Alors que le « Public Services 2.0 workshop » lance une initiative “European Union Public Services 2.0” pour renforcer la transparence des services publics en Europe par un meilleur usage du web via une démarche participative : brainstorm, discuss, draft, endorse, les États-Unis d’Obama – constatant l’essoufflement de la e-mobilisation militante – lance une e-révolution afin que le pouvoir de surveillance des e-citoyens soit institutionnalisé dans l’exercice transparent de l’action publique américaine….
La révolution de l’administration Obama : la mise à la disposition du public sur Internet des données de l’État
Pour Nicolas Vanbremeersch sur Meilcour, « la révolution est majeure, et de deux ordres » :
1. Data.gov : un accès public aux données publiques
Puisque la donnée sur l’action publique est un bien public, elle doit être mise à disposition du public. C’est le projet data.gov. « profondément subversif », car « il offre au citoyen la donnée d’action brute et accessible. Il livre des sources ouvertes. »
2. Usaspending.gov : un contrôle civique des dépenses publiques
Puisque les États-Unis sont démocratiques, les citoyens peuvent contrôler l’action de l’Etat. Pour y parvenir, il faut une transparence intégrale sur les dépenses de l’administration, et les projets associés. C’est l’objectif de usaspending.gov.
Ainsi, selon Netpolitique, le « Fact Check » des citoyens intègre les « Checks and Balances » des institutions américaines.
Puisque tout pouvoir doit être limité par un autre pouvoir, « le pouvoir de surveillance des citoyens devient une branche intégrée de la séparation des pouvoirs ».
La pratique politique sous Obama : la bonne gouvernance nécessite une stratégie d’information transparente
Que faut-il comprendre ? Pour Nicolas Vanbremeersch sur Meilcour, « c’est que, dans un monde connecté et commentant sans cesse, il vaut mieux livrer l’information, la rendre la plus lisible possible, plutôt que la retenir et la packager. Cela autorise le débat renseigné, cela crée une exigence et une attente. Cela fait du public non plus un simple spectateur d’informations tronquées, mais un acteur potentiel véritable. » Ainsi, l’information transparente des citoyens apparaît comme la condition de la réussite d’une bonne gouvernance populaire et légitime.
Par ailleurs, comme le note Netpolitique, « Obama met en place une stratégie d’institutionnalisation du citoyen, qui d’une certaine façon, est aussi un moyen de contourner les critiques soulevées sur les sites participatifs du Gouvernement » pour lesquels les logiques de débat et de collaboration en ligne, qui avaient fait le succès du candidat Obama ne semblent pas mobiliser les citoyens.
Ainsi, entre l’approche participative en vue de renforcer la transparence des services publics sur le web et l’approche révolutionnaire de mise en ligne des données publiques pour institutionnaliser le pouvoir des citoyens, la voie semble toute tracée pour l’UE…