Certes, l’échéance peut encore paraître lointaine, puisque le scrutin européen aura lieu au printemps 2019. Néanmoins, selon le dernier Parlemètre, le sondage réalisé pour le Parlement européen, déjà 55% des Européens déclarent leur intérêt pour ces prochaines élections européennes…
Une « nouvelle normalité » pro-européenne des citoyens
Le Parlemètre 2017 montre une sorte de retour à la normale, après la période de crise. Les citoyens sont de plus en plus conscients que l’UE agit en leur nom dans les domaines qu’ils considèrent comme prioritaires.
Les citoyens estiment ainsi que leur voix est renforcée : 47% des citoyens européens estiment que leur voix compte dans l’UE – c’est le meilleur résultat depuis les élections européennes de 2009.
En outre, le soutien à la construction européenne est également renforcé : 57% des personnes interrogées estiment que l’adhésion à l’UE est une bonne chose pour leur pays – un quasi retour au niveau d’avant crise. La plupart des répondants de tous les États membres déclarent que l’adhésion à l’UE a profité à leur pays.
Enfin, dernier signe d’optimisme, de plus en plus de citoyens estiment que les choses vont dans la bonne direction dans l’UE.
Ces résultats – s’ils se confirment d’ici le printemps 2019 – seront-ils en mesure de se traduire dans les urnes par une inflexion de la place des partis populistes et eurosceptiques représentés au Parlement européen ?
Une « Europe qui protège » largement consensuelle parmi les citoyens
Dans les discours des responsables politiques européens, la notion d’une « Europe qui protège » a déjà pris une place importante.
Vis-à-vis des priorités de l’UE, cette notion est largement partagée par les Européens qui place le terrorisme, avec 58% des citations, comme la principale menace contre laquelle ils veulent que l’UE offre une protection. La situation économique précaire de nombreux Européens définit les protections suivantes : chômage (43%), pauvreté et exclusion (42%), protection contre les migrations incontrôlées (35%).
Vis-à-vis des réalisations de l’UE, les citoyens veulent sauvegarder l’héritage communautaire, tant d’une part, les droits fondamentaux (44%) et la liberté de voyager, de travailler et d’étudier dans l’UE (36%) ; que d’autre part, les réalisations sociales et économiques, à savoir les droits du travail (34%), les pensions adéquates (34%) et le bien-être économique (33%).
Concrètement, les politiques publiques que les Européens attendent du Parlement européen, conformément aux menaces précédemment identifiées, sont principalement et équitablement l’action contre la pauvreté et l’exclusion (41%) ainsi que contre le terrorisme (41%). La lutte contre le chômage des jeunes est le troisième élément le plus cité (31%) en moyenne.
Ces trois thématiques indiquent largement les préoccupations des citoyens européens : ils veulent mener leur vie dans un endroit qui garantit leurs chances économiques et protège leur liberté.
Là encore, ces résultats – qui combinent des attentes multiples de protection – seront-ils repris dans les programmes des principaux partis gouvernementaux qui seront amenés à former une coalition parlementaire ?