À l’occasion du débat « L’Europe, bof ? » organisé lundi 4 avril 2011 par la Représentation en France de la Commission européenne et le Mouvement Européen-France, Claus Sørensen, le Directeur Général de la Communication de la Commission européenne s’est exprimé sur la communication de l’Union européenne…
Faut-il répondre aux attentes des Européen(ne)s et donc faire une communication en fonction de la demande ou plutôt diffuser des informations en fonction de l’actualité des institutions européennes et faire alors une communication de l’offre ?
Peu importe, puisque les deux approches sont complémentaires, pourvu que l’UE se concentre sur quelques messages clés autour de priorités d’avenir.
Dans notre société submergée de messages publicitaires ou d’information, la communication de l’UE, selon Claus Sørensen, doit éviter de parasiter les Européen(ne)s avec des messages secondaires inaudibles mais plutôt réussir à se faire entendre dans le brouhaha général.
Faut-il communiquer sur les bénéfices concrets de l’Europe au quotidien ou plutôt sur les valeurs et symboles liés à la construction européenne ?
Peu importe, puisque chaque approche correspond à une question de culture nationale et de génération, tantôt portée vers l’abstraction, tantôt plus pragmatique, pourvu que l’UE favorise l’apprentissage d’un socle commun de connaissances en vue d’une meilleure compréhension de la chose publique européenne.
Faut-il toucher les citoyens à travers une collaboration avec les journalistes pour assurer une présence de l’UE dans les médias ou plutôt s’appuyer sur les multiplicateurs – relais d’opinion pour traduire à une échelle locale ou sectorielle les enjeux européens ?
Peu importe, puisque ces canaux sont nécessaires, pourvu que les sujets européens portent sur les priorités et soient de nature politique, au sens où ces sujets doivent impliquer des choix de sociétés et des traductions pour la force publique européenne, nationale ou locale.
En résumé, un débat éclairant, même si l’intérêt de voir lever certains dilemmes n’obère pas l’attente de voir résolu des problèmes de communication certains.
Donc au fond, le leitmotiv du chef de la stratégie de communication pour l’UE c’est « Peu importe » … le flacon tant qu’on a l’ivresse ??? Votre conclusion m’a beaucoup fait rire par sa retenue ! … Si l’UE veut vraiment « favoriser l’apprentissage d’un socle commun de connaissances en vue d’une meilleure compréhension de la chose publique européenne » (et en rêvant un peu pour contribuer à susciter un sentiment d’appartenance commun à l’entité européenne …), ce qui me semble un objectif louable, elle ne peut pas se passer, a minima, de vecteurs clairement identifiables … et d’un discours qui évite les approximations …
« Dans notre société submergée de messages publicitaires ou d’information, la communication de l’UE, (…) doit éviter de parasiter les Européen(ne)s avec des messages secondaires inaudibles mais plutôt réussir à se faire entendre dans le brouhaha général. » … Ca serait une excellente chose chose effectivement ! C’est terrible de commencer par ce constat et d’exposer ses options « stratégiques » (qui consiste visiblement à envisager les choses au coup pour coup selon objectifs sans visiblement de cohésion, de concertation ou de vision … en un mot … de stratégie !) au rythme du « Peu importe » …
Merci mortimer pour votre commentaire.
Ne méprenez pas mon intention qui n’était pas de réduire les propos de Claus Sorensen à une série de « peu importe » sans vision d’ensemble mais mon point était plutôt de montrer que son intervention démontait les faux dilemmes souvent évoqués en matière de communication européenne. L’essentiel ne porte pas sur ces fausses interrogations, qui dispersent, mais bien plus sur ces 3 points saillants (le choix de sujets prioritaires, l’importance de l’éducation et enfin la dimension politique des messages).
Je revendique volontiers l’euphémisme de la conclusion.
Je ne penses pas que vous réduisiez ses propos … j’entends bien son discours mais je le trouve bien léger en comparaison des enjeux, et surtout il y dit bien peu de choses : excusez moi mais choisir des sujets prioritaires et utiliser pédagogiquement les moyens de communication me semble être du domaine de l’évidence … c’est, ou ça devrait être de l’ordre du présupposé en ce qui concerne une communication institutionnelle publique particulièrement à cette échelle et au vu des problèmes à résoudre …
Quant à la dimension politique des messages, il est intéressant d’en débattre : j’ai tendance à penser que dans une entité où le pouvoir politique n’est pas clairement identifié et reconnu par une majorité de citoyens c’est une véritable gageure … d’autant plus qu’il n’y a pas que la commission mais de très nombreuses institutions, et leurs différentes communications sont dépourvues de toute forme d’harmonisation ou de cohérence (c’est particulièrement vrai en ce qui concerne la com numérique) …
Ca peut aussi avoir des effets pervers : parasitage ou mauvais relai de l’info par exemple quand il existe un conflit d’intérêt au niveau national … et puis il n’existe pas de réel consensus politique en Europe alors qui parle ? pour dire quoi ? et, du coup, sur quelle ligne politique ?
Je serais plus partisan d’une réelle communication publique européenne dénuée autant que faire se peut d’une dimension politique justement ! Ca me semble une option plus viable pédagogiquement et permettrais justement de se concentrer sur les messages prioritaires en leurs donnant une réalité concrète en tant que tel
Les questions posées dans l’article sont réellement les questions à mettre en avant pour pouvoir résoudre le manque de sentiment d’appartenance à l’Europe.
J’essaye d’articuler une recherche là dessus en ce moment même. Est il possible d’accéder au contenu du débat « L’Europe, bof? » du 4 avril dernier quelque part afin de pouvoir m’appuyer sur le discours de M.Sorensen?
Merci par avance.