En prenant un peu de hauteur par rapport à l’actualité, deux « lois » de la communication de l’Union européenne semble se dégager sur le long terme…
Loi historique : plus l’UE communique, moins les citoyens y adhèrent
Formulé ainsi, c’est sans doute un constat difficile à accepter comme tel pour les institutions européennes. Mais, sur un plan historique, plus l’UE s’est mise à communiquer sur ces projets, et à viser explicitement les citoyens et plus ces derniers ont manifesté leur incompréhension des orientations et leur rejet des institutions européennes.
Schématiquement, nous sommes passés de l’époque « glorieuse » du consensus permissif dans les années 1960 et 1970 lorsque les citoyens approuvaient tacitement la construction européenne, sans que le sujet soit débattu à l’époque contemporaine depuis maintenant une vingtaine d’années marquée par les rejets référendaires et les hausses d’abstention aux élections européennes.
Aujourd’hui, toutes les enquêtes d’opinion le confirment, l’Union européenne en tant qu’institution est rejetée par une majorité de citoyens, qui ne leur font plus majoritairement confiance.
Loi récente : plus les actions de communication de l’UE sont connues, plus les citoyens les approuvent
Là encore, le constat est particulièrement irritant pour les institutions européennes, leur stratégie de communication fonctionne… au moins auprès des citoyens qu’elles parviennent à toucher.
Qu’il s’agisse de l’initiative citoyenne européenne, des dialogues citoyens organisés lors de l’Année européenne des citoyens ou de la démocratisation de la sélection du nouveau président de la Commission européenne ; les citoyens approuvent, une fois et seulement lorsque ces initiatives ont été portées à leur connaissance.
Que faut-il en conclure ? Deux choses. D’une part, que l’UE gagne à ne pas être davantage connue des Européens, ce ne sont pas les institutions européennes qui peuvent redorer l’image du projet européen. D’autre part, la communication de l’UE doit cesser les demi-mesures pour informer massivement les Européens des résultats. Tout le reste n’est qu’accessoire.