Dans sa chronique hebdomadaire « Deux visions de la construction européenne » dans Le Monde, Thomas Ferenczi analyse les échanges entre Mendez de Vigo, eurodéputé conservateur espagnol et Benoît Hamon, eurodéputé socialiste français. Leur débat qui s’inscrit dans le cadre des « Controverses citoyennes », organisées par la Fondation Madariaga pour tenter d’intéresser les citoyens aux questions européennes est l’occasion d’identifier deux visions de la construction européenne et d’en tirer quelques leçons dans la perspective des élections européennes de juin 2009.
Deux visions de la trajectoire du projet européen
Refusant d’opposer partisans et opposants de la construction européenne, la ligne de fracture se situe davantage en termes de positionnement par rapport à la trajectoire de la construction européenne. Alors que tous partagent l’ambition d’un projet européen, certains estiment que la construction européenne « est sur le bon chemin » tandis que d’autres considèrent qu’elle « est engagée sur une voie dangereuse ».
Renforcer la légitimité d’une construction européenne sur le bon chemin
Les partisans d’une vision de l’Europe relativement optimiste considèrent que l’enjeu principal réside dans les moyens pour communiquer le projet européen de communautarisation progressive de politiques publiques. L’eurodéputé Mendez de Vigo reconnaît qu’« il est difficile de « vendre » l’Europe » parce qu’« une démocratie consensuelle n’est pas sexy ». En matière de stratégie de communication, l’enjeu des élections européennes sera de renforcer la « légitimité » de l’UE.
Dénoncer la faillite d’une construction européenne sur une voie dangereuse
Les partisans d’une vision de l’Europe plus pessimiste estiment que l’enjeu principal « ce n’est pas une question de communication, mais de politique ». L’eurodéputé Benoît Hamon considère que « l’Union européenne a failli à sa promesse » de protéger les citoyens européens (cf. les effets du dumping social et fiscal). En matière de stratégie de communication, l’enjeu des élections européennes sera de dénoncer la « faillite » de l’UE.
Cette discussion comme le conclut Thomas Ferenczi « mérite d’être approfondie pour que, le moment venu, les électeurs expriment une opinion raisonnée sur l’Europe d’aujourd’hui et de demain. »