Repenser le futur de la communication de l’Union européenne

La session d’ouverture d’EuropCom 2014 fournit l’occasion d’explorer et de réévaluer les problématiques liées à l’avenir de la communication de l’Union européenne…

La communication européenne à la croisée des chemins ?

La réalité de l’agenda politique et notamment de la nouvelle Commission Juncker « de la dernière chance » impose de nouvelles méthodes pour obtenir des résultats significatifs, y compris en matière de communication.

Le président du Comité des Régions, Michel Lebrun, en ouverture des débats convient que les institutions européennes doivent parvenir à un « parler vrai » basé sur une vision plus profonde, afin de rassembler et de mobiliser les citoyens autour d’un projet européen participatif, décentralisé et créatif. Chaque mot choisi pourrait soulever une série de commentaires sur le chemin à parcourir pour y parvenir.

Comprendre la distinction irréfragable entre information et communication, pour que la communication européenne fasse « less but better »

Pour Mairead McGuinness, Vice-Présidente du Parlement européen en charge de la communication et ancienne journaliste, il est impératif de bien distinguer entre l’information qui est de plus en plus abondante, quoique pas toujours compréhensible par le plus grand nombre et la communication, qui doit donc faire moins mais mieux et viser d’une part, à mieux écouter et comprendre les attentes et les besoins du grand public et d’autre part, à parler des résultats obtenus par l’UE.

Comprendre l’organisation symbolique entre les Etats-membres et l’UE, pour que l’UE agisse et communique sur ses forces : « strong outside and more caring inside »

Pour le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, la communication de l’UE doit illustrer le repositionnement de l’UE vis-à-vis des Etats-membres. Tandis que par le passé, l’UE représentait l’ouverture des esprits et des frontières face à la protection des Etats-providence ; aujourd’hui, dans la mondialisation, les citoyens attendent que l’UE soit forte sur la scène internationale et protectrice avec les Européens.

Comprendre la répartition complémentaire entre Bruxelles et l’échelle décentralisée / locale, pour une communication européenne à visage humain

Pour la Vice-Présidente du Conseil économique et social européen, Jane Morrice, il est indispensable que tout ce qui est communiqué par l’UE le soit à l’échelle locale, parce que l’Europe est beaucoup trop loin pour beaucoup trop de monde (et que cela ne changera pas avant longtemps).

Pour l’auteur de l’avis « Reconnecter l’Europe avec ses citoyens : communiquer mieux et davantage au niveau local » Christophe Rouillon, la communication européenne doit non seulement être décentralisée mais surtout doit cesser d’être péremptoire, de donner des leçons, en tant qu’expert et en s’adressant avec des mots compliqués.

De ces trois enseignements consensuels et concrets sur 1. information et communication, 2. Etats-membres et UE et 3. Bruxelles/échelle locale mais surtout de leur mise en oeuvre dans la communication de l’UE dépendra le succès à venir.

Au total, l’avenir de la communication européenne ne peut passer que par une refondation de sa stratégie qui ne vise plus tant à résorber le déficit démocratique de l’UE qu’à reconnecter les citoyens et l’UE ; en somme davantage une question de résultats tangibles que de principes théoriques.

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