Qu’est-ce qui a marqué – en matière de communication – la campagne des élections européennes ? A n’en pas douter, le buzz autour des vidéos en ligne. Pourquoi un tel succès auprès des internautes ?
Les vidéos en ligne au cœur des stratégies de communication sur les élections européennes
Quelques soient les acteurs – institutionnels, politiques ou associatifs – de la campagne, les vidéos en ligne ont été largement présentes dans leur stratégie de communication.
Plus particulièrement, le marketing viral – « une action marketing délibérée d’un annonceur visant à transformer les internautes en ambassadeurs de la marque », selon Bertrand Bathelot, lors d’un chat sur 01 Net – a été massivement utilisé pour tenter de mobiliser l’électorat, via la transmission de messages le plus souvent de second degré.
Ainsi, en raison de ces intérêts :
- Ne nécessite pas forcément de gros budgets ;
- De plus en plus ciblé, personnalisé, orienté vers la relation ;
- Dispose de chance de succès plus grandes si la cible est en grande partie connectée et si on cible des publics particulièrement réceptifs (jeunes, étudiants, communautés) ;
Et malgré ces risques :
- on ne contrôle pas l’audience indirecte à laquelle est transmise le message ;
- on ne peut pas tabler sur un seuil minimum d’efficacité, le viral comporte toujours un risque d’échec ;
- on doit composer avec le contexte de saturation et l’hostilité croissante des publics en raison du caractère jugé parfois intrusif ;
le marketing viral et donc les vidéos en ligne – avec leurs aspects innovant et créatif – ont marqué la communication sur les élections européennes.
Vidéos en lignes des partis politiques pour influer le vote des électeurs :
- Spots humoristiques vus plus de 200 000 fois pour Libertas (Le cheval de Troie de la mondialisation bullocratique, Bond, victime du rosé cuvée bullocrate de Bruxelles…
- Lip Dub vu plus de 50 000 fois pour Europe Ecologie…
Vidéos en ligne des institutions publiques pour mobiliser l’électorat :
- Spots décalés pour la campagne de communication du Parlement européen (voir billet sur la stratégie multi-supports vidéo du Parlement européen) ;
- Spot TV puis sur Dailymotion de la campagne gouvernementale d’information et d’incitation au vote, objet par le PS d’une demande officielle de retrait auprès du CSA ;
- Spots de publicité sur MTV réalisés par la Commission européenne « Ohé, l’Europe, tu m’entends ? » (clips à Londres ou Rome)
Ainsi, une rapide revue de presse (cf. Dépêche AFP du 22 mai : « La campagne européenne sur YouTube ou Twitter pour séduire les jeunes » ou article dans Le Figaro : « Européennes : bataille de clips sur le web ») confirme le buzz autour des vidéos en ligne.
Les vidéos en ligne au cœur du web à l’échelle planétaire
Selon une enquête « Online Video : 2009 is Primetime » réalisée par l’agence spécialisée dans les médias sociaux Trendstream « la vidéo pourrait maintenant, dans sa forme numérique, achever la télévision », selon Marie-Catherine Beuth dans « La vidéo en ligne tuera-t-elle la télévision ? ».
Les principaux constats observés sur un échantillon de 1000 internautes américain de 16 à 65 ans :
- 3/4 des internautes Américains regardent des vidéos sur Internet
- 39% ont partagé un clip sur la Toile
- 49 millions d’internautes (32%) ont publié un contenu en janvier (plus de 95.000 nouvelles vidéo sont ajoutées chaque jour sur Youtube)
- 48% des contributeurs ont utilisé une caméra pour tourner leur vidéo, 26% ont utilisé leur PC et 22% ont filmé avec leur téléphone mobile
- 68% passent par YouTube pour regarder une vidéo : c’est le premier point de contact avec la vidéo sur le Web
- n°2, l’e-mail met 35% des internautes américains en contact avec la vidéo en ligne
- l’attention est la plus élevée pour les vidéos recommandées par l’entourage et le plus faible pour les publicités vidéo
Les principaux résultats :
- La vidéo en ligne affectera, au final, la manière dont l’ensemble de l’industrie audiovisuelle évoluera.
- En passant de zéro à un marché de masse mondial en trois ans, la vidéo en ligne est plateforme média au développement le plus rapide de l’Histoire.
- Avec 72% d’internautes américains qui regardent des vidéos sur Internet, la vidéo en ligne coiffe au poteau à la fois les blogs et les réseaux sociaux et est aujourd’hui le premier média social.
- Les utilisateurs de tous âges génèrent plus de contenus que les médias traditionnels.
- Les internautes ne veulent pas seulement regarder de la vidéo, ils veulent participer à tous les niveaux, y compris la création et le partage des contenus. Le broadcasting est mort, place au « Art Live Web » à la co-création, à la distribution par les utilisateurs et à la vraie démocratisation des contenus vidéo.
Les vidéos en ligne au cœur du compromis entre communication intrusive et protection des données personnelles
Sous réserve de professionnalisme, les vidéos en ligne représentent aujourd’hui un compromis entre :
- l’atteinte d’objectifs de communication via la libre diffusion contagieuse, en évitant le risque d’image d’une rémunération des recommandations et,
- la non atteinte des données personnelles via la libre recommandation faite par une connaissance, en évitant le problème d’opt-out ou d’opt-in (collecte, achat ou vente de base de données).