Annoncée le 3 octobre 2007, lors d’une conférence de presse de Margot Wallström à Bruxelles, (l’un des premiers billets de ce blog), la stratégie de partenariat fête donc aujourd’hui ses 5 ans. Une occasion pour mieux comprendre l’évolution la plus importante dans la communication européenne…
De la coopération volontaire aux partenariats contractualisés
Longtemps considérée comme secondaire, la communication est abordée pour la première fois par les chefs d’État et de gouvernement lors du Conseil européen d’Helsinki des 10 et 11 décembre 1999, qui demandent aux institutions européennes d’« unir les efforts pour diffuser des informations générales coordonnées sur l’Union ».
L’idée pour améliorer la communication de l’UE est de développer une hypothétique synergie volontaire, sans véritable stratégie globale. Un « cadre de coopération pour les activités concernant la politique d’information et de communication de l’UE » est ainsi signé le 27 juin 2001.
Le 3 octobre 2007, Margot Wallström envisage une approche différente avec la stratégie de « Communiquer sur l’Europe en partenariat » :
- nouvelle attitude de la Commission qui reconnaît avoir besoin du soutien des autres institutions et des États membres pour communiquer de façon cohérente et intégrée sur l’action européenne ;
- nouvelle fondation de la communication qui s’appuiera sur une déclaration politique (signée par les institutions européennes près d’un an plus tard) et sur un accord interinstitutionnel sur la communication afin de donner des priorités de l’UE en matière de communication ;
- nouveaux mécanismes avec la mise en place de partenariats de communication, basés sur des plans de communication communs, avec les États membres qui le souhaitent.
18 partenariats de gestion et 5 partenariats stratégiques.
Au-delà de la « communication interinstitutionnelle » de l’UE, les partenariats entre les institutions européennes et les États-membres se sont largement développés en 5 ans :
- 5 partenariats stratégiques – sur la base d’une exécution du budget parallèle entre la Commission et l’Etat-membre ;
- 18 partenariats de gestion, dont la France – sur la base d’une exécution du budget en commun entre la Commission et l’Etat-membre.
« La valeur ajoutée de ces partenariats tient à la mobilisation de ressources de communication renforcées et à la légitimité politique accrue des différentes activités de communication, ainsi qu’à l’amélioration de la coordination et des échanges d’information entre les partenaires. »
Rapport « Communiquer sur l’Europe pour les citoyens et les médias » présenté par la Commission au Parlement européen.
En 2011, les partenariats ont couvert une centaine d’opérations de communication. Début 2013, la Commission prévoit de définir les prochaines étapes à franchir pour améliorer ces accords de partenariat.
Pistes pour approfondir les partenariats de communication européenne
Nonobstant les propositions de la Commission européenne en 2013, voici quelques pistes pour approfondir la stratégie de communication européenne en partenariat :
- Compléter la coopération entre institutions européennes autour de priorités de communication par des budgets communs afin de mener des campagnes de communication conjointes vraiment efficaces et effectives ;
- Amplifier les partenariats de communication entre les institutions européennes et les États-membres avec les collectivités territoriales au-delà des seuls gouvernements ;
- Développer des partenariats de communication multiacteurs et multiniveaux, c’est-à-dire incluant les réseaux et associations de la société civile.
Les partenariats de communication fêtent aujourd’hui leurs 5 ans, il reste encore beaucoup à faire.