États généraux de l’Europe : quelle est la place des citoyens dans la construction européenne ?

L’organisation des 3e États généraux de l’Europe à Strasbourg, samedi 17 avril 2010, sur le thème « L’Europe : un héritage, quelles responsabilités ? » invite à dresser une analyse SWOT (forces, faiblesses, opportunités et menaces) de la place des citoyens dans la construction européenne…

Force : réussite confirmée d’une interpellation constructive de citoyens impliqués auprès des acteurs publics de l’Europe

Avec le travail de concert d’une centaine d’associations à l’initiative d’EuropaNova, du Mouvement européen-France et de Notre Europe, les États généraux de l’Europe, qui en sont à leur troisième édition, après les rencontres de Lille en 2007 et de Lyon en 2008, sont la preuve que des citoyens impliqués peuvent influencer l’agenda des acteurs publics de l’Europe.

D’ailleurs, la présence de José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, et de Pierre Lellouche, secrétaire d’État chargé des affaires européennes aux États généraux de l’Europe confirme que pour les responsables politiques, la construction européenne ne peut plus progresser sans la prise en compte de cette implication collective de citoyens engagés.

Faiblesse : échec relatif d’une mobilisation populaire de citoyens intéressés par les affaires européennes

Quoique les organisateurs se félicitent – à juste titre pour ce type de manifestation – de la participation de « plus de 100 intervenants et 1 500 participants » selon l’un de leurs Twitts, force est de constater l’extrême difficulté à mobiliser en nombre des citoyens autour des affaires européennes.

La montée continue depuis 1979 de l’abstention aux élections européennes confirme hélas cette faiblesse civique de la construction européenne.

Opportunité : « Internet est la nouvelle agora où la société civile bâtira son Europe. »

La conviction que la « Toile représente un grand espace d’interaction et de discussion, où l’on peut jongler avec les langues et imaginer mille formes de rencontres virtuelles et réelles » est portée par Gottfried Langenstein, président d’Arte et Jérôme Clément, vice-président d’Arte dans une tribune dans Le Monde du 17 avril.

Les citoyens disposent avec Internet de nouvelles formes d’expression, plus participatives, qui « permettent de donner la parole aux individus et d’aborder des sujets concrets ».

Menace : les lieux de la démocratie (partis politiques, médias et le système éducatif) sont là où l’Europe est peut-être la plus absente

Certes, « la génération des « Enfants d’Erasmus » veut prendre ses responsabilités » selon le titre de la tribune des organisateurs des États généraux de l’Europe dans Le Monde du 17 avril. Mais, « les forces vives que représente cette génération d’Européens » se voient opposés :

  • des responsables politiques hésitants,
  • des relais tels que les journalistes ou els enseignants défaillants.

Pourtant, Jacques Delors invite à « retrouver l’espoir européen » pour reprendre le titre de sa tribune dans Le Monde du 17 avril qui précise que « l’Europe a le choix entre la survie et le déclin ».

Ainsi, l’influence des citoyens se résume peut-être finalement par la conclusion de la tribune des dirigeants d’Arte déjà citée : « L’Europe existera si trois éléments convergent : des citoyens qui la font vivre, des médias qui la rendent présente, des politiques qui la portent ».

Les États généraux de l’Europe souligne que dorénavant « médias et politiques, (font) face aux citoyens ».

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