Les Jeunes et l’Europe : quel diagnostic peut-on dresser de la relation entre les jeunes et l’UE (forces/faiblesses, opportunités/menaces) en vue de proposer une stratégie de communication destinée à valoriser l’action de l’Union européenne en faveur des jeunes ?
Quels sont les constats sur les jeunes et l’Europe ?
Malgré leur attachement à l’idée européenne, les jeunes méconnaissent les actions menées par l’UE :
- les jeunes sont attachés à l’Europe,
- ils ont de fortes attentes,
- ils considèrent que l’Europe produit peu de résultats,
- ils ont une attitude de retrait face à la politique.
Les actions de l’UE n’ont pas été appropriées par les jeunes :
- pas de stratégie de communication globale à l’échelle européenne,
- des modes de communication trop institutionnels.
Les jeunes constituent un public spécifique mais hétérogène.
Quels sont les résultats de l’Eurobaromètre spécial « Les Jeunes et l’Europe » (février/mars 2006) ?
Une perception globalement optimiste de la construction communautaire
Une vision de l’Union européenne comme communauté de valeurs et espace de vie (et non comme construction institutionnelle et espace économique)
Une impression de ne pas être associé à la construction européenne
Une volonté d’implication : le désir de la citoyenneté active et le souhait d’une Europe des résultats et du débat
Quels sont les résultats du sondage Ifop pour Touteleurope « Les jeunes et la mobilité en Europe : représentations, souhaits et pratiques » (novembre 2008) ?
Les avantages perçus de la mobilité en Europe pour les jeunes
- Découvrir d’autres cultures et coutumes nationales 38%
- Disposer d’atouts utiles à sa carrière professionnelle 21%
- Apprendre une autre langue que le français 20%
Les obstacles à la mobilité des jeunes en Europe :
- Le coût que représente l’installation dans un autre pays 53 %
- La barrière de la langue 19%
Le niveau d’information au sujet de la mobilité des jeunes en Europe
- Bien informé 26%
- Mal informé 74%
- Le sentiment d’information augmente cependant avec l’âge. (19% pour les 15-18 ans, 34% chez les 21-24 ans)
Quelle est l’état de la réflexion sur l’action publique européenne à destination des jeunes en France ?
Dans la Note de veille n°116 du Conseil d’Analyse Stratégique de novembre 2008, : « Le soutien de l’État à la mobilité européenne des jeunes : un rôle plus que subsidiaire », Yves Bertoncini estime qu’au vu du constat que l’UE n’a qu’une compétence d’appui en matière de mobilité européenne des jeunes, les États membres, et en particulier la France, disposent des ressources et devraient s’engager plus fortement pour la favoriser.
Dans un rapport public visant justement à « Encourager la mobilité des jeunes en Europe » de septembre 2008, commandé par Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, les principaux enseignements sont :
- Les avantages d’une mobilité européenne ne sont pas solidement établis et doivent mieux l’être.
- Stimuler à la fois la demande de mobilité (par les jeunes) et l’offre de mobilité, émanant des adultes (famille, personnel encadrant, établissements), soutenus par les pouvoirs publics.
- Soutenir la mobilité des jeunes à des fins de citoyenneté européenne ne passe pas seulement par des expériences de formation, mais doit aussi conduire à favoriser les courts séjours.
- Une meilleure gestion du soutien public à la mobilité des jeunes via un partenariat UE/État/collectivités locales et la mise en place de guichets uniques pour l’information et l’attribution des aides.
Quelle est la conviction du secrétaire d’Etat aux Affaires européennes ?
Selon Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, sur Touteleurope, il faut renforcer la communication et l’information sur les programmes européens destinés aux jeunes. Pour lui, il est essentiel de « décentraliser l’information pour que celle-ci soit plus près du terrain, et des jeunes notamment ».
Quel positionnement pour une stratégie de communication destinée à valoriser l’action de l’Union européenne en faveur des jeunes ?
Positionner la campagne sur les valeurs de l’Europe plutôt que sur les programmes européens en faveur des jeunes :
- L’Europe se mobilise pour l’insertion des jeunes sur le marché de l’emploi
- L’Europe comme communauté d’échanges
- L’Europe solidaire qui aide les pays en développement
- L’Europe s’engage pour protéger l’environnement
- L’Europe lutte contre les discriminations
Positionner la campagne sur un registre participatif afin de répondre à la volonté d’implication des jeunes, qui ne veulent pas être les simples bénéficiaires de dispositifs existant, mais des acteurs du projet européen :
- Mettre en avant les messages plutôt que leur émetteur
- Associer les jeunes à l’élaboration de la campagne
- Décrisper les représentations négatives associées aux institutions avant de communiquer sur les actions
- Diffuser les valeurs partagées par l’UE à travers la promotion des programmes communautaires
- Positionner les jeunes comme des citoyens actifs de l’UE
- S’appuyer sur des supports innovants et contributifs