L’actualité politique de la semaine est dominée par la procédure de ratification du traité de Lisbonne. En toile de fond se prépare la présidence française de l’UE et se cache un autre enjeu, la nomination de personnalités aux futurs postes clés…
Le décryptage de ces différentes séquences montre un choc des pratiques entre l’attitude française et la vie communautaire…
Sur la procédure de ratification
Alors que dans les 27 États membres, la procédure de ratification avance progressivement, la France se distingue par l’ampleur des controverses partisanes. A gauche, la stratégie de communication des socialistes est dominée par l’indétermination d’une position : boycott, abstention, vote… A droite, la stratégie semble marquée par un effet de diversion sarkozyste avec l’invitation de Tony Blair à l’UMP.
Sur le fond, les citoyens s’interrogent d’une part sur l’opportunité d’une procédure parlementaire plutôt que référendaire et d’autre part sur les changements entre le projet de constitution et le traité de Lisbonne, sans obtenir de réponses convaincantes.
Sur la définition des priorités des priorités de la Présidence française de l’UE
Comme en politique intérieure, la communication du président de la République est dominée par les effets d’annonce afin selon lui de doter l’Europe d’une politique de l’immigration, de la défense, de l’énergie et de l’environnement.
Cette démarche irrite nos partenaires européens, au point que le chroniqueur du Monde Thomas Ferenczi parle d’« Outrecuidance française » et passe sous silence les efforts laborieux entrepris pour avancer quotidiennement avec les institutions communautaires sur ces dossiers de fond.
Sur la nomination des postes clés
Une fois le traité de Lisbonne adopté par les 27, trois postes seront à pourvoir : le président du conseil, nommé pour deux ans et demi, le haut représentant pour les affaires étrangères et le président de la Commission européenne.
Là encore, Paris espère organiser les nominations aux postes-clés en avançant ouvertement ses pions, alors que comme le signale Janez Jansa, le chef du gouvernement slovène : « Les choix à faire seront très sensibles (il est nécessaire de trouver un équilibre entre les grands et les petits États membres et entre les conservateurs et les socialistes), le mieux est d’en parler le plus tard possible ».