Le résultat du second tour de l’élection présidentielle en France permet de noter les différentes manières qu’ont eues les personnalités européennes de communiquer à cette occasion…
Un soutien quant aux orientations de « politics » du nouveau président français pour l’un des seuls Commissaire social-démocrate
László Andor, l’un des rares Commissaire européen social-démocrate dans le collège présidé par José Manuel Barroso, a exprimé sa proximité partisane et son soutien politique d’une manière discrète mais significative.
Comme le raconte Ronny Patz dans « Applause from Commissioner Andor for the socialist turn in France », le compte twitter du Commissaire @LaszloAndorEU a retwitté un statut publié par le président social démocrate du Parlement européen, Martin Schulz :
« Félicitations à François Hollande! C’est le moment de changer de direction en Europe. #FH2012 ».
Une revanche personnelle quant aux décisions partisanes de l’ancien président français pour Viviane Reding
Viviane Reding, Commissaire à la Justice, s’était vivement opposée aux expulsions de Roms par le gouvernement français en septembre 2010. Une crise qui s’était soldée par le franchissement de ligne de part et d’autre (cf. Jean Quatremer : « Roms: Le dérapage de Viviane Reding et la colère de Nicolas Sarkozy »).
Qualifié par le journaliste Jean-Sébastien Lefebvre de « meilleur tweet de la soirée électorale », la réaction de Viviane Reding est un plat qui se mange froid : « Une France de la justice – enfin! #presidentielles2012 ». Par ailleurs, dès le lendemain, selon RTBF, deux députés européens français de droite ont demandé des excuses à la Commissaire européenne.
Une France de la justice – enfin! #presidentielles2012
— Viviane Reding (@VivianeRedingEU) May 6, 2012
Une tentative d’alliance quant aux décisions de « policy » pour le président Barroso
Le président de la Commission européenne – soucieux de replacer la méthode communautaire et lae pouvoir d’impulsion de son institution en bon ordre après qu’elle ait été malmenée par la démarche intergouvernementale du couple Merkozy – a « félicité à titre personnel [François Hollande] de ne pas avoir cédé aux discours populistes et anti-européens, a indiqué à l’AFP un porte-parole » ; une référence aux prises de position « musclées » de Nicolas Sarkozy lors du discours à Villepinte pour la révision des accords de Schengen et la création d’un Buy European Act, sous la pression d’un ultimatum français.
Selon Yacine Le Forestier, directeur du bureau de l’AFP à Bruxelles : « Barroso rêve de profiter de Hollande pour revenir dans le jeu européen où il est marginalisé. In his dreams? ». Par ailleurs, Barroso chercherait, selon la dépêche, « à savoir si le futur président socialiste sera plus enclin à accepter un futur budget pluri-annuel important pour l’UE ».
Bref, les réactions politiques à l’élection présidentielle en France sont signifiantes de l’état d’esprit des personnalités européennes : chacun instrumentalise les résultats électoraux en fonction de ses propres intérêts.