Dans une proposition de résolution « sur le journalisme et les nouveaux médias – création d’une sphère publique en Europe » adoptée par la Commission de la culture et de l’éducation– fin mars dernier – le Parlement européen constate : alors que la « situation technologique et institutionnelle actuelle n’a jamais été aussi favorable pour impliquer les citoyens européens » (le traité de Lisbonne représente un grand pas vers la démocratisation de l’Union et les nouveaux médias offrent de nouvelles possibilités), la situation n’a pas évolué en ce qui concerne la place qu’obtiennent les questions européennes dans l’agenda des médias et des États membres…
Le rapporteur Morten Løkkegaard (ancien journaliste et actuellement euro-député danois) « présente les moyens permettant d’impliquer davantage les citoyens dans les questions relatives à l’UE » et « examine comment, en communiquant, on peut lancer, encourager et maintenir des débats européens et la circulation de l’information, soit en étendant les discussions sur des thèmes liés à l’Union dans les médias nationaux, soit à l’aide d’une plateforme publique ».
Lancer et encourager les discussions sur des thèmes liés à l’UE dans les services publics nationaux de l’audiovisuel
Les citoyens sont clairement sous-informés dans les médias nationaux sur les questions relatives à l’Union européenne.
Il est crucial que les États membres veillent au respect des chartes des services publics de l’audiovisuel dont leur responsabilité particulière est d’informer les citoyens sur le processus décisionnel politique et la gouvernance notamment de l’UE afin de garantir la couverture des questions européennes.
Les États membres devraient s’assurer de l’indépendance des diffuseurs du service public et par la même occasion, le fait que ces derniers ont la responsabilité de couvrir des sujets relatifs à l’Union européenne.
Étendre et maintenir les discussions sur des thèmes liés à l’UE dans les médias sociaux et à l’aide d’une plateforme publique européenne
Le manque d’informations en ligne disponibles sur l’Union et ses institutions n’est pas le problème, puisque toutes les institutions ont en effet lancé leurs propres plateformes d’information mais celles-ci ne parviennent cependant pas à captiver le public.
Les partenariats entre les secteurs privés et publics pourraient être la solution pour communiquer sur les questions européennes. Cela impliquerait d’inviter des professionnels de l’information à prendre en charge les tâches communicatives de l’Union :
D’une part, le rapport « encourage la Commission et le Parlement à renforcer davantage leurs activités sur les médias de socialisation, qui possèdent le potentiel d’atteindre les jeunes, en faisant appel à des sociétés spécialisées dans la communication qui s’appuie sur les nouveaux médias ».
D’autre part, le rapporteur « suggère de mettre sur pied une task-force basée à Bruxelles et composée de journalistes indépendants dépourvus de tout contrôle éditorial et recrutés en dehors des institutions européennes. Elle aurait pour tâche de couvrir quotidiennement les actualités ayant trait à l’Union et qui seraient publiées sur différentes plateformes et différents canaux en respectant les critères journalistiques; suggère d’engager un éditeur en chef indépendant pour coiffer cette Task-Force ».
Ainsi, le Parlement européen relance les propositions pour communiquer sur les questions européennes avec notamment ce rappel au respect des chartes des services publics de l’audiovisuel et cette suggestion de partenariats publics/privés pour que l’UE investisse les nouveaux médias de socialisation…