Adoption de la résolution du Parlement européen « sur le journalisme et les nouveaux médias – création d’une sphère publique en Europe »

Aujourd’hui, la résolution de Morten Løkkegaard « sur le journalisme et les nouveaux médias – création d’une sphère publique en Europe » a été adoptée par le Parlement européen en séance plénière…

Une résolution timide quant à l’hybridation information-communication et décevante quant à l’usage des médias sociaux

Beaucoup plus timide que le texte initial (cf. page 6), puisque la suggestion de créer « une task-force basée à Bruxelles et composée de journalistes indépendants dépourvus de tout contrôle éditorial et recrutés en dehors des institutions européennes qui aurait pour tâche de couvrir quotidiennement les actualités ayant trait à l’Union et qui seraient publiées sur différentes plateformes et différents canaux en respectant les critères journalistiques » n’est pas retenue.

Assez décevante puisque le texte final estime que « si les réseaux sociaux se montrent relativement efficaces pour une diffusion rapide des informations, ils n’offrent pas toujours les garanties de sérieux que l’on peut en attendre et ne peuvent pas être considérés comme des médias professionnels ». Les euro-députés recommandent cependant « l’importance de l’élaboration d’un code de conduite pour les nouveaux médias », comme nous le suggérions en mai dernier : « Pour la rédaction d’une charte d’utilisation des réseaux sociaux à destination des communicants de l’UE ».

Au final, le communiqué égrène des propositions utiles pour que « les gouvernements, les partis, les écoles et les diffuseurs de radio et de télévision du service public contribuent davantage à mieux expliquer les affaires européennes aux citoyens ».

« Ce n’est pas le manque d’information qui constitue le problème mais la multitude d’informations sans véritable échelle de priorité »

Exercice d’autocritique remarquable, les euro-députés « constate(nt) que toutes les institutions ont lancé leurs propres plates-formes d’information, et que celles–ci ne parviennent cependant pas à intéresser un large public dans la mesure où elles manquent souvent de clarté, ne sont pas assez attrayantes ou compréhensibles, fréquemment en raison de l’emploi trop technique d’une langue que les personnes non familiarisées avec les questions européennes ne peuvent pas appréhender ».

Fort de ce constat et de la conviction que « trop d’information tue l’information » – quoique les euro-députés considèrent par ailleurs « que les citoyens sont clairement sous-informés sur les politiques et les questions relatives à l’UE, alors même qu’ils expriment leur volonté d’être davantage informés, comme l’ont démontré les résultats de nombreux sondages Eurobaromètre » – une proposition est lancée afin que « ces plates-formes devraient être coiffées par un portail pédagogique rendant plus lisible le fonctionnement de l’ensemble des institutions européennes ».

Ainsi, on ne peut que partager la volonté « qu’une communication efficace doit mettre en évidence l’incidence directe des décisions politiques prises au niveau européen sur la vie quotidienne des citoyens ». Et l’on ne peut que regretter le manque d’audace quant à l’engagement de l’UE dans les médias sociaux d’autant que les considérants introductifs constatent que « les citoyens ont le droit (…) d’exprimer leurs propres idées sur l’UE et d’être écoutés (…) ».

Comment la communication de l’UE peut-elle relever le défi de faciliter le dialogue avec les citoyens sans s’engager dans les médias sociaux ?

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