Alors que la communauté des éditeurs et des webmasters de la Commission européenne a publié en janvier une lettre ouverte au président Barroso et aux Commissaires entrants afin de mieux communiquer sur le portail Europa et dans les réseaux sociaux (voir notre analyse : Comment la communauté web de la Commission européenne peut-elle « exploiter la puissance d’Internet pour une meilleure communication » : les recommandations du Guide des médias sociaux de Brian Solis ?), l’UE devrait également se doter de sa propre plateforme communautaire ?
La lecture d’un billet de Fred Cavazza : « Ne confondez plus communautaire et social » publié en novembre 2008 permet de mesurer la différence d’expérience communicationnelle entre les plateformes sociales et les plateformes communautaires.
Communiquer sur les réseaux sociaux permet de sensibiliser un public passif
Pour citer Fred Cavazza, sur les « plateformes sociales comme Facebook, FlickR et Twitter, les membres publient du contenu dans une dynamique passive : ils s’expriment mais n’attendent pas nécessairement de réaction. La dynamique sociale sur ces plateformes repose avant tout sur le besoin d’appartenance (”moi aussi j’ai un profil Facebook“) et l’égo (”ma vie intéresse forcément les autres“) des membres qui sont motivés par la visibilité et les rencontres (personnelles ou professionnelles). Il n’y a pas réellement de dialogue au sein de ces plateformes, juste des micro-discussions entre visiteurs de passage ».
Autrement dit, communiquer sur les plateformes sociales pour l’UE revient à s’engager dans des échanges limités avec des cibles potentiellement nombreuses mais relativement non identifiées et faiblement engagées.
Communiquer sur une plateforme communautaire permet de fédérer des membres actifs
Pour citer Fred Cavazza, sur les « plateformes communautaires, les membres engagent des conversations : ils posent des questions, débattent, se chamaillent et témoignent. La dynamique communautaire repose avant tout sur l’empathie (”je cherche des personnes ayant eu la même expérience que moi“), des membres qui cherchent à partager une passion ou un vécu (cf. les gigantesques forums pour passionnés d’automobile, de produits high tech ou pour les femmes enceintes). Le dialogue est donc l’ingrédient essentiel des communautés.
Autrement dit, créer une plateforme communautaire dédiée à l’UE reviendrait à s’engager dans des échanges approfondis et structurés de personnes à personnes, entre les membres de la communauté des éditeurs et des webmasters de l’UE, élargies éventuellement à d’autres représentants légitimes de l’UE et des citoyens européens sans aucun doute moins nombreux mais empathiques, passionnés et mobilisés.
Ainsi, en complément du recrutement d’« amis » sur Facebook, de « Followers » sur Twitter, etc. en vue d’élargir progressivement l’audience de l’UE dans les réseaux sociaux, la création d’une plateforme communautaire de l’UE permettrait de constituer un immense focus group pour capter les mouvements de l’opinion et tester les messages de communication grand public en permettant leur réappropriation pour garantir leur diffusion…