Hier matin, Martin Schulz a été élu Président du Parlement européen. Député européen depuis 1994 et président du Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes & Démocrates depuis 2004, son élection était « acquise par avance en vertu d’un pacte » passé en 2009 entre les 2 principaux partis politiques européens. En quoi, cette élection de Martin Schulz à la présidence du Parlement européen a été l’occasion d’une communication dans le web « déconnectée » ?
La déferlante des médias sociaux à Bruxelles selon France 2
La journée commence par un reportage de @beaudonnet (François Beaudonnet, correspondant permanent de France 2 à Bruxelles) dans les matins sur « L’Europe de Bruxelles gazouille ! ». En quelques minutes, la massification des usages des médias sociaux dans les institutions européennes – et de Twitter en particulier – est exposée.
La communication web de Martin Schulz, président du Parlement européen
Véritable illustration du reportage de France 2, le président du Parlement européen s’est montré particulièrement actif dans les médias sociaux :
- lancement d’une compte Twitter @martinschulz avec plus de 1 800 Followers acquis dans la journée ;
- animation communautaire intensive (5 publications) de la page Facebook comptant près de 11 000 likes et 397 interactions ;
- ouverture d’un mini site vitrine dédié à Martin Schulz sur le portail Internet du Parlement européen avec pas moins de 7 portraits dès la page d’accueil.
Pourquoi parler d’une communication web « déconnectée » alors que le public semble plus que jamais massivement présent ?
Parce que l’utilisation de la communication dans les médias sociaux fait l’objet d’une véritable déconnexion entre la communication de l’avatar virtuel du Président du Parlement européen et la communication IRL (dans la vraie vie) de l’eurodéputé allemand.
Parce que les médias sociaux, conçus et naturellement portés par des interactions et des discussions authentiques entre des individus de chair et d’os sont transformés en une communication sans âme et faussement personnalisée.
Parce que la communication du Président du Parlement européen réalisée par ses communicants – comme le confirme le 4e tweet de @martinschulz – conduit à une dissonance, un langage paradoxal qui oppose d’une part, une attitude et un langage correspondant aux usages du web social et d’autre part, une action verrouillée par des professionnels et faussement spontanée.
Sans polémiquer sur l’importance des moyens mis en œuvre – qu’un autre journaliste Hughes Heaudoin, correspondant européen de LCI, souligne dans un Tweet : « L’austérité n’est pas passée par le cabinet du nouveau président socialiste du Parlement européen : 36 personnes. » – il est à craindre que l’absence d’authenticité et de véritable connexion entre les responsables politiques européens et leur public ne fassent que renforcer le fossé civique entre l’UE et ses citoyens.
…et de la pub sur Facebook
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