Comment mieux prendre en compte les sujets européens dans les médias audiovisuels ?

A la veille de la présidence française du Conseil de l’UE, la présidente de la Commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale publie un rapport d’information relatif à la prise en compte des sujets européens dans les médias audiovisuels autour de trois propositions…

Renforcer le cadre réglementaire applicable aux chaînes publiques de radio et de télévision pour le traitement des sujets européens

Option 1 : intégrer dans les contrats d’objectifs et de moyens des obligations précises d’information des Français sur le fonctionnement de l’Union, les politiques européennes et l’actualité dans les autres États membres, adosser à des indicateurs chiffrés d’un certain temps d’antenne pour des sujets européens et déclinant cet objectif par types d’émissions ou de reportages sans préjuger du contenu des émissions et dans le respect de la ligne éditoriale indépendante de la seule responsabilité des journalistes et des rédactions.

Option 2 : envisager la conclusion d’une charte d’engagement comprenant des engagements sur la promotion des thèmes européens dans les grilles de programme, en particulier la diffusion d’émissions spécifiques visant à mieux faire connaître les institutions européennes ou l’organisation de directs autour de certains évènements comme le discours sur l’état de l’Union. Cette option a été écartée par le gouvernement en raison des craintes de réactions hostiles des rédactions et des journalistes.

A défaut, mettre en place un instrument de mesure et de suivi de la diffusion des sujets européens dans les programmes des chaînes publiques de radio et de télévision, confié à l’INA.

Renforcer la formation et les moyens des journalistes pour travailler les affaires européennes

Généraliser des modules de formation obligatoires et optionnels, en formation initiale et continue aux questions européennes dans les écoles de journalisme. D’autres modalités comme un concours entre écoles de journalisme européennes voire l’institution d’une école européenne de journalisme et un Erasmus des journalistes sont envisagées.

Améliorer les moyens mis à disposition pour les journalistes accrédités à Bruxelles afin d’inciter les chaînes à envoyer des correspondants auprès des institutions européennes via une meilleure mobilisation des ressources des institutions européennes comme la mise à disposition de studios, la production et l’archivage des œuvres audiovisuelles.

Adopter de nouvelles formes d’information sur les questions européennes

Mettre en scène la vie politique européenne de manière plus événementielle pour faciliter la mise en « récit » à partir de l’actualité européenne, l’UE comporte tous les ingrédients d’un « storytelling réussi » : des enjeux importants, des rapports de pouvoir multiples, des négociations parfois conflictuelles, des dénouements au « finish »…

Renforcer le contrôle parlementaire des affaires européennes pour créer et entretenir les conditions nécessaires à l’existence d’un débat public européen via des débats organisés dans l’hémicycle en amont des Conseils européens et de convier la Présidente de la Commission européenne à intervenir dans l’Hémicycle et à répondre aux questions des députés.

Au total, il faut une sorte de « new deal » : que l’Union européenne se mette davantage en scène afin de montrer qu’elle peut délivrer un véritable « récit politique » afin que les journalistes racontent, analysent et critiquent.

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