Tendance : vers une communication européenne collaborative

Face au constat d’une ligne de fracture profonde de finalités, de cultures et de pratiques, entre la sphère journalistique de l’information et le monde de la communication, la politique de communication européenne encourage une collaboration plus étroite avec les médias…

I. Les médias peuvent-ils vraiment informer sur l’Europe ?

Cette question posée par Yves Bertoncini, lors d’un cours à Sciences Po Paris le 15 janvier dernier, reprend le constat du rapport Herbillon : les médias ne parlent pas ou peu d’Europe et tente d’expliquer cette défaillance.

Des difficultés structurelles pour s’intéresser à l’Europe

Les médias nationaux ont des difficultés structurelles limitant leur intérêt à parler de l’Union européenne :

  • l’information sur le fonctionnement de l’UE est pour le moins complexe ;
  • la formation des journalistes sur l’UE révèle une carence en matière de repères ;
  • la question des attentes profondes des citoyens en matière d’Europe : ya t-il un manque de demande ?

Un traitement médiatique ponctuel de l’Europe

Le traitement des enjeux européens et de l’actualité communautaire fait cependant l’objet d’une prise en charge ponctuelle de la part des médias nationaux notamment :

  • lors des Conseils européens, ces sommets diplomatiques des chefs d’Etat ou de gouvernement ;
  • lors des « crises », particulièrement « médiatisées » par exemple lors de la Présidence française de l’UE ;
  • lors des votes sur « l’Europe » : scrutin pour les eurodéputés ou référendum de ratification de traités.

II. La communication européenne peut-elle vraiment collaborer avec les médias ?

Les institutions de l’UE déploient des efforts importants pour mieux comprendre les acteurs du secteur des médias et mieux les aider dans leur mission d’informer, différente selon les besoins des États membres et segments de population.

Une information transparence sans cesse accrue

Afin de fournir aux médias des informations et données d’actualité de grande qualité en utilisant les nouvelles technologies de façon pro-active, les institutions communautaires ont notamment mis en place :

  • une nouvelle organisation adaptée aux médias avec la création d’un service du porte-parole organisant quotidiennement des conférences de presse ;
  • une nouvelle offre de produits audiovisuels avec EuropebySatellite, un service d’images brutes et montées, une médiathèque et un studio TV permettant de fournir des interviews vidéo et des reportages montés ;
  • un projet de service de presse capable de fournir des informations de proximité susceptible d’intéresser les 25 000 journalistes dans l’UE qui ne sont pas proche de l’UE comme les 1 100 journalistes accrédités à Bruxelles.

Un soutien à la formation et aux activités des journalistes

Afin d’accompagner les médias dans leur mission d’informer sur l’Europe, les institutions communautaires financent notamment :

  • des formations auprès des journalistes afin de leur permettre de mieux comprendre les institutions communautaires ;
  • Presseurop, un site d’information européen d’informations multilingues ;
  • Euranet, un réseau de diffusion radiophonique de programmes sur l’actualité européenne ;
  • appel d’offre en cours pour un réseau de diffusion télévisuel de programmes sur l’actualité européenne. A ce propos, l’avis du Conseil économique et social européen adopté le 10 juillet dernier, dont le rapporteur était Béatrice Ouin, propose que l’Europe fasse partie des obligations de service public des médias audiovisuels.

Considérant d’une part, la nature des médias, très fragmentée par États membres, complexe selon les populations et en constante évolution et d’autre part, en tenant compte des ressources financières et humaines limitées, les institutions communautaires tendent vers l’objectif d’améliorer la couverture de l’actualité de l’Union européenne par une meilleure collaboration avec les médias.

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