Quels sont les coûts pour la communication européenne de ne pas investir les médias sociaux ?

Plutôt que de s’interroger de nouveau sur les avantages que pourrait procurer une communication de l’UE dans les médias sociaux – nous l’avions réalisé dès 2009 avec « Comment la communication européenne peut-elle répondre à la révolution du web social ? » – quels seraient bien davantage les coûts de ne pas investir les médias sociaux ?

Quel est le « RONI » : risk of non investment pour reprendre l’expression de François Guillot au vue des principales innovations liées à l’utilisation du web social par les institutions publiques résumées par Gea Ducci ?

Ne pas investir les médias sociaux, c’est détériorer la relation entre l’UE et les citoyens européens

Sous l’angle des services et subventions de l’UE, les médias sociaux permettraient à l’UE de :

  • développer l’écoute des suggestions et propositions ;
  • parler directement des mesures concrètes d’amélioration.

S’abstenir d’investir les médias sociaux pour l’UE, c’est en particulier continuer à dépenser des coûts largement inutiles de gestion de la relation avec les citoyens via le centre d’appel « Europe Direct ».

Ne serait-il pas en effet plus conforme aux usages quotidiens d’assurer une présence en ligne sur le carrefour d’audiences que constitue Facebook pour répondre aux interrogations des Européens plutôt qu’au travers d’une plateforme téléphonique inconnue par une très large majorité ?

Ne pas investir les médias sociaux, c’est renforcer la vulnérabilité de l’UE face aux risques d’opinion

Sous l’angle de l’expression des opinions, l’UE pourrait profiter de la « désindétermédiation » – c’est-à-dire du mouvement qui veut que les Européens sont de plus en plus informés par leur propre réseau plutôt que par les intermédiaires classiques de l’information.

S’abstenir d’investir les médias sociaux pour l’UE, c’est ainsi :

  • méconnaître les opinions partagées sur l’Europe ;
  • ne pas maîtriser les discours qui peuvent être tenus (en positif ou en négatif) sur l’Europe.

C’est surtout se montrer vulnérable face aux risques d’opinion ; sans moyen de contre-attaquer de manière pertinente et ciblée.

Ne pas investir les médias sociaux, c’est rater l’occasion pour l’UE de saisir des feedbacks

Sous l’angle du partage d’expertises, les médias sociaux représenteraient pour l’UE une opportunité pour s’enrichir en matière de communication des échanges sur les meilleures campagnes envisagées en termes d’attentes, de messages ou de modalités.

S’abstenir d’investir les médias sociaux pour l’UE, c’est passer à côté d’un vaste « panel » multi-national/culturel qui offrirait ses conseils pour améliorer la communication de l’UE et renforcer l’impact des campagnes de communication réalisées.

Ne pas investir les médias sociaux, c’est scléroser les processus décisionnels de l’UE

Sous l’angle de la participation au processus décisionnel, les médias sociaux permettraient à l’UE de disposer d’un lieu fréquenté et d’un instrument éprouvé pour favoriser l’implication des citoyens.

S’abstenir d’investir les médias sociaux sociaux pour l’UE, c’est se positionner comme le moins disant démocratique face aux innovations délibératives et participatives :

  • un risque que les accusations de « déficit démocratique de l’UE » – récurrentes – ne feraient que renforcer ;
  • un dommage pour les quelques réseaux d’alliés qui perdraient un argument pour défendre la construction européenne.

Ainsi, le calcul coût/bénéfice d’un investissement dans les médias sociaux pour l’UE semble assez évident : le plus grand danger serait de ne prendre aucun risque.

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