Archives mensuelles : juin 2010

Quels sont les précisions et les éléments de langage du Groupe interinstitutionnel de l’information (GII) sur les priorités de communication de l’UE en 2010 ?

En application de la déclaration politique « Communiquer sur l’Europe en partenariat » signée par le Parlement européen, le Conseil et la Commission le 22 Octobre 2008, le Groupe interinstitutionnel de l’information (GII) s’est réuni à Strasbourg, le 20 avril dernier, afin de « rechercher une convergence de vues sur l’identification d’un nombre limité de sujets de préoccupation pour les citoyens de l’UE »…

Trois priorités de communication pour l’UE en 2010 : reprise économique et croissance, climat et énergie et le traité de Lisbonne

Le GII est globalement tombé d’accord sur les trois thèmes proposés par la Commission, qui deviennent donc les trois principales priorités de la communication de l’UE en 2010 :

  1. Mener la reprise économique et mobiliser de nouvelles sources de croissance
  2. Agir pour le climat et l’énergie
  3. Faire fonctionner le traité de Lisbonne pour les citoyens

Toutefois, le compte-rendu de la réunion signale que plusieurs délégations ont souligné la nécessité de considérer également comme une priorité commune la communication sur le développement régional et sur la sécurité énergétique. D’autres délégations ont exprimé des préoccupations au sujet d’une définition trop vague de la priorité « Faire fonctionner le traité de Lisbonne pour les citoyens » ainsi que l’absence du « rôle de l’UE dans le monde » dans la liste proposée des priorités communes de l’UE.

Par ailleurs, en application de la déclaration politique « Communiquer l’Europe en partenariat », le compte-rendu souligne que la mise en œuvre des campagnes d’information et de communication continuera d’être laissé aux institutions de l’UE et aux États membres, sous la responsabilité de chaque institution de l’UE et de chaque État-membre.

Éléments de langage de la priorité n°1 : mener la reprise économique et mobiliser de nouvelles sources de croissance

Tandis que les Européens sont pour la plupart préoccupés par le chômage (52%) et la situation économique (46%), il faudra expliquer ce que fait l’UE pour s’attaquer à ces questions fondamentales.

Le message principal visera à expliquer comment une action coordonnée de l’UE donne une valeur ajoutée à l’économie nationale et à la situation de l’emploi dans les États membres.

Les mesures prises au niveau de l’UE devront être expliquées en termes concrets en mettant en évidence les avantages du marché unique, de la stabilité euro, de la politique de concurrence de l’UE, du nouveau système de supervision financière et de la coordination des stratégies de sortie de crise adoptées par les États membres.

Il conviendra de mettre l’accent sur la façon dont les programmes communautaires favorisent la création de nouvelles sources de croissance et d’emplois en exploitant pleinement le potentiel des «emplois verts» et des PME et en dotant les individus de compétences nécessaires.

L’Année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale constituera un bon cadre pour présenter des activités concrètes de l’UE pour protéger et aider les personnes les plus exposées.

Éléments de langage de la priorité n°2 : agir pour le climat et l’énergie

La plupart des citoyens européens pensent que l’industrie ne fait pas assez pour lutter contre le changement climatique et que la lutte contre le changement climatique peut avoir un impact positif sur l’économie.

Compte tenu de l’acceptation du rôle de l’UE dans la lutte contre le changement climatique, il conviendra de passer de la simple sensibilisation suite à la Conférence de Copenhague en décembre 2009 pour expliquer plus en profondeur les principaux éléments d’un accord possible dans le monde.

Intrinsèquement lié à la lutte contre le changement climatique avec un impact important sur la vie quotidienne des citoyens sont le plan d’action sur l’efficacité énergétique et les mesures visant à décarboniser les transports ainsi que la sécurité énergétique, notamment de l’approvisionnement. Il s’agira de communiquer sur ces sujets « certainement chauds » en 2010.

Éléments de langage de la priorité n°3 : faire fonctionner le traité de Lisbonne pour les citoyens

Bien que le public soit un peu moins confiant qu’auparavant, le niveau de confiance dans l’UE est toujours considérablement plus élevé que dans les gouvernements et les parlements nationaux.

Il sera nécessaire de démontrer par des exemples concrets la façon dont le traité de Lisbonne rend l’UE plus démocratique, plus efficace et plus capable d’agir en vue de porter les valeurs fondamentales qui sous-tendent l’Union européenne à l’attention des citoyens :

  • droit d’initiative des citoyens ;
  • plus grand rôle du Parlement européen et des parlements nationaux dans la prise de décision ;
  • règles étendues de vote à la majorité qualifiée au Conseil des ministres dans la lutte contre la criminalité organisée et le terrorisme, les contrôles aux frontières, l’immigration, la protection civile, et la protection sociale ;
  • rôle et valeur ajoutée du Haut Représentant et du nouveau Service d’action extérieure pour assurer un rôle plus important pour l’UE dans le monde ;
  • caractère juridiquement contraignant de la Charte des droits fondamentaux pour toutes les institutions européennes.

En ce qui concerne les groupes cibles, la communication sera axée sur les différents groupes sociaux qui expriment des préoccupations particulières envers l’UE dans les différents États membres. Un choix préliminaire visera à inclure en priorité les femmes et les jeunes.

Ainsi, la réunion du Groupe interinstitutionnel de l’information (GII) permet de constater la minutie de la planification de la stratégie de communication de l’UE, mais pour quelle efficacité effective ?

Erasmus : vers un brand-stretching d’une marque de gamme sur la mobilité à une marque-ombrelle ?

Alors que souffle l’esprit « Erasmus » sur la communauté des étudiants depuis plus de 20 ans, le succès du programme d’échange d’étudiants et d’enseignants entre les universités et les grandes écoles européennes semble conduire actuellement à une stratégie d’extension de marque…

De simple marque de gamme du programme européen SOCRATES de coopération sur l’éducation

Au départ, « Erasmus » peut être décrit comme une marque de gamme appartenant à un ensemble complet de programmes européens de coopération sur l’éducation :

  • COMENIUS, enseignement scolaire ;
  • ERASMUS, enseignement supérieur ;
  • GRUNTVIG, éducation des adultes et autres parcours éducatifs ;
  • LINGUA, enseignement et apprentissage des langues ;
  • MINERVA, enseignement ouvert et à distance.

Erasmus, une marque forte au-delà du monde de l’enseignement supérieur

Lorsqu’il s’agit d’évoquer les programmes de mobilité européens, Erasmus a acquis auprès d’un large public une représentation mentale digne d’une marque de grande consommation :

  • excellente notoriété spontanée ou latente : la marque est immédiatement ou quasi présente dans l’esprit ;
  • bonne capacité sélective et simplificatrice : la marque est clairement et exclusivement identifiée à la mobilité étudiante ;
  • expérience de consommation positive : la marque suscite de fortes émotions personnelles et collectives auprès de ses bénéficiaires ;
  • logique d’identification, d’appropriation et de fidélisation : la marque diffuse des valeurs de diversité et d’ouverture aisément transmissibles.

Vers une véritable marque-ombrelle de réseaux destinés à favoriser les échanges d’expériences et de pratiques

Aujourd’hui, « Erasmus » tend à devenir une marque-ombrelle, désignant ainsi un concept fédérateur de réseaux destinés à favoriser les échanges d’expériences et de pratiques.

Première extension de marque : un « Erasmus pour les jeunes entrepreneurs »

Capitalisant sur les vertus du programme Erasmus pour faire l’apprentissage d’une nouvelle expérience, la Commission européenne encourage dès à présent l’entreprenariat en permettant à de jeunes hommes/femmes d’affaires de passer entre un et six mois à observer un entrepreneur dans un autre Etat-membre.

Deuxième extension de marque : un « Erasmus pour les touristes »

Capitalisant sur les vertus du programme Erasmus permettant de subventionner des mobilités, les ministres de l’UE en charge du tourisme – nouvelle politique européenne introduite par le traité de Lisbonne – envisagent prochainement d’encourager les touristes à prendre des vacances tout au long de l’année à travers un soutien financier aux jeunes, aux personnes de plus de 65 ans et aux personnes à mobilité réduite ou à faibles revenus pour partir en vacances pendant la saison basse.

Troisième extension de marque : un « Erasmus des élus locaux et régionaux »

Capitalisant sur les vertus d’échanges d’information et de bonnes pratiques liés au programme Erasmus, l’ancien député européen Jean-Marie Beaupuy imaginait, en 2008, un réseau d’élus afin d’échanger sur leurs pratiques et de parfaire leurs connaissances des fonds structurels communautaires.

Quoique toute stratégie d’extension de marque nécessite de déterminer jusqu’où la marque peut s’étendre sans danger de diluer la marque, cela permet de mutualiser les moyens de communication sur une marque forte plutôt que sur plusieurs. Ainsi, la marque « Erasmus » fait l’objet actuellement d’initiatives diverses de « brandstretching » afin de capitaliser sur les évocations attachées à la marque pour lancer de nouvelles actions.