Les Européens, abandonnés au populisme et attachés au souverainisme démocratique

Dans une enquête paneuropéenne (UE27 + UK) de la Fondation pour l’innovation politique, il apparaît qu’au moment des élections européennes, la plupart des 360 millions d’électeurs sont indubitablement acquis à la fois aux valeurs de la démocratie et à l’idée européenne, peut-être plus que jamais. Comment cette double conviction populaire doit être interprétée pour éviter tout malentendu sur l’interprétation du vote populiste en progression ?

Être Européen en 2024 : soutien à l’idée européenne, aux principes qui la fondent, aux institutions qui en émanent

Le soutien à l’Union européenne atteint des niveaux sans précédent, avec 87 % de la population européenne qui approuve l’appartenance de leur pays à l’Union. Ce soutien massif se reflète également dans l’acceptation de la monnaie européenne, l’euro, à 92 % des personnes interrogées. Le souhait de quitter l’Union européenne est devenu marginal, avec seulement 13 % de la population qui envisage cette option. Ce soutien à l’Europe est également une réalité électorale, avec une majorité d’opinion qui se traduit par un choix de représentants politiques pro-européens. Ces trois résultats contredisent le discours médiatique sur la soi-disant « vague populiste ».

La montée des périls dans le monde affermit l’idée européenne

La mondialisation inquiète davantage les Européens, qui voient dans l’Union européenne un moyen de se protéger face aux défis économiques et sociaux. L’agressivité de puissances hostiles, telles que la Russie, la Chine, l’Iran et la Turquie, a également favorisé l’idée européenne. Les Européens sont conscients que face à ces menaces, ils sont plus forts ensemble que séparément. La crainte d’une nouvelle guerre mondiale est présente dans l’esprit de 60 % de la population, ce qui renforce encore davantage le soutien à l’Union européenne.

Les Européens à la recherche d’une puissance publique pour répondre à leurs besoins et à leurs attentes

Les Européens se posent la question de savoir ce que les États peuvent faire pour leur peuple. Le « Brexit » montre que les populistes ne sont pas en mesure de répondre aux attentes de la population, qui se sent abandonnée.

Le scepticisme à l’égard de l’État, le stato-scepticisme est plus élevé que celui à l’égard des institutions européennes, l’euro-scepticisme, avec des institutions européennes qui suscitent plus de confiance que les institutions nationales.

Le vote populiste est une composante de l’appel des Européens pour une puissance publique supplémentaire, une demande restée sans réponse.

C’est dans l’attente d’une puissance publique supplémentaire qu’une nouvelle demande d’Europe, une demande populaire, s’installe au cœur de l’opinion européenne.

La plupart des Européens ne croient pas ou ne croient plus aux capacités de leurs États à s’appuyer sur leurs propres forces. Par pragmatisme, et non par idéal comme l’illustre le succès de l’euro, les Européens sont disposés à l’affirmation d’une puissance publique européenne.

Les Européens souhaitent également reprendre le contrôle démocratique de l’espace public de plus en plus numérique, au regard du risque de perte de nos libertés individuelles et collectives, de destruction des fondations de la culture et de la vie démocratique européenne.

Une Europe qui protège, selon les Européens

La sécurité est la première des revendications des Européens. Ils sont conscients que les menaces sont de plus en plus nombreuses et complexes. Le soutien à l’OTAN est fort, avec 65 % favorable. Les Européens souhaitent également une armée commune, en complément des armées nationales, avec 67 % qui soutient cette idée.

Les Européens veulent la protection des frontières communes, avec 86 % de la population qui déclare que cela devrait être une priorité pour l’Union européenne. Ils sont conscients que la liberté de circulation est un acquis précieux, mais ils souhaitent également être protégés contre les menaces extérieures.

En somme, en 2024, les Européens sont plus que jamais attachés à l’Union européenne, qu’ils voient comme un moyen de se protéger face aux défis du monde. Ils sont à la recherche d’une puissance publique, en particulier en matière de sécurité et qui puisse peser sur la scène internationale.

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