Le moindre débat méthodologique ou technique sur des actions de communication européenne dévie souvent vers une polarisation partisane des propos, selon que l’on est pro- ou anti- UE. Démonstration :
Communication européenne assimilée à une propagande intégrationniste pour les tenants d’une conception « euro-sceptique » de la construction européenne
Au cours des 6 derniers mois, deux réquisitoires implacables de la stratégie de communication de la Commission européenne considérée comme une stratégie d’auto-légitimation partiale ont été rédigés :
- « The hard sell : EU communication policy and the campaign for hearts and minds »: le think tank britannique – réputé conservateur – Open Europe dénonce les « fonds perdus » des actions de communication de l’UE menées : purement et simplement qualifiées de « propagande », « ne servant qu’à justifier l’existence de l’institution et à défendre un objectif fédéraliste », selon la note de veille du CAS n° 124 Février 2009 (page 9) ;
- « The European Union’s Burden : Information and communication to a reluctant people » : le think tank suédois – réputé conservateur – Timbro dénonce le « fardeau » de l’UE : une stratégie de communication visant à promouvoir le succès de l’intégration européenne alors même que les citoyens européens ne payent aucune attention à « la révolution démocratique de l’Europe ».
Ainsi, pour les euro-sceptiques, les institutions européennes sont trop engagées dans une « propagande » pour davantage d’intégration communautaire creusant le fossé avec les citoyens européens.
Communication européenne considérée comme une mission d’information auprès des citoyens pour les tenants d’une conception « euro-enthousiaste » de la construction européenne
En vue de préciser les « orientations politiques pour la prochaine Commission », le candidat à sa propre succession José Manuel Barroso formule ses propositions en matière de communication européenne :
Le dialogue avec les citoyens et les différents acteurs de la société civile, qui est caractéristique de la Commission actuelle, continuera de revêtir la plus haute importance. Les citoyens européens ont le droit d’avoir accès aux informations. La Commission redoublera d’efforts pour être réellement présente et communiquer sur le terrain dans les États membres et les régions, en partenariat avec le Parlement européen, pour être à l’écoute des citoyens et en prise directe avec leurs questions et leurs préoccupations. J’étudierai également les moyens de renforcer le dialogue entre la Commission et les médias.
Ainsi, pour les euro-enthousiastes, les institutions européennes doivent s’engager à combler le fossé avec les citoyens européens par un renforcement du dialogue et de l’information.
En conclusion, l’absence de position mesurée ou de véritable dialogue confirme qu’une approche idéologique domine largement une approche professionnelle de la communication européenne.