture des affaires européennes dans les médias nationaux, la communication en ligne de l’UE devrait viser en priorité le maillon essentiel, à savoir les jeunes professionnels de l’information.

D’autre part, puisque ces jeunes bloggeurs-journalistes très actifs en ligne ont besoin de se différencier sur un marché très concurrentiel, l’UE aurait intérêt à développer une communauté qui saurait partager une véritable vision paneuropéenne des affaires européennes que ces jeunes journalistes pourraient reprendre et partager dans leur production, pour leur plus grand intérêt, et celui de leur audience.

D’où le titre : « Connecting young journalists through EU blogosphere » ou comment connecter les jeunes journalistes aux affaires européennes par le biais d’une blogosphère autour de l’UE.

3e prix pour « euStarter », une plateforme de financement collaboratif de projets européens

Pour le 3e prix, le principal problème de la communication en ligne de l’UE, c’est qu’elle n’est pas visible pour tous ceux – nombreux – qui ne font pas l’effort de se rendre sur les sites européens.

Du coup, la recommandation aurait pu être de développer des relations publiques digitales, à savoir une démarche allant de la cartographie des acteurs influents, à leur approche ciblée en s’appuyant sur des contenus et des formats attractifs et adaptés.

Mais plutôt, c’est vers le « crowdfunding » sur le modèle de Kickstarter, que se tourne la recommandation visant à développer des plateformes localisées de projets européens ouverts aux choix des Européens de leurs accorder des financements de l’UE.

Ces plateformes où les citoyens pourraient orienter les investissements de l’UE dans leurs pays permettraient de reconnecter le lien aujourd’hui distendu entre les citoyens européens et l’UE ; tout en améliorant l’action de l’UE, (sa légitimité et sa visibilité).

Au total, les préconisations des eurobloggeurs pour améliorer la communication en ligne de l’UE sont très enrichissantes, par leur prisme « full digital », l’hétérodoxie, voire l’heureuse hérésie par rapport au monde institutionnel cloisonné, en silo de l’UE et surtout par la pertinence de leurs idées. Une seule question, alors chiche ?