Que se passerait-il si la communication européenne mettait le curseur sur ce qui compte vraiment pour les citoyens européens ?
Solution : une communication téléologique
Le premier changement de référentiel porte sur l’orientation définitive autour des solutions, ce qui en fin de compte est la chose la plus importante aux yeux des citoyens. La communication de l’UE doit présenter l’Europe comme une solution.
Il s’agit de passer d’une communication européenne encore trop technique et fonctionnelle, orientée autour des engagements et des programmes à une communication sur les finalités de la construction européenne.
Autrement dit, la communication de l’UE doit porter davantage de sens, c’est-à-dire affirmer pourquoi l’Europe plutôt que comment et en même temps, porter ce qui nous unit, plutôt que ce qui nous divisent.
Accès : une communication accessible
Le deuxième changement, en prenant les citoyens comme point de repères, consiste à passer d’une communication européenne encore trop fragmentée et canalisée à une communication qui brise les barrières, facilite l’accès, quelque soit le point de contact et le cheminement.
L’Union européenne est encore trop perçue comme trop exigeante ou intimidante pour de nouveaux publics, voire ésotérique ou pire conspirationniste pour les moins bien intentionnés.
Il s’agit à la fois d’une question de langue, de posture et de présence : trouver des occasions d’exister de manière plus naturelle, plus familière (sans familiarité) dans le quotidien des Européens et au sein de leur consommation de média dans la journée.
Valeur : une communication axiologique
Le troisième changement, le seul en mesure de convaincre ou persuader les citoyens : parvenir à une communication aujourd’hui encore trop rationnelle et bardée de chiffres et de données à une communication plus émotionnelle, ce qui ne veut pas pour autant dire humoristique ou superficielle.
Trouver le bon créneau, c’est une question de valeurs ; la seule boussole qui soit à même d’engager un mouvement d’opinion qui parvienne à capitaliser sur les sentiments positifs, à neutraliser les oppositions et à toucher les indécis.
Education : une communication pédagogique
Le dernier renversement de perspective induit par le regard des citoyens porte la relation. Finie la communication trop promotionnelle et unilatérale héritée de l’époque de la propagande bureaucratique et du matraquage publicitaire top-down.
La communication européenne doit se concevoir comme plus inclusive, plus dialogique, plus utile. Autrement dit, une relation, ouverte à tous les publics même les plus vulnérables, nativement dans l’échange et la discussion et apportant à chaque occasion des contenus opportuns.
Alors, le modèle SAVE – reposant sur Solution + Accès + Valeur + Education – pourrait-il sauver la communication européenne ?