Comment le web social peut transformer l’UE ?

La matinée organisée par le groupe des Belles Feuilles et portant sur « institutions de l’UE & web social » invite à une réflexion plus large sur l’impact potentiel du web social sur l’UE…

Le potentiel du web social peut se résumer selon Jean-Marc Le Gall, professeur associé au Celsa, dans Le Monde du 12 décembre dernier : « Les réseaux sociaux, un vrai-faux passeport pour l’entreprise moderne », en deux transformations :

  • avènement d’une société de la connaissance : circulation et partage des savoirs et des données ;
  • mutation des institutions en réseaux : interaction entre les métiers et avec les publics.

Bon gré, mal gré, ces deux transformations – circulation des informations et interaction des individus – sont d’ores et déjà à l’œuvre dans les institutions européennes.

Le web social dans l’UE – toujours en reprenant l’analyse de Jean-Marc Le Gall pour les entreprises – est en train de « prendre le contre-pied des logiques actuelles (cloisonnement, hiérarchie de contrôle, informations descendantes, expertises séparées) ».

L’UE va devoir résoudre les contradictions inévitables entre d’une part, processus et décisions centralisés et, d’autre part, production de ces réseaux et circulation de ces informations.

Ce que le web social peut changer de l’UE : une révolution culturelle et fonctionnelle pour transformer les institutions européennes en réseaux

La force du web social va tôt ou tard créer une révolution culturelle et fonctionnelle dans les institutions européennes. De nouvelles dynamiques vont se mettre en place, selon Jean-Marc le Gall :

  • une organisation plus plate et ouverte où les niveaux hiérarchiques supérieurs ne contrôleront plus seuls la circulation de l’information,
  • un management transformé, qui intègre et encourage par facilité autant que par nécessité dans le travail la création des réseaux et accepte de ne pas tout contrôler.

Pour transformer l’UE, la révolution du web social doit combiner la transformation en profondeur de l’organisation pyramidale et des relations internes, notamment de la culture managériale.

Aujourd’hui ces transformations semblent fantasmatiques, mais demain la redistribution des pouvoirs et les pratiques coopératives seront logiques.

Ce que le web social ne peut pas changer de l’UE : une révolution politique et citoyenne pour impulser et partager des projets collectifs

En revanche, le web social ne peut malheureusement rien contre l’absence d’impulsion politique de nouveaux projets européens et à fortiori de partage de tels projets collectifs entre les citoyens européens.

Face à l’apathie des responsables européens, et par voie de conséquence au désintérêt des citoyens, le web social ne peut pas se substituer miraculeusement.

Tout comme le printemps arabe n’est pas venu des médias sociaux, même si ceux-ci ont facilité le mouvement de la société, le « printemps de l’UE » ne viendra pas du web social mais des volontés des dirigeants et des peuples européens à changer l’UE.

Ainsi, le potentiel du web social dans la transformation de l’UE est à la fois immense, notamment par ses conséquences fonctionnelles, et dérisoire, s’il n’y a pas de volonté politique pour changer.

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