Archives par étiquette : communication de crise

Communication européenne de crise sur la grippe A (suite)

A la suite de la réunion extraordinaire des ministres de la santé de l’Union européenne du 30 avril relative à la grippe A (voir les conclusions du Conseil sur l’épidémie de grippe A), la direction générale de la santé et de la protection des consommateurs (DG Sanco) organise la communication européenne de crise…

Communication de crise coordonnée via le système communautaire d’alerte précoce et de réaction

La direction générale de la santé et de la protection des consommateurs organise la coordination des communications au sein de l’Union européenne via le système communautaire d’alerte précoce et de réaction (SAPR)

En vertu du SAPR, les États membres sont tenus de communiquer :

  • les mesures qu’ils se proposent d’adopter ;
  • les mesures qu’ils ont déjà mises en œuvre ;
  • les conseils qu’ils ont fournis,
  • ainsi que tout cas confirmé de la maladie.

Communication de crise coordonnée avec le centre opérationnel de gestion de crises sanitaires

La direction générale de la santé et de la protection des consommateurs surveille et coordonne la réaction à l’épidémie de grippe via le centre opérationnel de gestion de crises sanitaires de la DG Sanco, situé à Luxembourg.

Ce service constitue la pièce maitresse de l’Union européenne – la « cellule de coordination de crise » – dans la gestion de la communication de crise de cette pandémie de grippe.

Communication européenne de crise sur la pandémie de grippe porcine

Récemment, le risque d’une nouvelle pandémie mondiale de grippe a dû être réévalué suite à l’apparition de la grippe porcine au Mexique. Une planification méthodique, notamment en matière de communication de crise, des interventions au niveau de l’UE et des États membres peut aider à en atténuer l’ampleur et les répercussions…

La lutte contre les grandes épidémies, une intervention de l’UE pour renforcer la coordination entre les États membres

Depuis le traité de Maastricht de 1992, l’UE « veille ainsi à assurer un niveau élevé de protection de la santé humaine dans la définition et la mise en œuvre de toutes les politiques et actions de la Communauté » (article 152 TCE).

La Commission européenne a adopté deux plans d’action visant à se préparer à faire face à des menaces pour la santé publique au niveau européen :

  • sur le renforcement de la coordination de la planification générale de la préparation aux urgences sanitaires à l’échelon de l’Union européenne, 28 novembre 2005
  • sur la planification de la préparation et de l’intervention de la communauté européenne en cas de grippe pandémique, 28 novembre 2005

La gestion de la communication européenne de crise en matière de pandémie de grippe

Suivant le plan d’action en cas de grippe pandémique, les autorités publiques nationales doivent :

  • anticiper les événements suivant les six phases d’une pandémie de grippe telles que définies par l’OMS ;
  • se positionner auprès des médias comme une source d’information principale, sinon unique sur les événements ;
  • mener une politique de communication efficace à l’égard de l’opinion publique et des médias, notamment en coordonnant au mieux leur communication de crise et la transmission de messages précis et cohérents au public.

Aujourd’hui, 30 avril, les 27 ministres de la Santé de l’UE se réunissent, à Luxembourg, à l’initiative de la Commissaire européenne Androulla Vassiliou (Chypre) chargée depuis 2004 de la politique européenne en matière de santé publique et sous la présidence de Daniela Filipiová, ministre de la Santé de la République tchèque pour « coordonner la réaction de l’UE face à l’éclatement de l’épidémie de grippe porcine ».

Le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (ECDC) au cœur de la stratégie européenne de coordination

Au niveau épidémiologique, un réseau de surveillance – géré depuis 2005 par le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (ECDC) situé à Stockholm – permet de promouvoir une coopération et une coordination entre États membres afin de « renforcer les défenses de l’Europe contre les maladies infectieuses ».

Les propositions de la France pour une meilleure coordination européenne

Le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Bruno Le Maire a plaidé :

  • pour que l’UE rédige un « guide européen sur la prise en charge et le soin des éventuels cas avérés  » afin de définir un « protocole commun à tous les États membres ».
  • pour « une coordination accrue des messages passés aux citoyens en matière de déplacement, de prévention, de voyage ».

Interviewée, la ministre française de la Santé affirme, lundi 27 avril, qu’il existe « une première coordination à l’échelle européenne exercée par l’ECDC ». En septembre 2008, Roselyne Bachelot et ses homologues ont eu l’occasion de mesurer leurs divergences sur la gestion d’une telle crise.

Cette nouvelle crise sanitaire sera l’occasion de mesurer la communication européenne de crise en matière de pandémie grippale.

Communication européenne de crise : les règles d’une issue « par le haut »

Avec l’échec du référendum de ratification du traité de Lisbonne en Irlande, l’Europe est entrée – à la veuille de la PFUE – en crise. A cette occasion, les principaux responsables politiques – pro-Européens pour la plupart – montrent une relative maîtrise des règles de la communication de crise…

Transparence

Ne pas nier l’existence de la crise constitue la 1ère règle de la communication de crise. A cet égard, la 1ère réaction de Nicolas Sarkozy – publiée par Le Post – ne semble pas prendre la mesure de la situation : « Il faut que les autres continuent à ratifier (…) de façon à ce que cet incident irlandais ne devienne pas une crise ».

Aujourd’hui, les politiques semblent s’accorder pour juger avec gravité et lucidité « L’Europe après le non irlandais » comme le résume Hubert Védrine dans Le Monde : « Il faudra distinguer clairement intégration (les peuples se fondent et s’en remettent à l’Europe) et construction (les peuples mettent en commun leur volonté d’agir ensemble). L’intégration a été longtemps présentée comme la seule voie légitime, mais ce n’est plus une voie d’avenir : dès que les peuples en ont l’occasion, ils votent contre. En revanche, il n’y a pas d’opposition aux politiques communes et aux projets. ».

Empathie

Faire « un effort objectif et rationnel de compréhension intellectuelle » des raisons de la crise constitue la 2nde règle de la communication de crise. Sous cet angle, les argumentations des autorités françaises visant à ce que l’Europe se rapproche des citoyens par des propositions concrètes et/ou se démocratise semblent largement inspirées de cette attitude. (Voir un résumé des 7 pistes)

Mobilisation

Agir concrètement avec rapidité et efficacité constitue la 3ème règle de la communication de crise. Là encore, l’infléchissement de l’agenda des priorités de la Présidence française de l’UE – afin d’y inscrire timidement l’Europe sociale – illustre une telle prise en compte. De même la volonté du président de la République de lutter à l’échelle européenne contre l’inflation du prix des matières premières est un autre exemple de mobilisation.