La nouvelle Commission Juncker s’est particulièrement illustrée dans son approche inédite de son programme de travail annuel, « en faveur d’une approche davantage ciblée sur les priorités ». Justement, comment parvient-elle à communiquer sur ses priorités ?
Une présence en ligne relativement équilibrée entre visibilité et profondeur
Il n’y a pas de doute, la Commission européenne « met le paquet » en ligne pour sensibiliser ses publics à sa démarche de se concentrer sur quelques priorités :
- Dès la nouvelle page d’accueil du site de la Commission européenne, les priorités apparaissent tout en haut et en premier ;
- Une page synthétique du programme de travail annuel délivre quelques indications très superficielles sur les principales initiatives relatives à chacune des priorités ;
- Une rubrique, sur ce nouveau site vitre, décline pour chacune des priorités des descriptions non harmonisées, plus ou moins fastidieuses, dans un langage relativement accessible par tout public.
Dans les réseaux sociaux, la Commission européenne s’est notamment illustrée avec quelques initiatives autour de la première priorité, le plan d’investissement, avec une timeline « #InvestEU Twitter Network » dédiée sur Twitter et un groupe de discussions sur LinkedIn ; ou du marché unique numérique avec un Thunderclap, un outil qui se présente comme « la première plateforme de communication par la foule qui aide les gens à se faire entendre en disant quelque chose ensemble » (sic).
Une hiérarchie relativement illisible entre des « grandes » et des « petites » priorités
Suivant les supports consultés, la liste des « grandes » priorités évolue. La lisibilité politique des messages de la Commission européenne – à géométrie variable – ne contribue pas à rassurer sur l’agenda exact de l’institution.
Entre les 3 priorités (plan d’investissement, marché unique du numérique, Union de l’énergie) qui se dégagent de la page officielle de la Commission européenne, les 6 priorités listées dans le communiqué de presse (fiscalité, migration, union économique et douanière) et les 10 chapitres du programme de travail annuel, la confusion s’installe sur ce qui est vraiment le plus prioritaires.
Seule une infographie quasi illisible parvient à synthétiser la complexité issue de la combinaison entre les 10 priorités politiques et les 23 initiatives législatives de la Commission européenne.
Au total, la communication de la Commission européenne autour de ses priorités de travail est pléthorique et dispersée au risque de ne pas parvenir à traduire et porter les principaux messages politiques de l’institution.