Quels sont les verrous que la communication européenne doit briser ?

Avec la rentrée, vient le temps de fixer la feuille de route pour la nouvelle saison. Afin de sortir des sentiers battus dressant des plans sur la comète, faisons plutôt de ce moment l’opportunité de poser toute une série de questions « incorrectes » – des questions de fond ou plus sur la forme – visant à refonder la communication européenne sur un socle plus légitime et crédible. Voici un avant-goût du programme de publication tout au long du mois…

Briser verrous et tabous d’une communication européenne trop enchaînée

Enchaînée, la communication de l’Union européenne l’est encore trop au sens de prise dans des raisonnements du passé comme la sempiternelle opposition aujourd’hui dépassée entre pro- ou anti- européen qui freinent toute réflexion ou des cadenas psycho-politiques comme le drame du Brexit et la démagogie populiste qui immobilisent comme le lapin prit les yeux dans les phares d’une voiture. La mécanique est au bord de l’apoplexie.

Pour y remédier, nous discuterons des nouvelles lignes de fractures qui se dessinent dans les sociétés européennes et des réponses de fond incontournables ou iconoclastes que la communication européenne doit apporter pour retrouver un territoire d’expression audible et pertinent auprès des Européens. En somme, Mark Twain doit guider la future stratégie de communication : « ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait » !

Briser le plafond de verre d’une communication européenne trop timorée

Timorée, la communication européenne l’est non seulement dans les partis pris créatifs de ses campagnes afin de ne pas heurter les sensibilités, mais aussi dans le maniement des symboles d’institution et de vie politique, parfois plus inspiré des USA que des modèles démocratiques européens ainsi que dans l’usage déséquilibré entre raison et passion, au détriment hélas des émotions. Les référentiels poussiéreux doivent là encore être actualisés, la mémoire vive saturée doit être réinitialisées.

Pour rebondir, nous discuterons des voies de traverse pour retrouver des formes de communication créatives et innovantes qui réinventent et modernisent les prises de parole de l’Union européenne.

Les principes émis dans la déclaration de Sibiu ne peuvent constituer qu’une base pour une communication de l’UE exercée comme responsabilité partagée :

  • La communication doit être intégrée dès le départ dans l’élaboration des politiques – et non comme une réflexion après coup ou comme un moyen d’embellir les politiques.
  • La communication doit être une conversation à double sens – écouter d’abord, puis engager. Il doit être factuel – tout en faisant appel aux émotions, sauvegardé avec des données – et adapté au public cible, en langage clair ;
  • La communication devrait partir de nos valeurs communes, puis se concentrer sur les résultats concrets des politiques de l’UE pour les personnes dans leur lieu de résidence et soutenir la construction d’une communauté ;
  • Une bonne élaboration de politiques nécessite une bonne communication multilingue pour être comprise et prise en charge.

Briser les idoles d’une communication européenne trop inféodée

La volonté récurrente de réécrire un « storytelling » sur la construction européenne, de mener des campagnes non inter-institutionnelles ou encore d’inféoder toute prise de parole à une politisation excessive sont autant d’impasses qui doivent être corrigées. En somme, « la route est droite, mais la pente est forte ».

Nous terminerons notre tour d’horizon avec des contributions autour notamment du paradoxe de la politisation et de ses effets problématiques pour la communication ainsi que de la fertilité d’une réflexion prospective qui vise à puiser dans les racines et les tendances de fond pour trouver le bon modèle européen attractif sur la scène internationale et interne.

Bref, bonne reprise à tous et à très vite pour la suite du programme de rentrée !

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