Contrairement à la démarche traditionnelle consistant à regarder les tendances de court terme, une enquête Eurobaromètre exploratoire mesure la perception que les Européens peuvent avoir de l’UE sur plus de quarante ans (de 1973 à 2014), à travers les grandes étapes institutionnelles et politiques de l’UE mais également les crises économiques et sociales…
1/ L’attachement à l’Union européenne demeure positif depuis plus de 40 ans
Depuis 1973, le sentiment que l’appartenance à l’UE est une bonne chose est partagé par une nette majorité d’Européens, un bénéfice solidement ancré de la construction européenne.
Malgré quelques évolutions, l’attachement à l’Union européenne est en général assez peu impacté par le contexte économique et les changements politiques.
2/ Les grandes étapes institutionnelles et politiques de l’UE (élargissements et élections européennes) : des occasions de renforcement des opinions positives
Les élargissements ont souvent été des occasions où les jugements à l’égard de l’UE se sont améliorés après une crispation initiale. Cela a notamment été le cas pour les sentiments à l’égard de l’appartenance à l’UE, mais également de la confiance et de l’image de l’UE.
Pour les élections européennes, le mouvement est moins net. Cependant, au lendemain des scrutins européens, on assiste à une remontée du sentiment que les citoyens européens ont que leur voix compte dans l’UE. Cette hausse a été particulièrement forte après les élections de mai 2014.
3/ Les crises économiques : de réelles dégradations des opinions publiques à l’égard de l’Union européenne
Le contexte économique et social exerce une influence prépondérante sur les mouvements de l’opinion publique européenne.
La crise économique de 2008 illustre ces fortes évolutions négatives des indicateurs de soutien à l’Union européenne :
- L’image de l’UE se dégrade fortement à partir de l’automne 2011, lorsque la crise économique devient une crise de la dette publique des Etats membres ;
- La confiance dans l’Union européenne et ses institutions se détériore à partir du printemps 2010 et atteint ses plus faibles niveaux entre le printemps 2012 et le printemps 2014 ;
- La crise a également impacté négativement le sentiment des citoyens européens que leur voix n’est pas prise en compte dans l’Union européenne.
L’euro est également ambivalent : une majorité d’Européens considèrent qu’il n’a pas atténué les effets négatifs de la crise même s’il reste un élément clé de l’identité européenne ainsi qu’un symbole important de ce que représente l’UE aux yeux des Européens.
4/ Le nouveau contexte fragile de l’opinion des Européens sur l’UE
Le sentiment que ce qui rapproche les citoyens des Etats Membres est plus important que ce qui les sépare reste nettement majoritaire dans l’opinion européenne.
Les Européens considèrent majoritairement qu’ils seraient mieux protégés face à la crise si leur pays prenait des mesures coordonnées avec les autres Etats membres, plutôt que des mesures individuelles.
Entre 2009 et 2014, l’UE a toujours été considérée par les Européens comme l’acteur le plus à même d’agir efficacement face aux conséquences de la crise financière et économique.
Au total, pour schématiser les indicateurs de l’opinion publique européenne à l’égard de l’UE se dégradent tendanciellement puisque la construction fait davantage face à des crises économiques et sociales qu’à des évolutions institutionnelles et politiques.