Avant la rentrée, Lacomeuropéenne propose une série d’été sur les chantiers prioritaires qui attendent la communication de l’UE…
Jusqu’à présent, chaque institution européenne s’est attachée à développer sa stratégie de communication, avec un « service minimum » tant en matière de coordination inter-institutionnelle que d’impulsion et d’incarnation politique. En clair, les institutions européennes sont de plus en plus cacophoniques, sans jouer une même partition symphonique et de surcroit sans chef d’orchestre.
Cela ne peut plus durer. Le chantier prioritaire aujourd’hui consiste à développer la capacité des professionnels dépositaires des politiques de communication institutionnelles à délivrer de façon cohérente et coordonnée le message européen, en s’appuyant autant que nécessaire sur les responsables politiques.
D’une part, la capacité de communication de l’entité « Union européenne » doit être double : aussi bien externe qu’interne.
De façon évidente, la communication de l’UE doit s’adresser à l’ensemble des citoyens européens avec comme objectifs de :
- produire du consentement (aux décisions et aux politiques), de l’adhésion (aux valeurs et aux idées) et de la participation (à travers des soutiens puis de la mobilisation électorale) ;
- mieux répondre aux attentes des citoyens, apporter des réponses aux mécontents, impliquer davantage les enthousiastes et proposer plus d’expérience sociale.
Mais, peut-être avant toutes choses, cette politique de communication doit également créer les conditions d’une meilleure communication en son sein, entre ses différents organes et entre les différents acteurs (institutionnels, étatiques, associatifs…) qui y prennent part. Une bonne communication européenne ne peut se faire sans une bonne communication entre les acteurs du projet européen.
D’autre part, la capacité de communication de l’entité « Union européenne » doit reposer à la fois sur les responsables politiques et les services administratifs.
Là encore, il ne s’agit que de « revenir aux fondamentaux », à savoir un bon équilibre entre la communication des présidents (Commission, Parlement, Conseil européen) et autres responsables importants, et la communication des institutions.
Jusqu’à présent, le grand écart entre « eux, c’est eux » et « nous ; c’est nous » est trop sensiblement perceptible dans la communication de l’UE, ce qui dévalorise à la fois les prises de parole politiques – jamais assez fortes pour les uns et toujours trop engagées pour les autres – et les campagnes de communication pilotées par les institutions, alternativement jugées décalées, fades ou inutiles.
Pour amplifier le message de l’UE, les responsables politiques doivent être les porte-voix et les services administratifs les courroies de transmission, chacun laissant au maximum de côté ses travers, la communication partisane et personnelle pour les politiques et la communication de promotion et d’auto-célébration pour les services.
Au total, le chantier le plus prioritaire pour la communication de l’UE aujourd’hui porte sur sa capacité à se faire entendre, parmi les autres autorités et à se faire écouter par les citoyens.