Selon la dernière vague Eurobaromètre, l’enquête d’opinion menée deux fois par an, depuis 1973, par la Commission européenne dans tous les pays de l’Union, les Français redeviennent, pour la première fois depuis une quinzaine d’années, plus europhiles que la moyenne européenne…
60 % de nos compatriotes estiment aujourd’hui que l’appartenance de la France à l’Union européenne a été « une bonne chose », 27 % étant d’un avis contraire – ce qui représente le niveau d’adhésion le plus élevé enregistré depuis 1991.
S’agit-il d’un regain conjoncturel de confiance dans l’Europe ou d’un vrai mouvement de fond de l’opinion ?
Quelques éléments de réponse trouvée dans la Chronique de Favilla des Echos…
L’hypothèse conjoncturelle ne semble pas confirmée au vue du pessimisme des Français : 72 % portent un jugement très sombre sur la situation économique de leur pays (un niveau de pessimisme proche du record européen) et 35 % seulement pensent que leur vie va s’améliorer dans les douze prochains mois.
En revanche, l’hypothèse structurelle liée à une prise de conscience de la mondialisation semble corroborée lorsque l’on interroge les Français sur la répartition des compétences entre les niveaux national et communautaire.
Les Français se déclarent prêt à « déléguer » à l’Union : la lutte contre le terrorisme (pour 87 % des interrogés), la recherche scientifique (84 %), l’environnement (80 %), l’énergie (80 %) – réponse significative dans un pays largement alimenté par son parc nucléaire -, la défense et la politique étrangère (75 %), l’immigration (69 %), la lutte contre l’insécurité (53 %)…
Les Français veulent que reste de la compétence des gouvernements nationaux, tout ce qui relève de la redistribution et du « capital humain » : l’éducation, la santé, la fiscalité, les retraites…
Ainsi, les Français semblent considérer que face aux nouvelles menaces globales (terrorisme, environnement) et aux défis de puissance à puissance (défense, recherche scientifique…), c’est l’Union (européenne) qui fait la force…