Élections européennes : comment les partis d’extrême droite montent en puissance sur TikTok ?

Une récente étude menée par POLITICO Europe révèle que les partis politiques d’extrême droite et d’extrême gauche ont su tirer leur épingle du jeu sur TikTok ; mais, ce sont les députés européens d’extrême droite du groupe Identité et Démocratie (ID) au Parlement européen qui se démarquent. Avec les élections européennes approchant à grands pas et l’enjeu de la problématique de la mobilisation des jeunes électeurs, l’Europe politique risque-t-elle de basculer vers l’extrême droite sous l’emprise de TikTok ? Quels impacts sur le paysage politique européen ?

Les euro-députés ID, leaders incontestés sur TikTok

Selon les données recueillies, les députés du groupe ID cumulent 1 383 000 abonnés sur TikTok, en contraste avec les Verts, qui ne comptent que 62 000 abonnés cumulés, tandis que la plateforme dénombre 142 millions d’utilisateurs actifs mensuels dans l’Union au second semestre 2023.

Nombre total de comptes et par groupe politique sur TikTok

De plus, le groupe ID se distingue par une activité plus soutenue sur le réseau, avec près de 3 000 publications entre mi-février et début mars 2024, contre environ 2 000 publications pour les groupes Renew, S&D et la Gauche.

Une stratégie d’influence ciblée pour séduire les jeunes électeurs

Les partis d’extrême droite européens ont bien compris l’importance d’être présents sur TikTok, une plateforme dominée par des utilisateurs en âge de voter. En effet, en 2023, 73 % des utilisateurs à l’échelle mondiale avaient entre 18 et 34 ans.

Nombre de posts total par groupe politique sur TikTok

À deux mois des élections européennes, la mobilisation de cette tranche d’âge s’annonce particulièrement difficile, notamment en France où seuls 42 % des 18-24 ans et 40 % des 25-34 ans ont déclaré qu’ils étaient « certains » d’aller voter.

Une bataille culturelle menée sur les réseaux sociaux »

Pour Romain Fargier, chercheur sur la radicalisation politique au Centre d’études politiques et sociales (CEPEL) de l’université de Montpellier, cité par Politico : « le premier objectif du mouvement d’extrême droite est de gagner ce qu’ils appellent une bataille culturelle ». En maîtrisant les codes de TikTok et en étant très actifs sur la plateforme, les partis d’extrême droite européens parviennent à toucher un public jeune et à influencer le débat politique.

Portées, likes et activités cumulés par groupe politique sur TikTok

Qu’en est-il des candidats aux élections européennes en France ?

Au niveau des principales têtes de liste aux élections européennes en France, le match est très inégal, dominé par la figure de Jordan Bardela qui cumule à la fois le plus d’abonnés 1,2M et de « J’aime » avec 28,4M tandis que la deuxième personnalité la plus « populaire » sur TikTok n’est autre que Marion Maréchal avec 10 fois moins d’abonnés 115,3k et seulement 1,4M de likes, sans oublier, ce qui montre l’avance des forces politiques à la droite extrême, Florian Philippot avec 135,1k abonnés et 1,3M de likes.

Têtes de liste françaises sur TikTok

Derrière le trio de tête de l’extrême-droite, le candidat Raphaël Glucksmann a suspendu son compte au début de la campagne et s’en est expliqué dans la presse, alors qu’il avait 60k abonnés pour se montrer cohérent (enfin ?) avec ses positions très critiques sur la Chine. A gauche, il faut donc compter d’abord sur Manon Aubry avec 41,3k abonnés et 473,3k likes et les comptes quasi anonymes de Marie Toussaint avec 1,3k abonés et 6,5k likes et Léon Deffontaines avec 1,8l abonnés et 23,3k likes.

Reste deux cas à part, d’une part, François-Xavier Bellamy qui est belle et bien présent sur TikTok avec 3,2k abonnés et 40,5k likes mais s’il en critique leur usage dans ses meetings tandis que Valérie Hayer n’est donc plus que la seule à ne jamais avoir encore été activement présente sur TikTok.

Tiktok, terrain de jeu des deepfakes de l’extrême droite avec Amandine Le Pen et Léna Maréchal

Nouvelles stars, les prétendues nièces de Marine Le Pen sont deux deepfakes, des vidéos générées par une IA qui nous font croire que ces jeunes femmes sont les nouvelles égéries politiques, alors qu’elles sont des hologrammes sortis tout droit d’un film de science-fiction : « Prête à défendre la France » et « Chez les Le Pen, on défend l’agriculture française ».

Rassemblement National et Reconquête jurent leurs grands dieux ne pas être derrière cette mystérieuse machination, c’est juste une petite expérience sociale un test grandeur nature pour voir si les Français sont prêts à élire des avatars virtuels plutôt que des êtres de chair et d’os.

Des milliers d’abonnés, des centaines de milliers de likes, même si la modération de TikTok a fini par arriver, un peu trop tard comme pour une fête, où la police débarque quand le gâteau est déjà mangé. Un bel exemple où le mélange entre politique et divertissement.

Quels impacts pour la campagne électorale et le prochain Parlement européen ?

La présence et l’influence des partis d’extrême droite sur TikTok témoignent de leur capacité à s’adapter aux nouveaux médias et à tirer parti des réseaux sociaux pour diffuser leur message et élargir leur audience.

Les élections européennes approchant, la maîtrise des réseaux sociaux et notamment de TikTok devrait jouer un rôle crucial dans la mobilisation des jeunes électeurs, une tranche d’âge souvent difficile à atteindre et à convaincre.

La bataille culturelle menée par les partis d’extrême droite sur les réseaux sociaux souligne l’importance pour tous les autres partis politiques de développer des stratégies de communication adaptées et efficaces pour contrer leur influence grandissante.

La série « Parlement » au cœur de la mobilisation pour inciter à voter aux élections européennes

Comment mobiliser les citoyens, et en particulier les jeunes, à se rendre aux urnes le 9 juin prochain ? L’Institut Jean Monnet et Cinétévé (la société de production de la série « Parlement ») ont choisi de s’appuyer sur la popularité des acteurs et de la série pour créer une campagne d’incitation au vote audiovisuelle, originale et décalée…

La série « Parlement » : un succès populaire au service de la mobilisation citoyenne

Produite par Cinétévé, la série « Parlement » a rencontré un franc succès avec près de 7 millions de téléspectateurs en France et 3 millions en Allemagne. En mettant en scène les acteurs de la série dans de courts clips humoristiques, l’Institut Jean Monnet et Cinétévé espèrent surfer sur ce succès et toucher un large public, en particulier les jeunes.

Les objectifs de la campagne répondent aux enjeux de sensibiliser les jeunes électeurs à l’importance des élections européennes, de les inciter à s’inscrire sur les listes électorales et surtout à aller voter et de promouvoir une image positive et engageante des institutions européennes.

La campagne repose sur la création d’une série de clips humoristiques mettant en scène les personnages de la série « Parlement ». Ces clips, diffusés sur les réseaux sociaux et les médias audiovisuels, jouent sur l’autodérision et l’humour décalé qui caractérisent la série. Cette stratégie vise à capter l’attention d’un large public, notamment les jeunes, à rendre accessible le sujet des élections européennes et à utiliser le pouvoir d’influence des célébrités et des personnages de fiction.

Selon la présentation, huit clips vidéo d’une trentaine de secondes chacun ont été réalisés et présentés lors d’une soirée organisée à Europa Expérience, un espace interactif dédié à l’Union européenne.

Ces clips, dénués de logos et d’inscriptions superflues, ont vocation à être diffusés massivement, en particulier auprès des jeunes. Ils sont disponibles sur un site internet dédié, ainsi que sur les antennes de plusieurs grands médias audiovisuels.

Enseignements pour les campagnes de communication européenne autour des élections

1. L’importance de cibler les jeunes

Les jeunes représentent une part importante de la population européenne, mais leur taux de participation aux élections européennes est traditionnellement faible. Cette campagne de communication montre l’importance de cibler spécifiquement les jeunes et de s’appuyer sur des outils et des médias qui leur parlent, comme la série « Parlement » et les réseaux sociaux.

2. L’humour et l’autodérision : des leviers efficaces pour mobiliser les citoyens

En choisissant d’adopter un ton humoristique et décalé, cette campagne de communication démontre que l’humour et l’autodérision peuvent être des leviers efficaces pour mobiliser les citoyens et les inciter à s’intéresser aux enjeux européens.

3. L’audiovisuel : un média universel pour engager un large public

Cette campagne de communication illustre l’importance de l’audiovisuel comme média universel, capable de toucher un large public et de véhiculer des messages forts et fédérateurs avec un fort engagement émotionnel. Les clips vidéo réalisés dans le cadre de cette campagne sont ainsi accessibles à tous, quelle que soit la langue parlée ou le niveau de connaissance des institutions européennes.

4. Une promotion multicanale et rythmée

Selon Touteleurope, un site parlement2024.eu rassemble les clips ainsi qu’un “kit de campagne” qui permet de partager facilement toutes ces réalisations, sous le format et sur le réseau que l’on souhaite avec un hashtags commun à suivre #Parlement2024 (l’incitation au vote aurait pu être plus directe).

Par ailleurs, plusieurs grands médias audiovisuels devraient diffuser ces clips sur leurs antennes, à l’instar de France Télévisions, TV5 Monde ou France24, mais également sur certaines chaînes de télévision allemandes en en attendant d’autres.

Reste à attendre les résultats attendus, qu’il s’agisse d’augmenter le taux de participation des jeunes électeurs mais aussi de favoriser une prise de conscience de l’importance de l’engagement citoyen et plus largement de renforcer le sentiment d’appartenance à l’Union européenne.

Priorités politiques et attentes des citoyens dans la perspective des prochaines élections européennes ?

Moment démocratique essentiel, les résultats des élections européennes vont forger les prochains choix législatifs et budgétaires « non seulement l’agenda de la future Commission mais plus largement l’orientation de la politique européenne à l’horizon 2030 », selon le Policy Paper de Bruno Cautrès, chercheur CNRS au CEVIPOF et Thierry Chopin, professeur invité au Collège d’Europe pour Notre Europe – Institut Jacques Delors dans « Élections européennes : répondre aux attentes d’une opinion publique fragmentée dans un « nouvel âge des incertitudes » ».

Panorama de l’opinion publique européenne à la veille des élections européennes

Dans la cartographie du soutien à l’intégration européenne, outre « l’effet pays » qui continue de jouer un rôle éminent, il faut compter sur la résilience de la fracture sociale et du « biais sociologique » habituel de « l’effet diplôme », plus puissant que l’effet d’âge ou de génération, tous deux jouent un rôle de catalyseur des opinions.

Le clivage entre opinions positives et négatives des Européens sur l’UE est fortement structuré par une vision optimiste ou pessimiste de l’économie et par la confiance dans l’action publique nationale et européenne : d’un côté un fort soutien pour davantage d’intégration européenne dans de nombreux domaines et à l’opposé, les pessimistes sur l’avenir économique s’opposent à l’intégration européenne et aux actions de l’UE

Typologie des opinions qui regroupe les Européens : 58% d’opinions positives, 32% d’opinions négatives et 10% d’opinions ambivalentes :

  • 10% des Européens très favorables à l’intégration européenne : confiance dans les institutions européennes, optimisme sur l’UE et son avenir ;
  • 8% des Européens, ceux qui ont une opinion « assez positive » vis-à-vis de l’UE mais l’intensité de leur soutien est moins fortement exprimée
  • 10% des Européens « d’indifférents » ou n’ayant pas d’opinions très structurées sur l’UE : « ne sait pas » et « neutres » ou « plutôt défavorables ;
  • 26% des Européens « plutôt ou assez négatives » sur l’UE ;
  • 6% d’Européens « très négatifs » sur l’UE

Les citoyens expriment un intérêt accru pour les prochaines élections européennes :

  1. Une forme de « normalisation » de la vie politique européenne   le débat européen n’est plus réduit au clivage pour ou contre l’Union européenne mais davantage centré sur le projet politique pour toutes les familles politiques ;
  2. Les effets des crises récentes, où la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (36 %) et la santé publique (34 %) sont en tête des thèmes prioritaires devant la lutte contre le changement climatique, le soutien à l’économie et la création de nouveaux emplois (29%) tandis que l’immigration et l’asile (18%) dévissent.
  3. Le primat des inquiétudes socio-économiques pèse sur les entreprises comme sur le pouvoir d’achat des ménages ;
  4. Un « nouvel âge des incertitudes » entre peur du déclassement individuel, insécurité vis-à-vis de la mondialisation et peur du déclassement collectif sur les plans économique, géopolitique et technologique ;
  5. Une prise de conscience de la nécessité de renforcer la coopération européenne et de mener une action commune requise par les biens publics européens, comme la technologie, l’énergie ou encore la politique de sécurité de défense et tous présentent une dimension autant (géo)politique qu’économique.

Difficultés à créer du consensus entre Européens sur la sens de l’intégration européenne

Pour les chercheurs, « non seulement le soutien à l’égard de l’UE est différencié sociologiquement et nationalement, mais plus fondamentalement encore il est clivé sur le sens donné à l’intégration européenne. Il n’est alors pas étonnant de voir apparaître d’importants contrastes entre aspirations et attentes vis-à-vis des politiques publiques européennes ».

Tandis que les citoyens expriment des attentes et des priorités aisées à identifier et considèrent majoritairement l’UE comme une échelle pertinente ; les attitudes des Européens vis-à-vis de l’intégration et des politiques publiques européennes met en lumière une opinion européenne beaucoup plus complexe et fragmentée.

La question du sens du projet politique européen est essentielle car ce qui est en jeu lors des prochaines élections européennes réside précisément dans la possibilité de déterminer les conditions politiques et institutionnelles permettant de forger des politiques communes européennes afin de répondre aux attentes des Européens face aux défis actuels et à venir.

Au total, l’hétérogénéité des préférences transforme la fabrique des récits européens et nationaux vis-à-vis de la construction européenne et disrupte les élections européennes pour faire des campagnes des moments démocratiques de confrontation entre les narratifs politiques en compétition.

Enjeux et défis des élections européennes de 2024

A l’occasion d’une invitation du think tank européen IIEA, the Institut of International European Affairs, le professeur de droit européen à la chaire Jean Monnet à HEC Paris, Alberto Alemanno, s’est interrogé sur comment rendre intéressant aux médias et aux citoyens les élections européennes de juin prochain ?

Enjeux en route vers les élections européennes de 2024 : une démocratie sans politique

A la question quelque peu provocante de savoir ce que les Européens ne font vraiment jamais ensemble, la seule réponse, en vrai, c’est la politique. Pour les élections européennes, les Européens vont voter à des jours différents, pour des partis nationaux, sur des programmes nationaux et avec des candidats nationaux. Il s’agit d’une compétition domestique, qui est artificiellement agrégée ex-post au sein d’une institution européenne, le Parlement européen.

Toujours ni système européen de partis politiques, ni espace public européen. D’une part, les partis politiques existants sont des alliances légères, sans que quiconque sache qu’elles sont les affiliations des partis politiques nationaux au niveau des groupes politiques du Parlement européen, souvent méconnu avant le résultat et parfois encore après le scrutin. D’autre part, les actualités européennes sont encore largement traitées sous l’angle et les intérêts nationaux.

Par conséquent, l’Union européenne ne souffre pas d’un déficit démocratique, mais d’un déficit d’intelligibilité. Pour le dire autrement, dans l’UE, chaque décision est démocratique mais aucune décision n’est compréhensible, débouchant sur un anti-modèle de démocratie sans politique.

Défis des élections européennes de 2024 : européanisation de la politique

La démocratie européenne sans politique n’est pas sans conséquences. D’une part, un manque d’affectation des responsabilités. Par exemple, au sujet du programme du Green Deal, qui est vraiment responsable des succès ou des échecs, et donc pour qui voter pour approuver ou sanctionner. D’autre part, la politique n’existe pas de manière transnationale, alors que l’européanisation avance plus vite que la politique. Pour le comprendre, deux chiffres illustrent la situation : alors que seuls 3% des citoyens résidents dans un autre pays que celui de leur nationalité dans l’UE, 50% des Européens au contraire sont exposés quotidiennement au projet européen.

Le principal défi des élections européennes de juin prochain réside dans l’européanisation du scrutin. Ce qui veut dire que la première règle, c’est d’embrasser toute forme timide mais nécessaire de parlementarisation. Cela requière que les décisions doivent tenir compte des résultats électoraux dans les prochaines nominations aux principaux postes de responsabilité dans l’UE ; et que la Commission européenne soit responsable devant le Parlement européen.

Le principe des Spitzenkandidaten, que les familles politiques choisissent leur tête de liste choisie en fonction du résultat des élections européennes pour présider la Commission européenne est en question. Seul Juncker, en 2014, est le seul et unique Spitzenkanditat tandis qu’en 20219, les libéraux n’avaient même pas participé, à cause d’En Marche se situant à mi-chemin entre le Fidesz et La Legua.

Pourquoi les citoyens devraient-ils aller voter s’ils n’ont aucun impact, ni sur les politiques publiques, ni sur les leaders politiques en Europe ?

La tentative de modifier la loi européenne pour une réforme électorale a échoué, c’était la première promesse de la nouvelle présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, mais elle n’a même pas été considérée pendant toute la mandature. Tous les amendements pour européaniser le scrutin comme les listes transnationales et les Spitzenkandidaten ont été rejetés.

Le réveil après les élections prendra du temps puisque les élections courent du mercredi au lundi matin. Le premier résultat attendu est la baisse des partis sortants des principales forces politiques du PPE, des S&D et de Renew, tandis que les Verts seront le plus lourdement sanctionnés et risquent d’être les premiers perdants. Le second résultat sera la progression des députés européens non rattachés à des groupes politiques ainsi que l’extrême droite divisée entre les groupes ID et ECR. Le troisième résultat sera que 58% des députés européens sont des nouveaux élus sans mandat précédent, ce qui pourrait être aussi un facteur déterminant pour la suite.

Les prédictions sont doubles. D’une part, une plus grande européanisation puisque la présidente de la Commission européenne, accidentelle s’étant montrée résiliente, se positionne comme la candidate du TINA, il n’y a pas d’alternative faute de meilleur candidat, endosse le rôle de tête de liste du PPE. D’autre part, une dé-européanisation se manifeste tant par l’absence de partis politiques transnationaux que par l’absence de candidats européens dans d’autres pays que les leurs.

Le risque d’une paralysie de l’ensemble du cycle politique est à craindre. Avec des Commissaires européens nommés par des partis populistes, le défi pour une institution ou le consensus du collège des Commissaires est déterminant est mis en risque, au point de perdre l’intérêt européen qui devrait être au cœur de l’institution supranationale dominée par les intérêts nationaux. Le soutien politique plus faible risque de réduire la capacité de la Commission européenne à produire des décisions politiques, rendant tout plus difficile à négocier et moins facile à délivrer.

Au final, assisterons-nous à un réveil tardif des partis politiques traditionnels pour sauver le projet européen ou au contraire prenons-nous le risque d’une prise d’otage par les populistes qui risquent de paralyser la capacité à produire des politiques publiques européennes, voire à mettre en danger la nature même du projet européen.

Communiquer l’Europe numérique et technologique : innover pour l’avenir

L’Union européenne s’engage à façonner une Europe adaptée à l’ère numérique, plaçant les sciences, l’innovation, le numérique, les technologies et l’intelligence artificielle au cœur de son action. Quelles actions de communication nécessaires pour informer et mobiliser Bruxelles, les États membres, leaders d’opinion, journalistes et le grand public sur les multiples facettes de cette vision novatrice ?

Compétences numériques pour tous : l’éducation du futur

Des campagnes éducatives sur l’importance de l’adoption des compétences numériques à tous les niveaux de la société. Des partenariats avec les écoles et les universités pour intégrer ces compétences dans les programmes éducatifs.

Stratégies pour l’IA et les données

Des campagnes d’information et des webinaires pour expliquer les décisions européennes relatives à l’intelligence artificielle, à la protection des données, les marchés et les services numériques à l’heure des grandes plateformes. Des séances de questions-réponses en ligne pour clarifier les implications et les avantages pour les entreprises et les citoyens.

Souveraineté technologique et sécurité

Des campagnes médiatiques pour mettre en évidence la souveraineté technologique dans les technologies critiques, la 5G, la blockchain et le quantique. Des témoignages d’experts nationaux et européens pourraient renforcer la confiance dans ces avancées.

Des outils de communication pour présenter la nouvelle stratégie industrielle, le plan d’action sur les FinTech, le marché des paiements intégré, les cryptoactifs, le cloud européen et les supercalculateurs. Des sessions de formation en ligne pour les entreprises sur la manière de tirer parti de ces nouvelles opportunités.

Conditions de travail numériques et règles du jeu

Des campagnes de sensibilisation sur les défis et opportunités liés aux conditions de travail des travailleurs des plateformes. Des dialogues en ligne avec les travailleurs, les entreprises et les syndicats pour élaborer des normes équitables.

Synergies industrielles et industries innovantes

Des séminaires en ligne et des publications pour présenter le plan d’action sur les synergies entre les industries civile, de défense et spatiale. Des forums pour promouvoir la collaboration et l’innovation trans-sectorielles.

Des conférences pour expliquer l’industrialisation des technologies innovantes telles que les puces quantiques. Des informations sur la sécurité de l’approvisionnement et les capacités de production dans la fabrication de semi-conducteurs. Des sessions en ligne pour discuter du système d’alerte de la chaîne de valeur dans la production en semi-conducteurs.

L’Europe se positionne comme un acteur majeur dans l’innovation numérique et technologique. Des actions de communication dynamiques pourraient garantir une compréhension approfondie des initiatives en cours, suscitant ainsi l’engagement et le soutien nécessaire pour faire de cette vision une réalité vraiment partagée et à terme prospère.