Pour la première fois, le Président du Parlement européen, Hans-Gert Pöttering a décerné le Prix du Parlement européen pour le journalisme le 17 octobre dernier visant à récompenser – avec une somme de 5 000 euros par lauréat – des journalistes « ayant remarquablement contribué à la clarification de questions européennes majeures ou à une meilleure compréhension des institutions ou des politiques de l’Union européenne », cette initiative est pour le moins surprenante.
Considérer les journalistes non pas seulement comme des vecteurs d’une information indépendante et critique mais également comme des relais de la communication européenne apparaît pour le moins contestable. La déclaration de Hans-Gert Pöttering lors de la cérémonie de remise de prix : « l’un des objectifs de ce prix est de contribuer à une meilleure communication entre l’Union européenne et les citoyens européens » n’est pas rassurante.
Certes, la finalité de mieux éclairer les citoyens des politiques et des institutions de l’UE ne peut être mise en cause.
Certes, le Président du Parlement européen a également insisté sur la nécessité pour les journalistes de porter « un regard critique » sur l’Union européenne et sur le fait que, pour le Parlement européen, » étaient de la plus haute importance ».
Certes, le jury de sélection des candidats était composé notamment de journalistes et toutes les candidatures ont été évaluées selon des critères notamment de « qualité journalistique ».
Mais la liberté de la presse, le pluralisme des médias et l’indépendance du reportage ne peuvent s’accommoder de récompenses pécuniaires par une institution communautaire pour des journalistes.