Dans le cadre d’une série rétrospective sur la communication européenne en 2012, Lacomeuropéenne synthétise les informations publiées tout au long de l’année. Quel bilan tiré des Eurobaromètres sur l’opinion publique européenne ?
Eurobaromètres : quel est l’état de l’opinion publique européenne ?
Au travers de plusieurs enquêtes Eurobaromètres publiées en 2012, l’opinion des Européens sur l’UE se révèle inquiétante :
- l’image de l’UE auprès des Européens dessine une UE perçue comme humaniste, structurée autour de ses grands projets historiques mais les capacités de projection tant au sens de prospective dans des ambitions futures que d’incarnation dans des réalités concrètes font défauts ;
- l’opinion des Français en matière d’information sur l’Europe montre un souhait incantatoire de davantage de la thématique européenne dans le discours des politiques et dans les médias et surtout un paradoxe sociologique du sentiment d’information perçu sur la vie politique de l’UE : les moins diplômés et les chômeurs s’estiment mieux informés que les plus diplômés et les cadres.
Eurobaromètres : quelle est la part d’ombre de la mesure de l’opinion publique européenne ?
La comparaison de 2 enquêtes Eurobaromètres posant à peu près au même moment les mêmes questions indique des sentiments contrastés de l’opinion publique européenne sur l’UE, à mettre en parallèle avec le fait que « la majorité des personnes interrogées pensent toujours que leur voix « ne compte pas dans l’UE » ».
L’analyse des Eurobaromètres sur la durée montre à la fois une augmentation constante des Eurobaromètres Spéciaux, reflet d’une augmentation des compétences européennes et une utilisation des Eurobaromètres Spéciaux par les DG de la Commission inversement proportionnelle aux compétences de l’UE. Au total, la Commission européenne tend à faire une utilisation « politique » des Eurobaromètres Spéciaux afin de légitimer de nouvelles politiques publiques européennes.
Sinon, la Commission européenne semble instrumentaliser les Eurobaromètres tant en termes de « policy » comme instrument d’aide à la définition des politiques publiques européennes qu’en termes de « politics » avec des dissimulations de résultats menaçantes pour la rigueur scientifique.
Au total, la communication européenne en 2012 a progressé tant dans la connaissance de l’opinion publique européenne, que dans le décryptage de sa part d’ombre.