Comment assurer l’avenir de l’audiovisuel public en Europe dans le nouveau paysage numérique des médias ?

Avec le développement des technologies numériques et l’apparition des médias pure player, l’établissement d’un modèle de coexistence équilibré sur Internet entre les acteurs médiatiques commerciaux et l’offre publique et gratuite des services publics de l’information constitue une priorité majeure pour l’UE.

Dans une proposition de résolution « sur la radiodiffusion de service public à l’ère du numérique: l’avenir du système double », l’eurodéputé belge Ivo Belet formule des propositions pour assurer l’avenir de l’audiovisuel public dans ce nouveau paysage numérique des médias.

Les apports des services publics de l’information sont nombreux, selon l’eurodéputé :

  • « contribution vitale à la production audiovisuelle européenne »,
  • « préservation et développement du pluralisme médiatique et de la diversité culturelle et linguistique »,
  • « promotion des libertés fondamentales », en particulier la liberté d’expression,
  • « concurrence éditoriale (sur le plan de la qualité et de la diversité des contenus) »,
  • « maintien d’une sphère publique à l’ère du numérique, qui se caractérise par une fragmentation de l’audience ».

Assurer l’indépendance politique et financière de l’audiovisuel public

Constatant que « certains États membres ne respectent pas les normes européennes en matière de liberté d’expression, de pluralisme des médias et en ce qui concerne l’indépendance, la mission et le financement des médias de service public » au point de mettre en cause leur existence, à la fois sur le plan financier et politique, la proposition de résolution du Parlement européen :

  • « invite instamment les États membres à définir les missions des radiodiffuseurs de service public, afin que ceux-ci puissent conserver leur spécificité en s’engageant à fournir une production audiovisuelle originale ainsi qu’une programmation et un travail de journalisme de grande qualité, hors de toute considération commerciale » ;
  • « invite instamment les États membres à doter les médias de service public d’un financement approprié et stable, afin de leur permettre de s’acquitter de leur mission, de garantir leur indépendance politique et économique, de contribuer à une société de l’information et de la connaissance sans exclusion ».

Autrement dit, l’avenir de l’audiovisuel public et l’accomplissement de sa mission d’information – notamment sur l’UE – passe par l’adoption de cahiers des charges et de budgets pluriannuels démocratiquement délibérés.

Assurer la neutralité technologique de l’audiovisuel public

Constatant que « les fournisseurs de services de télécommunications et en ligne, ainsi que les moteurs de recherche, jouent un rôle sans cesse croissant dans le nouvel environnement médiatique, la proposition de résolution du Parlement européen :

  • « invite les médias publics et privés à coopérer avec des éditeurs pour le partage de contenus et à établir des partenariats… conformément au principe de la neutralité technologique de toutes les plateformes » ;
  • « invite la Commission à prendre une initiative concernant un éventuel cadre juridique pour les agrégateurs de contenu, dans lequel les moteurs de recherche contribueraient à la création de contenus… et de traiter les questions de droits d’auteur dans ce contexte ».

Autrement dit, l’avenir de l’audiovisuel public et la diversification de ces offres – pour toucher en particulier les jeunes – passe par de nouveaux services et de nouveaux contenus sur de nouvelles plateformes numériques.

Ainsi, dans la nouvelle « e-écologie médiatique », l’avenir de l’audiovisuel public justifie une action régulatrice de l’UE.

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