Comment la sécurité énergétique européenne est-elle devenue l’une des principales priorités de la PFUE ?

Retour sur les principales étapes de la mise sur l’agenda de la PFUE de la sécurité énergétique européenne…

Une allocution présidentielle pour fixer la « ligne »

Lors de son allocution télévisée, le 10 février dernier, le président de la République avait présenté les priorités de la PFUE : « travailler sur une stratégie de développement durable, une politique commune de l’immigration, une défense européenne et une refondation de la politique agricole ». Alors que l’immigration est une priorité controversée, que la défense européenne est longue à organiser et que le bilan de santé de la PAC est d’ores et déjà lancé, la stratégie de développement durable se trouve au cœur de la réussite de la PFUE…

La remise d’un rapport au Premier ministre pour dégager des propositions

Afin de faire émerger cet enjeu parmi les enjeux, un rapport « Sécurité énergétique et Union européenne : propositions pour la Présidence française » de la mission de réflexion sur l’énergie présidée par Claude Mandil, ancien directeur de l’Institut français du pétrole et directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie jusqu’en septembre 2007, a été remis au Premier ministre le 21 avril 2008.

Selon l’auteur du rapport, l’amélioration de la sécurité des approvisionnements énergétiques de l’UE comporte deux aspects :

  • des réponses internes à l’Union européenne : renforcement des économies d’énergie, mise en place de dispositifs européens d’urgence en cas de crise d’approvisionnement, réalisation d’investissements,
  • la définition d’une politique de sécurité énergétique commune à l’UE afin de faciliter les relations énergétiques avec les pays.

La communication du ministre d’Etat en Conseil des ministres pour institutionnaliser les « ambitions » françaises

Le 21 mai, le ministre d’État, ministre de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire, Jean-Louis Borloo, a présenté une communication, au Conseil des ministres sur la sécurité énergétique européenne.

Dans le cadre de la stratégie de développement durable évoquée par le président de la République et dont les objectifs sont :

  • garantir la sécurité de l’approvisionnement de l’UE,
  • améliorer la compétitivité des économies des États membres,
  • contribuer à la lutte contre le changement climatique.

Jean-Louis Borloo veut porter la réussite du Grenelle de l’Environnement à l’échelle européenne et notamment les ambitions suivantes pour l’avènement d’une véritable sécurité énergétique européenne :

  • maîtriser la consommation énergétique,
  • faire de l’Europe un espace énergétique unifié,
  • parler d’une seule voix avec les grands pays producteurs.

L’intervention du secrétaire d’Etat aux Affaires européennes pour accompagner l’engagement des pouvoirs publics

Le 28 mars, clôturant un colloque sur « La renaissance du nucléaire, un enjeu pour l’Europe », le secrétaire d’Etat aux affaires européennes a précisé que la sécurité d’approvisionnement énergétique serait l’un des grands axes de la PFUE.

Think Global, Act European : le colloque des think-tanks dans la préparation de la PFUE

En parallèle des rencontres organisées dans le cadre du programme « Parlons d’Europe » dont l’objectif est de renforcer la dimension citoyenne de la PFUE, treize think-tanks européens se mobilisent pour la première fois pour contribuer à la réflexion sur les priorités de la PFUE…

Réunis lors d’un colloque, organisé vendredi 23 mai afin de présenter la parution du rapport Think Global – Act European – une référence au slogan de David Brower le fondateur des Amis de la Terre – les think-tanks proposent à la fois un projet d’ensemble pour répondre aux défis globaux et une action européenne résolue pour faire de l’UE un acteur global.

Dans une tribune « Les Français sont-ils prêts à porter la voix des Européens ? », dans Le Figaro, la directrice Europe de la Fondation pour l’innovation politique, Elvire Fabry et la secrétaire générale de Notre Europe, Gaëtane Ricard-Nihoul relayent le message des treize think-tanks européens. « Le succès de sa présidence se mesurera avant tout au degré d’écoute qu’elle saura accorder à ses partenaires européens et à son talent de facilitateur des décisions. Elle doit, pendant six mois, porter la voix des 27 États membres. Une grande responsabilité et un formidable exercice d’humilité. »

Vers une politique européenne du sport : l’opportunité des agendas

Alors que 60 % des Européens pratiquent une activité sportive et que l’on dénombre 700 000 clubs sportifs dans les 27 pays membres de l’UE, le sport n’était pourtant pas reconnu comme un élément important pour la cohésion sociale, la santé ou l’éducation avant le nouveau Traité de Lisbonne.

Désormais reconnu par le traité de Lisbonne (art.149), le sport prend une dimension européenne. Ainsi, la Commission européenne publie un Livre blanc sur le sport en juillet 2007 auquel les députés européens ont répondu avec le rapport de Manolis Mavrommatis (PPE-DE, EL) dont les revendications sont notamment de renforcer la lutte contre le dopage et les discriminations raciales ou sur la base des nationalités des joueurs.

Prochainement, avec les présidences françaises de l’UE et de l’Union européenne de football au 2nd semestre, le président de la Ligue de football professionnel et vice-président de la Fédération française de football, Frédéric Thiriez considère dans Le Figaro que la construction d’un « modèle sportif européen » peut avancer.

Par conséquent, la conjonction des agendas fruit de l’avancée du traité de Lisbonne, de la volonté conjointe de la Commission européenne et du Parlement européen ainsi que des présidences françaises permettrait la mise sur agenda d’une politique européenne du sport orientée vers les enjeux sociaux, culturels, éducatifs et luttant contre « les effets dévastateurs de la soumission du sport à la loi du marché ».

Bilan encourageant mais des efforts à poursuive pour le programme Erasmus en faveur de la mobilité des étudiants

Depuis 1987, plus d’un million d’étudiants ont profité d’un échange inter-universitaire en Europe avec le programme Erasmus, doté d’un budget d’environ 450 millions d’euros par an. A l’heure actuelle, on estime que 3,5 % des étudiants européens bénéficient d’une bourse Erasmus au cours de leurs études. La France fait partie des pays qui accueillent le plus d’étudiants étrangers au monde en recevant quelque 9% du total mondial des étudiants en mobilité internationale.

Des chiffres relativement encourageants

Selon un communiqué de la Commission européenne, la mobilité des étudiants continue à se développer avec une progression du nombre de séjours à l’étranger de 3% pour les étudiants, particulièrement marquée dans les pays d’Europe centrale et orientale.

Pour autant, malgré l’augmentation continue de la mobilité des étudiants au cours des dernières années, le taux de croissance a baissé et ne permettra pas d’atteindre l’objectif de 3 millions d’étudiants mobiles pour 2012.

Des usages inégalitaires apparaissent

Selon Magali Ballatore, dans une thèse sur « L’expérience de mobilité des étudiants Erasmus : les usages inégalitaires d’un programme d’échange », le programme Erasmus fait l’objet d’usages inégalitaires en ayant plutôt tendance à renforcer des déséquilibres déjà existants en Europe, tant entre étudiants (les catégories sociales favorisées sont surreprésentées) qu’entre établissements (la proportion des grandes écoles d’ingénieurs et de commerce est disproportionnée par rapport aux universités).

Pour Magali Ballatore, « l’homogénéisation croissante d’une culture plus ou moins mondialisée, l’harmonisation plus ou moins réussie des systèmes d’enseignement, ne suffisent pas pour que s’établissent des échanges égalitaires entre des individus issus d’histoires diverses ou de groupes sociaux éloignés ».

Les obstacles subsistent

  • Difficultés d’organisation des universités d’accueil (disponibilité de l’information, reconnaissance des diplômes…)
  • Difficultés dans la vie pratique (obtention du visa, problèmes pour trouver un hébergement, pour contracter une assurance….)
  • Difficultés pour financer le séjour (le montant des bourses Erasmus est souvent insuffisant pour compenser les frais engagés et les sources de financements complémentaires sont rares.)
  • Difficultés pour égaliser les échanges (les pays anglophones sont les plus demandés)

Succès européen pour la quatrième édition de La Nuit des musées

Samedi 17 mai, lors de la 4e Nuit des Musées, plusieurs millions d’Européens (1,5M en France) ont pu franchir les portes de plusieurs milliers de musées à la découverte du patrimoine culturel européen…

A quelques semaines de la Présidence française de l’Union Européenne, le succès de « la Nuit des musées » – initiative de la France datant de 1999 – se décline à l’échelle européenne.

Avec un total de 2200 musées partenaires, dont 1050 en France, l’édition 2008 de « la Nuit des musées » s’inscrit dans le cadre de l’Année européenne 2008 du dialogue interculturel.

Dans un communiqué, Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication s’est félicitée que « la Nuit des musées » permette de constituer un véritable réseau au service de la démocratisation et l’innovation culturelles.

La prochaine Nuit des musées est fixée au samedi 16 mai 2009.