Paradoxe selon l’Eurobaromètre 74 « l’information sur les questions politiques européennes » réalisé en novembre 2010 et publié en février 2011 : les Européens ont le sentiment d’être très largement mal informés sur les questions européennes tout en estimant également que la quantité d’informations sur l’UE dans les médias est satisfaisante…
Sentiment collectif et individuel d’être largement mal informé sur l’Europe
Le constat d’une mauvaise information de la population sur l’UE concerne une majorité absolue de répondants et reste valable dans tous les pays de l’Union (hormis le Luxembourg) :
- Près de trois quarts des Européens (73%) considèrent que les citoyens de leur pays sont mal informés sur les questions européennes.
- Au niveau individuel, deux tiers des Européens (66%) avouent être mal informés sur les questions européennes.
Ce sentiment d’une mauvaise information sur les enjeux européens est fortement déterminé par les variables sociales et éducatives : « S’il est majoritaire dans toutes les catégories de la population, il est toutefois bien plus marqué au sein des couches les plus modestes et les moins diplômées ».
La télévision, le vecteur d’information et de recherche d’informations prépondérant sur les affaires européennes
Première source d’information sur l’UE, 61% des Européens citent la télévision, très loin devant la presse (14%), Internet (10%) et la radio (7%).
La domination de la télévision comme source d’information principale sur les affaires européennes est écrasante dans tous les pays de l’Union.
56% des Européens citent encore la télévision comme le média privilégié pour chercher de l’information sur l’UE, alors même qu’elle se situe davantage dans une logique de réception passive que dans celle d’une quête active de recherche d’informations.
Même dans une démarche active de recherche d’information, et alors qu’il est à l’évidence le média le plus approprié pour cela, Internet est relégué derrière la télévision.
Si la télévision reste donc le média de masse, il existe toutefois des disparités générationnelles :
- auprès des 15-24 ans, télévision et Internet (respectivement 47% et 48%) font jeu égal comme source de recherche d’informations sur l’Union ;
- auprès des 55 ans et plus, la télévision écrase internet (62% contre 13%).
Quantité d’informations sur l’UE dans les médias globalement satisfaisante pour les Européens
Si les Européens ont très majoritairement le sentiment d’être mal informés sur l’Union, ils jugent cependant l’information dispensée par les différents médias « suffisante » : 50% des répondants estiment que la télévision dans leur pays parle suffisamment de l’UE.
Quel que soit le support médiatique considéré, des minorités importantes (les plus diplômées) considèrent qu’il y a trop peu d’informations concernant l’UE.
Pour tous les types de médias considérés, la proportion d’Européens jugeant l’information sur les sujets européens suffisante est en forte progression : le gain est ainsi de 11 points pour la télévision, et de 8 points pour la radio, la presse et Internet par rapport à novembre 2007.
Dorénavant, une majorité des Européens estiment que la télévision et la radio parlent assez des affaires européennes.
L’information délivrée par les médias nationaux sur l’Union paraît objective pour une majorité d’Européens : 55% des répondants font ainsi ce constat pour la télévision, alors que 16% jugent qu’elle parle de l’Union de façon trop positive et 12% de façon trop négative.
En somme, hormis le sentiment d’être mal informé sur l’UE, les Européens sont satisfaits de la couverture médiatique des affaires européennes. Autrement dit, quoique conscients de leur faible connaissance des enjeux européens, ils ne ressentent pas le besoin de combler leur déficit.