Lors d’une conférence de presse à Strasbourg, le 10 juillet 2007, José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne a déclaré :
“Sometimes I like to compare the EU as a creation to the organisation of empire… Yes, empire. Because we have the dimension of empire. But there is a great difference. The empires were usually made with force, with a center imposing diktat, a will on the others. Now we have is the first non-imperial empire”.
Cette déclaration n’a guère suscité d’intérêt en Europe. Pourtant elle méritait qu’on s’y arrête. L’Union européenne – une « fédération d’États nation » – serait-elle en train de devenir un empire, même « non impérial » ? Faut-il voir dans cette déclaration le refus obstiné de l’Europe à se donner les moyens d’agir sur le monde et sur elle-même ? L’Union européenne est-elle condamnée à rester pour toujours ce qu’elle est aujourd’hui : un espace de faible intensité politique, spectateur plutôt qu’acteur du monde.
Ne peut-on pas souhaité, comme nous y invite Jean-Thomas Lesueur, délégué général de la Fondation Thomas More, que s’ « il y a une urgence en Europe, c’est bien de travailler à la faire sortir de cet état d’absence à elle-même et au monde, et de l’empêcher de céder à un seul empire : celui du vide ».